Ferrari California, Une légende est née
Les Ferrari sont toutes jolies, du moins celles qui sont présentement au catalogue, mais je dois avouer avoir un faible pour la nouvelle venue dans la famille : la California. Avec ses formes élégantes, son toit rigide escamotable parfaitement intégré à la silhouette, elle se démarque au premier coup d’œil. Malgré un nom qui l’associe tout de go à l’État américain synonyme de soleil, de vedettes et de surf, ce n’est pas au Salon de Los Angeles tenu en novembre 2008 qu’elle a été dévoilée, mais à Paris en septembre de la même année !
Mais la date et l’endroit du dévoilement n’ont aucune importance. Ce qui compte, c’est la voiture elle-même et celle-ci devrait passer à l’histoire ne serait-ce que pour ses formes. Et cette California a un pedigree en plus ! Pour les amateurs de la petite histoire de l'automobile, ce nouveau modèle porte le nom de l'une des grandes Ferrari du passé, à savoir la 250 California 1957.
Un 2+2 ?
Les photos de la voiture ne laissent pas deviner que nous avons affaire à un modèle quatre places. Je me rétracte : que nous avons affaire à un 2+2. C’est du moins ce que Ferrari tente de nous faire croire dans sa documentation. Disons qu’il y a de l’espace derrière les sièges avant et que ledit espace peut être aménagé de deux façons. Il est possible de choisir un plancher plein comprenant quatre barres d’arrimage et deux sangles pour l’installation de sacs de sport, par exemple. Pour les parents, il est même prévu de pouvoir fixer un siège Ferrari pour bébé en bas âge avec un système Isofix, mais de là à conclure qu’il s’agit d’une voiture familiale… Le toit rigide amovible qui se rétracte en 14 secondes, chrono en main. Comme tous les mécanismes du genre, il est complexe et encombrant, ce qui réduit sensiblement le volume du coffre qui passe de 340 litres lorsque le toit est fermé à 240 litres si le toit est ouvert. Peu importe que vous rouliez « fermé » ou « ouvert », il faudra voyager léger.
Comme toutes les Ferrari modernes, l’agencement de l’habitacle est soigné et les sièges, les portes et la planche de bord sont recouverts d’un cuir de grande qualité. Sans entrer dans les détails, la disposition n’est plus spartiate mais bourgeoise, grâce à un équipement relativement complet et une ergonomie bien étudiée. Mais pour respecter la tradition, on retrouve toujours quelques éléments bon marché ou kitsch qui détonnent. Par exemple, cette grille en faux carbone au pied du pare-brise, l’imposante « poignée » centrale en aluminium poli, le bouton de commande des rétroviseurs extérieurs à revoir ou bien cette « commande Canadian Tire » pour l’ouverture électrique des vitres et du toit...
Cette voiture est propulsée par un nouveau moteur tout en aluminium, d'une cylindrée de 4,3 litres et doté de l'injection directe. Ce moteur, qui commande 460 chevaux, est monté en position centrale avant, soit derrière l’essieu avant pour obtenir une répartition équilibrée du poids, et il est couplé à une boîte séquentielle à sept rapports. C’est donc la première fois que la Scuderia installe un moteur V8 à l’avant sur un modèle routier. C’est aussi le premier moteur de la marque, produit pour la série, qui dispose de l’injection directe.
Les performances sont à souligner puisque le 0 à 100 km/h prend 4 secondes. Et la consommation de carburant est fort raisonnable avec une moyenne de 13,2 litres aux 100 kilomètres, selon les données du constructeur. Mais la réalité sera certainement différente et mieux vaut songer à une consommation réelle de 15,5 litres aux 100 km... Toujours au chapitre des chiffres de performance, les 400 premiers mètres sont couverts en à peine 12 secondes et le kilomètre, départ arrêté, est franchi en 22 secondes et des poussières. Si jamais vous achetez votre California en... Californie, elle sera équipée d’un système Stop & Go monté pour réduire encore plus la consommation et les rejets CO2.
Mais je doute que les raisons d’achat soient associées à ces caractéristiques de réduction de CO2 ! Une Ferrari, c’est fait pour être conduit. Au volant, le conducteur sera surpris par la grande souplesse du moteur à caractère sportif. Souplesse bien exploitée par la boîte robotisée F1 à double embrayage : on perçoit à peine les changements de rapports tant en accélération qu’en rétrogradation et il faut jeter un coup d’œil sur le petit écran placé en bas et à droite du compte-tours central pour visualiser le rapport engagé. La puissance maximale de 460 chevaux est également disponible à un régime plus bas que d’habitude, toujours au profit de l’agrément de conduite.
Malgré ses performances de bête de race, la California est simple à conduire, confortable et équilibrée. Rarement voiture peut porter avec autant de justesse l’appellation « grand tourisme ». Elle est aussi à l’aise en ville que sur l’autoroute ou que sur un parcours très sinueux. De plus, on peut régler la suspension selon les besoins et l’inspiration du moment. En mode Confort, la suspension avale parfaitement les irrégularités de la chaussée. Le prix à payer : l’arrière se déhanche parfois lors d’une succession de virages serrés. En mode Sport, la précision l’emporte sur le confort.
Proposition unique dans ce monde des voitures très sport, la California est une candidate assurée au temple de la renommée des autos. Et pour en découvrir les charmes, votre compte en banque doit être bien garni et votre patience inébranlable, car le carnet de commandes est complet pour les deux prochaines années ! Qui a bien pu parler de crise économique ?
Feu vert
Silhouette réussie
Moteur performant
Facile à conduire
Bonne habitabilité
Toit rigide rétractable
Feu rouge
Piètre visibilité
Prix intimidant
Liste d’attente
Coffre à bagages restreint