Honda Passport 2019 : le quatrième du trio
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Avec six modèles, Nissan est actuellement le constructeur qui propose le plus grand nombre de VUS/multisegments. C’est un de plus que Chevrolet, Ford, Jeep et Toyota, et deux de plus que Subaru et les marques coréennes. Honda se devait de réagir en comblant le vide laissé depuis plusieurs années entre le CR-V et le Pilot, lesquels n’étaient jusqu’ici accompagnés que du HR-V pour former le trio de VUS de la famille.
L’objectif de la relance du Passport était donc de rivaliser avec les Ford Edge et Nissan Murano, un segment de plus en plus en vogue. Relance? Oui, puisque Honda avait déjà offert le Passport, mais uniquement sur le marché américain, de 1993 à 2002. Il faut dire qu’à l’époque, ce véhicule n’était rien d’autre qu’un Isuzu Rodeo rebaptisé, lequel avait tout de même permis à Honda de s’immiscer dans un marché qui lui était à l’époque inconnu.
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Même si la vocation primaire du Passport est claire, Honda souhaite aussi s’adresser aux acheteurs un peu plus aventuriers. Ceux qui se procurent par exemple une Subaru Outback, un Jeep Grand Cherokee à moteur V6 ou un Toyota 4Runner. Évidemment, le Passport n’a pas les capacités du baroudeur de ce dernier, mais sa polyvalence, sa capacité de remorquage de 5 000 lb (2 268 kg) et ses aptitudes hors route supérieures à celles du Pilot font de lui un modèle de polyvalence. Un véhicule aussi confortable qu’agile et maniable en pleine tempête, et qui se débrouillera avec brio sur les routes et sentiers abrupts.
D’où vient-il?
Il ne faut pas avoir des yeux de lynx pour deviner les origines du Passport. En fait, voyez-le simplement comme un Honda Pilot raccourci de 15 cm, mais rehaussé de 4 cm. Un véhicule qui ne possède que deux rangées de sièges, mais qui partage avec le Pilot le même empattement et l’ensemble de ses éléments mécaniques et structuraux.
Parce qu’un peu plus haut sur pattes et plus court, le Passport affiche ainsi des angles d’approche et de sortie supérieurs, qui contribuent à l’amélioration de ses capacités hors route. Cela dit, ne comptez pas sur lui pour traverser une rivière ou pour un exercice d’escalade sur un sentier pierreux, comme le ferait un Jeep Wrangler.
D’abord, son rouage intégral est principalement conçu pour offrir une excellente stabilité sur route, redistribuant le couple de l’avant vers l’arrière, mais également de façon latérale. Le véhicule est livré de série avec des pneus de 20 pouces davantage appréciables sur le bitume, et s’équipe de la boîte automatique à neuf rapports que le Pilot ne propose que sur ses versions haut de gamme. L’objectif de cette boîte qui, entre vous et moi, est hésitante par moment, est bien sûr d’optimiser le rendement énergétique par rapport à la boîte à six rapports des Pilot d’entrée de gamme et du Ridgeline.
Un premier contact de 1 700 kilomètres
Après une balade d’un peu plus de 200 kilomètres sur les routes sinueuses et souvent dégradées des Hautes-Laurentides, Honda m’a confié le Passport afin que je puisse effectuer un long parcours de près de 1 500 kilomètres. Le Haut-Richelieu, Québec, la Beauce et la Mauricie ont donc fait partie d’un itinéraire chargé pour un Passport qui en a vu de toutes les couleurs. Mon constat : ce véhicule se positionne au sommet de son segment. Comme le Pilot d’ailleurs!
D’abord, un mot pour applaudir encore une fois la douceur et la nervosité de ce moteur V6 de 3,5 litres qui, depuis plusieurs années, est une référence dans l’industrie. Un moteur fiable, au point, déballant toute la puissance nécessaire et qui ne requiert pas d’essence à haut indice d’octane pour être réellement performant. J’ajouterais également que la calibration des suspensions est parfaite. Plus ferme que celle du Pilot, ce qui rend la conduite un peu plus communicative, mais à la fois assez souple pour que le véhicule demeure très confortable.
Stable et silencieux, le Passport impressionne aussi pour l’efficacité de son rouage intégral. La route 327 des Laurentides – reconnue pour ses nombreuses courbes, ses dénivellations et pour son état parfois lamentable – m’a permis de constater que le transfert du couple se fait rapidement et efficacement, contribuant ainsi au degré de confiance du conducteur. Je me permets en revanche de critiquer le fonctionnement hyperintrusif du régulateur de vitesse que l’on dit intelligent, mais qui réagit de façon ridicule et souvent sans raison en nous freinant sans arrêt, parfois même quand aucun véhicule ne nous précède. Pareillement pour le système de freinage d’urgence, qui m’a ralenti ardemment à deux reprises en détectant une voiture qui circulait en sens inverse dans l’autre voie. Bref, une lacune qu’il faudra corriger.
De l’espace pour cinq
Les places avant sont confortables, tout comme la banquette arrière, qui permet d’obtenir tout le dégagement nécessaire, même pour des adultes de grande taille. Il est vrai que le seuil de coffre est élevé, mais le volume de chargement demeure supérieur à celui de bien des rivaux. Comme dans le cas du Pilot, l’ergonomie de la planche de bord et de la console centrale est à prendre en exemple, la version Touring comprenant bien sûr davantage de gadgets que les modèles Sport et EX-L.
À ce propos, pensez à la borne Wi-Fi (forfait de données en sus), au chargeur de cellulaire par induction, à une chaîne audio de 550 watts, aux sièges avant ventilés et à la navigation par satellite – laquelle vous obtiendrez de toute manière via Apple CarPlay ou Android Auto. Parmi les éléments manquants, un toit ouvrant panoramique que plusieurs acheteurs chérissent, ainsi qu’un choix de couleurs attrayantes. Le gris, le noir et le blanc sont à preuve les trois seules teintes offertes sur la version Sport vendue à 41 990 $. On ajoute le bleu foncé à ces options pour la version EX-L, puis le rouge grenat pour le Touring. Original, n’est-ce pas?
Le choix #1
Il ne consomme qu’environ 11,5 litres aux 100 km et nous assure une grande fiabilité. Il se veut plus polyvalent qu’un Chevrolet Blazer, qu’un Ford Edge ou qu’un Nissan Murano, parce qu’il est capable d’un peu plus d’aventure, tout en fournissant plus d’espace intérieur et une meilleure capacité de remorquage. Et sans pouvoir se rendre aussi loin dans le bois qu’un 4Runner, il sait se montrer costaud sans faire de compris sur le confort. Bref, il n’existe avec ce camion aucun réel point faible, hormis peut-être un manque d’élégance au niveau des lignes et d’originalité au chapitre des teintes. Or, ces éléments n’ont jamais empêché Honda d’avoir du succès, puisque l’on pourrait en dire autant de la Civic, du CR-V… et du Pilot!