Chevrolet Malibu, une fleur dans la neige
Au cours des deux dernières années, General Motors a très souvent fait parler d’elle… rarement en termes élogieux ! Par contre, on oublie que si ses directeurs financiers se sont royalement plantés, ses ingénieurs demeurent aussi brillants qu’avant. L’intelligence n’est pas quelque chose qui se perd, contrairement à l’argent… Tout ça pour dire que Chevrolet, la marque populaire de General Motors, propose dans son catalogue une berline tout à fait réussie esthétiquement et mécaniquement, à l’égale des produits japonais et coréens. Il s’agit, vous l’aurez deviné, de la Malibu.
Une voiture se vend d’abord dans une salle de démonstration, tout le monde sait ça. Une voiture aurait beau être un parangon de conduite, elle ne se vendra pas si elle ressemble à une cicatrice mal guérie. En ce sens, la Malibu ne s’attire généralement que des commentaires positifs. On apprécie son format juste, ses lignes fluides et ses proportions bien équilibrées. L’habitacle est du même moule et le tableau de bord s’avère aussi élégant qu’ergonomique. La qualité de certains plastiques et leur apparence n’est toujours pas parfaite, mais les Américains nous ont déjà prouvé qu’en la matière, ils pouvaient faire incroyablement pire. Les espaces de rangement sont nombreux et il faut féliciter celui qui a pensé à l’espèce de coffre sur le dessus du tableau de bord.
Même si les sièges avant n’offrent pas un très bon support latéral en virage, le confort qu’ils procurent est plus qu’adéquat. Les gens assis à l’arrière trouveront la banquette assez confortable mais la place centrale fait un peu tiers-monde. Heureusement, elle n’est à peu près jamais utilisée. Les dossiers de cette banquette s’abaissent de façon 60/40 pour agrandir un coffre déjà passablement grand quoique peu profond. Malheureusement, son ouverture est très petite, ce qui empêche de transporter de gros objets.
Quatre cylindres, V6 ou hybride ?
Trois moteurs sont proposés pour la Malibu. Tout d’abord, on retrouve un V6 de 3,6 litres fort moderne, souple et doux. Sa consommation d’essence régulière est très retenue sur la grand-route mais, en ville, elle se dégêne un peu trop à notre goût. Malgré tout, elle se situe dans la moyenne de la catégorie. Associé à une boîte automatique à six rapports, ce V6 livre des performances éclatantes. Cependant, nous privilégions le moteur quatre cylindres Ecotec de 2,4 litres. Jusqu’à l’an dernier, le principal reproche que nous pouvions lui adresser concernait son mariage avec la boîte automatique à quatre rapports. Conscients de cette lacune , Chevrolet propose maintenant une boîte à six rapports pour la plupart des modèles à quatre cylindres. Grâce à cette combinaison, la consommation d’essence diminue. Les performances d’une Malibu quatre cylindres n’ont pas de quoi exciter les hormones mais elles satisfont amplement dans la plupart du temps. La transmission à six rapports ne s’attire aucun reproche sauf peut-être, à l’occasion, un certain manque d’enthousiasme quand vient le temps de rétrograder. Curieusement, le V6 ne peut remorquer davantage que le quatre cylindres, soit 454 kilos (1 000 livres). Encore plus curieusement, on ne retrouve aucun trou dans le châssis pour permettre l’installation d’une attache pour remorque ou pour support à vélo !
Nous avons remarqué ce détail lorsque nous avons soulevé une Malibu sur un monte-voiture. Nous avons aussi vu qu’il n’y avait aucun antirouille sous la voiture (du moins sous la nôtre) tout comme il n’y avait aucun crochet permettant de remorquer la voiture. En cas de panne ou d’accident, les remorqueurs devront attacher leur crochet sur des éléments de suspension.
Enfin, il y a la Malibu de la bonne conscience, la Hybrid… qui n’est pas offerte en 2010. En fait, ce n’est pas tout à fait vrai. General Motors, commanditaire des Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver fabriquera quelques centaines de Malibu hybrides pour le transport des athlètes mais les consommateurs devront se contenter de modèles 2009, puisqu’il en reste encore beaucoup à écouler. À priori, il pourrait s’agir d’une mauvaise nouvelle mais cet hybride n’a jamais été des plus convaincantes. En conduisant normalement à 80 % sur une autoroute, nous avons réalisé une moyenne de 8,4 litres aux cent kilomètres, ce qui n’est rien pour s’émouvoir. C’est un peu mieux qu’avec le quatre cylindres ordinaire et la boîte six rapports, mais le coût d’achat un peu plus corsé, les coûts d’entretien assurément plus élevés, une valeur de revente moins intéressante et un coffre réduit par les batteries sont autant d’éléments apportant un bémol à la version hybride...
Ça tient la route
Conduite dans les règles de l’art, la Chevrolet Malibu tient très bien la route grâce à ses suspensions indépendantes aux quatre roues bien adaptées mais aucunement révolutionnaires. Lorsque poussée, la voiture affiche un comportement sous-vireur comme toutes les tractions mais il se contrôle aisément. En fait, seule la direction pèche un peu. Sa précision et le retour d’informations pourraient être meilleurs. Et si le volant était un zeste plus petit, les conducteurs moins âgés ne s’en plaindraient pas.
La Chevrolet Malibu œuvre dans un créneau des plus compétitifs. Pour se mesurer aux Honda Accord, Toyota Camry, Mazda6 et Ford Fusion, il vaut mieux être en forme. Et la Malibu a visiblement du cœur au ventre. Quand les dirigeants de General Motors regardent avec tristesse ce qu’ils ont réussi à faire de leur entreprise, ils peuvent au moins se dire que la Malibu de Chevrolet, bien qu’imparfaite, demeure une excellente réalisation. Il y a de belles journées, même en hiver !
Feu vert
Esthétique au goût du jour
Moteur quatre cylindres adéquat
Transmission six rapports plus accessible
Habitacle spacieux et réussi
Comportement routier très correct
Feu rouge
Version hybride peu convaincante
Moteur V6 plus ou moins utile
Pas d’antirouille d’usine
Ouverture du coffre très petite
Usure des freins rapide