Mazda 5, titre mérité
L’an dernier, Le Guide de l’auto 2006 décernait à la Mazda5 le titre de véhicule de l’année alors que la majorité des regroupements de journalistes et des publications spécialisées accordait ce titre à la Honda Civic. Cette dernière est une remarquable voiture et loin de moi l’idée de critiquer le choix de mes collègues. Par contre, si la Mazda5 l’a devancée dans notre jugement, c’est qu’il s’agit d’un excellent véhicule en premier lieu et, en second lieu, d’un concept fort ingénieux permettant de transporter plusieurs personnes dans un véhicule de format relativement petit.
D’ailleurs, il n’y a pas que l’équipe du Guide qui a apprécié cette fourgonnette compacte puisque les ventes tant au Québec qu’au Canada ont prouvé que le public était d’accord avec ce concept. Mazda a fait la preuve qu’il n’est pas nécessaire de concevoir un mastodonte pour transporter six personnes. Ce véhicule possède un bel équilibre et un amalgame de qualités qui l’ont placé en tête.
Une année plus tard
Il est arrivé par le passé que nous nous soyons emballés pour un modèle pour le regretter par la suite. J’ai en tête une Nissan Pulsar modulaire dont le concept était intéressant au tout début, mais qui nous a fait regretter notre choix ultérieurement tant la voiture a mal vieilli au cours des 12 mois qui ont suivi. Ce n’est heureusement pas le cas de la Mazda dont la silhouette est encore dans le coup. Les feux arrière surélevés à lentille cristalline étaient un point d’interrogation, mais au fil des mois, cette caractéristique continue de plaire et ne fait toujours pas élément rapporté. Au contraire, d’autres manufacturiers ont emboîté le pas. Le tableau de bord était un autre point d’interrogation avec sa console centrale accrochée au tableau de bord et dont le recouvrement de couleur titane était un candidat idéal pour les éraflures et une détérioration rapide du fini. Même si notre véhicule d’essai à long terme a subi quelques éraflures très légères, le bilan à cet égard est quand même positif. De plus, l’utilisation d’appliques de cette couleur se multiplie sur les autres marques. Par contre, le tableau indicateur superposant cette console est toujours aussi vulnérable aux rayons de soleil.
Mais avant de parler de conduite et de comportement routier, précisons que c’est le caractère utilitaire de la 5 qui demeure son point fort. En premier lieu, les portes coulissantes sont très légères, ce qui les rend faciles à ouvrir ou fermer. De plus, la version GT est équipée de portières coulissantes pourvues d’une assistance électrique en fin de course favorisant ainsi leur fermeture. C’est beaucoup mieux à mon avis que les lourdes portières à commandes électriques des grosses fourgonnettes qui prennent un temps fou à s’ouvrir ou se fermer. Enfin, le hayon arrière dont la hauteur peut être augmentée de quelques centimètres pour accommoder les grandes personnes est une autre trouvaille intéressante. Il est vrai par contre que les places de la troisième rangée de sièges ne sont destinées qu’à de petits gabarits, mais ça dépanne. Il faut également souligner que les sièges de la rangée médiane sont très confortables et dotés d’un appuie-coude. Bref, on retrouve pratiquement tous les éléments propres à une fourgonnette de grandeur normale en plus de posséder de multiples espaces de rangement. Il est même possible de ranger des objets dans un compartiment « secret » placé sous les sièges individuels arrière.
Agile ? Certainement !
Mais ce qui m’impressionne le plus sur ce véhicule est non seulement sa polyvalence, mais également son agrément de conduite. La voiture n’est pas parfaite, mais à mon avis, c’est la fourgonnette qui offre le plus d’agrément de conduite. Ses seules dimensions expliquent en partie cette qualité. Comme il s’agit en fait d’une Mazda3 transformée en fourgonnette, la tenue de route est donc bonne et la maniabilité de bon aloi. L’idée d’utiliser une automobile pour la transformer en fourgonnette ne donne pas toujours de bons résultats, et il faut souligner le travail des ingénieurs qui ont été en mesure de concevoir une fourgonnette agile et dont le comportement routier ne s’éloigne pas trop de la Mazda3 Sport. En plus de posséder la suspension arrière indépendante de cette dernière, la Mazda5 est propulsée par le même moteur. Cette année, la puissance de ce quatre cylindres de 2,3 litres passe de 157 chevaux à 153 chevaux.
Pourtant, ce moteur n’a subi aucun changement par rapport à l’an dernier C’est tout simplement que l’industrie automobile nord-américaine a adopté une nouvelle norme de calcul SAE qui a pour effet de réduire la puissance annoncée de plusieurs modèles, notamment chez les constructeurs japonais. Mais 157 ou 153, le rendement est toujours le même. D’ailleurs, même l’an denier, on souhaitait pouvoir bénéficier d’une dizaine d’équidés supplémentaires. Si les gourous des moteurs à Hiroshima ont été capables de nous fournir un moteur de 244 chevaux sur la CX-7, ils devraient au moins en trouver une dizaine ou même plus sur la Mazda5. Et tant qu’à y être, pourquoi pas une boîte de vitesses automatique à cinq rapports ? Il s’agit en fait du seul vrai défaut de la 5 : une boîte automatique quatre rapports qui augmente le niveau sonore et ne permet pas d’obtenir tout le potentiel de ce véhicule. La boîte manuelle à cinq rapports lui est supérieure. Il faut par ailleurs comprendre qu’il fallait bien épargner quelque part compte tenu du prix très compétitif de cette fourgonnette dont l’équipement de série est plus que complet.
feu vert
Polyvalence assurée
Bonne tenue de route
Mécanique éprouvée
Prix alléchant
Six places
feu rouge
Boîte auto 5 rapports non offerte
Affichages oblitérés par le soleil
Troisième rangée minimaliste
Direction engourdie