Mazda3, toujours affutée
On a tous un voisin ou une belle-sœur à qui tout sourit. Cette personne réussit tellement bien qu’au lieu d’en être fier, on en est plutôt jaloux... C’est sans doute ce sentiment peu honorable qui envahit les concurrentes de la Mazda3 ! Introduite en 2004, cette voiture a connu un succès immédiat et bien mérité. Un look intéressant mais pas trop flyé, un châssis très bien né, des moteurs adéquats, et un plaisir de conduite de haut niveau ont fait de la Mazda3 la chouchou des Québécois même si la fiabilité, au début, n’était pas parfaite.
Puisqu’on ne modifie pas une recette gagnante, Mazda n’apporte, cette année, que de très subtils changements à sa 3, cosmétiques pour la plupart. On a aussi un peu remanié les groupes d’options. Rien pour écrire à sa mère. On retrouve donc la Mazda3 ordinaire (lire berline) et un joli hatchback, surnommé Sport. Deux moteurs de quatre cylindres se disputent les honneurs pour la berline. Les modèles de base reçoivent un 2,0 litres de 148 chevaux et 135 livres-pied de couple. Ses performances sont tout à fait correctes dans la plupart des situations. Pour un peu plus de pep, on peut toujours se rabattre sur le 2,3 litres de 156 chevaux. Vous remarquerez que la puissance est moindre que l’année dernière. En fait, il s’agit de la même puissance mais calculée selon les nouveaux standards de la SAE. Les accélérations avec le 2,3 sont certes plus vives mais c’est surtout en souplesse que ce moteur se distingue. Par contre, il consomme environ un demi-litre de plus aux cent kilomètres. Déjà que ces moteurs ne sont pas des modèles de frugalité… Au chapitre des transmissions, autant la manuelle que l’automatique s’avèrent des choix gagnants. La première possède cinq rapports tandis que la deuxième en présente quatre ou cinq selon la version choisie. La manuelle se manipule avec joie alors que les automatiques ont le bonheur de se faire oublier. La version Sport, elle, ne propose que le 2,3 litres.
Comme une Volks !
Tous ceux qui ont déjà conduit une Volkswagen Golf (pardon, Rabbit…) ne seront pas dépaysés par le comportement routier de la Mazda3. Le châssis fait preuve d’une rigidité qui ferait plaisir à tante Louise, surtout depuis que tonton Gilles… Enfin, passons. La direction s’avère vive et précise, le freinage adéquat (l’ABS est désormais offert sur TOUTES les Mazda3) et les suspensions, un peu dures, avouons-le, assurent une tenue de route relevée. Les pneus de 16" font partie de l’équipement de base mais il est possible d’opter pour des pneus 17" au profil assez bas (50). Ces pneus, plus dispendieux, garantissent peut-être une tenue de route encore meilleure mais ils atténuent davantage le confort.
Dans l’habitacle, l’excellence se poursuit. La finition est fort bien exécutée, les plastiques de belle qualité et le design du tableau de bord n’ont rien à envier à des voitures de luxe beaucoup plus dispendieuses. D’ailleurs, la nuit, les cadrans et commandes se parent d’un rouge et d’un bleu du plus bel effet. L’accès aux places avant peut s’avérer douloureux pour les grandes personnes qui risquent de se cogner le coco sur le pilier « A », situé entre le pare-brise et les vitres latérales. Les sièges des quelques Mazda3 essayées étaient confortables malgré leur dureté. Ils supportent bien en virage, mais le tissu qui recouvrait ceux des versions moins dispendieuses attirait les cheveux et les poussières comme c’est pas possible. On prévoit de nouveaux tissus cette année. La position de conduite se trouve rapidement, gracieuseté d’un siège ajustable en hauteur et en profondeur, tout comme le volant, et ce, sur tous les modèles. Les places arrière sont moins heureuses.
Elles demandent certaines contorsions pour accéder à une banquette un peu dure. L’espace pour les pieds et les jambes est suffisant pour autant que les sièges avant ne soient pas trop reculés, mais les grands six pieds se frotteront la tête sur le plafond à cause de la ligne du toit. Le coffre à gants mérite vraiment son titre de coffre, tout comme celui situé à l’arrière. Il est certes possible d’agrandir davantage le volume de ce dernier en abaissant les dossiers de la banquette arrière mais son ouverture demeure toujours trop petite. Naturellement, la Sport, qui est, en réalité, une hatchback, ne présente pas ce problème. Côté sécurité, pas question pour la 3 de se laisser damer le pion par la concurrence. Désormais, tous les modèles reçoivent, de série, des rideaux gonflables.
Une Mazda3 à la sauce Speed
Au début de ce texte nous mentionnions que la Mazda3 ne changeait pratiquement pas pour 2007. Mais on note un ajout à la gamme, et de taille ! Après avoir concocté une Mazda6 ultra sportive, la MazdaSpeed6, voici que le constructeur japonais remet ça avec une MazdaSpeed3 ! La division Speed de Mazda équivaut un peu à M pour BMW ou SRT pour Chrysler. La MazdaSpeed3 berline, produite en petite série, se démarquera de la 3 ordinaire par divers décalques ou ajouts aérodynamiques et par son rouge franc, pour reprendre le nom donné par Mazda à cette couleur exclusive. L’habitacle aussi connaîtra sa part d’altérations. Mais c’est surtout sur la mécanique que les ingénieurs nippons se sont concentrés. Imaginez un quatre cylindres 2,3 litres turbo qui devrait développer aux alentours de 250 chevaux selon certaines sources. Les roues avant demeureront motrices tandis que la transmission manuelle aura six rapports. Les freins, les suspensions et le châssis ont, naturellement, été corrigés pour pouvoir accepter une telle augmentation de puissance.
Malgré la compétition qui se raffine (pensons à la nouvelle Honda Civic apparue l’an dernier), la Mazda3 continue son chemin la tête haute, et avec raison. Heureusement, les problèmes de fiabilité des débuts semblent chose du passé. Alors, profitons de la vie !
feu vert
Comportement routier agréable
Finition sérieuse
MazdaSpeed3 = dynamite sur roues
Moteurs bien adaptés
ABS désormais généralisé
feu rouge
Consommation exagérée
Version GT dispendieuse
Accès aux places arrière ardu
Petite ouverture du coffre