Mitsubishi Eclipse, entre le passé et le futur
La personne qui a choisi l'appellation Eclipse pour ce coupé ce cabriolet n'est certainement pas une adepte de la pensée positive. En effet, comment voulez-vous prendre au sérieux, une voiture dont le nom signifie « disparition », « ombre » et j'en passe ! Heureusement pour les décideurs de Mitsubishi, les stylistes étaient davantage sur la coche lorsqu'ils ont dessiné les silhouettes de ces deux modèles qui figurent parmi les plus élégants de la catégorie. Il faut dire que les quelques retouches qui leur ont été apportées l'an dernier ont contribué à les rendre encore plus attrayantes.
Le millésime actuel revient pratiquement inchangé. Ce qui signifie que le coupé et les cabriolets se déclinent en deux versions. Les modèles GS sont dotés du moteur quatre cylindres de 2,4 litres tandis que si vous optez pour une GT-P, vous conduirez une voiture propulsée par un moteur V6 de 3,8 litres. C'est aussi simple que ça.
Fière allure !
L'unanimité se fait quant à la silhouette de l'Eclipse : c'est réussi. Encore mieux en ce qui a trait au coupé puisque la ligne du toit s'harmonise fort bien avec la partie arrière arrondie, lui donnant ainsi un air d’Audi TT à la sauce nipponne. La grille de calandre inspirée de celle de la Lancer Evolution crée un contraste avec les rondeurs de la caisse et contribue à donner plus de caractère à la voiture. Voilà pour le coupé, mais j'ai quelques réserves concernant le cabriolet dont les rondeurs du toit souple s'agencent plus ou moins harmonieusement avec la partie arrière. Comme la plupart du temps lorsqu'une voiture est offerte en version coupé et cabriolet, le premier l'emporte au chapitre de l'élégance.
Les opinions au sujet du tableau de bord sont plus divisées. En effet, les formes sont quelque peu contradictoires, la planche de bord est démesurément large et pour compenser, les stylistes ont fait appel à certaines astuces pour rompre la monotonie, à savoir un centre d'information en forme de petite nacelle placée au centre, tandis que sur le rebord figurent les commandes du système audio et deux buses de ventilation. Cet élément stylistique se poursuit sur la partie inférieure de la console centrale qui abrite des boutons de climatisation faciles d'accès et de manipulation. Pour revenir au système audio, Mitsubishi demeure fidèle à la chaîne audio Rockford Fostgate de 650 watts qui est de série sur les modèles cabriolets. Il est optionnel sur le coupé et ce n'est pas un luxe puisque le système de base est assez malingre merci aux oreilles d'un amateur de musique boom-boom.
Toujours à propos de l'habitacle, si les places arrière du coupé peuvent être utilisées sur de courtes distances par des gens relativement petits, on ne peut que conclure que celles du cabriolet n'ont été conçues que pour servir à y déposer des sacs d'épicerie ou une mallette tant l'espace est réduit... Cet espace est inhospitalier avec un dossier quasiment vertical et un dégagement symbolique pour les jambes. Si la qualité d'assemblage et de la finition est correcte, il est évident que l'ablation du toit rendue obligatoire sur le cabriolet a un effet néfaste sur la rigidité de la plate-forme, comme c'est le cas pour tous les véhicules du genre. Il en résulte des bruits de caisse qui devraient proliférer au fil des kilomètres.
Ne pas se fier aux apparences
À voir ces deux voitures stationnées côte à côte, on a l'impression que ce sont des machines d'enfer capables d'arracher le bitume et de vous procurer des sensations fortes. Malheureusement, une fois de plus en ce qui concerne ces modèles, les stylistes ont eu le dessus sur les ingénieurs. Ceux-ci ont dû rafistoler une plate-forme assez vieillotte et tenter de l'adapter au goût du jour avec des moteurs plus ou moins appropriés pour cette catégorie.
Il est certain que les versions GT-P avec leur moteur V6 de 265 chevaux livrent des performances plus sportives, c'est l'évidence même. Avec cette cavalerie, il est possible de boucler le 0-100 km/h en moins de sept secondes, ce qui n'est pas mal. Il faut souligner que ce modèle possède de série une boîte manuelle à six rapports en harmonie avec sa vocation de sportivité. La boîte automatique à cinq rapports convient bien également. Mais ce gros moteur V6 est relativement lourd et vient nuire à la tenue de route en raison d'une répartition des masses pas tellement sportive. Ce qui entraîne un sous-virage assez prononcé dans les courbes serrées abordées à haute vitesse, alors que les accélérations nerveuses sont accompagnées d'un important effet de couple dans le volant. Il est donc préférable de choisir ce modèle pour sa silhouette, d’opter pour le moteur V6 associé à la boîte automatique et de profiter du bon temps au volant d'une voiture élégante, sans avoir d'attentes sur le plan sportif. À ce moment-là, l’Eclipse saura vous plaire...La version cabriolet, quant à elle, souffre d'un manque de visibilité chronique.
Les modèles GS renferment un moteur quatre cylindres qui n'est pas à ignorer, même s'il n'est proposé qu'avec une boîte manuelle à cinq rapports. À ce propos, compte tenu de la puissance de ce moteur, 162 chevaux, on peut conclure que le sixième rapport ne serait pas tellement nécessaire. Toutefois, la boîte automatique à quatre rapports pourrait en offrir un de plus. Si les accélérations des GS sont moins rapide et les performances en demi-teinte, leur équilibre général est meilleur et on se réjouit également d'une économie d'essence supérieure. Ce sera le choix des gens qui aiment l’esthétique de ces deux modèles sans pour autant vouloir s'éclater sur la route.
Bref, il s'agit de modèles mi-figue mi-raisin qui continuent leur carrière tant bien que mal en attendant une refonte complète qui devrait arriver on ne sait quand, la conjoncture économique n'étant pas tellement propice à l'introduction d’un coupé sport sur un marché en difficulté.
Feu vert
Silhouette élégante
Garantie rassurante
Tenue de route correcte
Moteur V6
Équipement complet (GT-P)
Feu rouge
Effet de couple
Bruits de caisse
Diamètre de braquage à revoir
Places arrière inutiles