Cadillac DTS, Sauvé pour le moment
Dans le grand chambardement qu'a connu GM au cours de 2009, plusieurs marques et modèles ont été abandonnés par l'ancien numéro un mondial. Mais, comme on s'y attendait, la division Cadillac reste en vie. Et parmi les modèles reconduits, à la surprise de plusieurs, la grosse berline DTS est encore au catalogue en 2010. Plusieurs d'entre vous seront surpris de constater qu'une voiture qui ne semble plus tout à fait dans le coup soit toujours commercialisée, mais il faut se souvenir que le marché américain est fortement différent du nôtre.
En effet, non seulement nos voisins du Sud sont férus de grosses berlines, mais il existe également un marché parallèle afin d'alimenter les compagnies de limousines, de voitures spécialisées et de taxis. La DTS apparaît incongrue au centre-ville de Montréal, mais elle cadre à la perfection dans Manhattan. D'ailleurs, la première unité de ce modèle a été confiée à Donald Trump ! C'est tout dire.
Rien n'a changé
Déjà lors de son lancement, il était évident qu'il s'agissait du modèle DeVille adapté au goût du jour. En effet, alors que toutes les autres Cadillac étaient des propulsions, celle-ci était une traction avant et empruntait donc une plate-forme qui avait été développée au début du siècle sinon auparavant. Pour des raisons économiques, dans le but également de satisfaire des acheteurs bien particuliers qui aiment les designs un peu rétro, on a rafistolé la DTS. Cette dernière partage sa plate-forme avec l’Allure, le modèle le plus prestigieux de Buick, qui propose un luxe plus abordable que les modèles Cadillac.
Même si les goûts ne se discutent pas, la silhouette de la Buick est plus moderne et plus élégante. Elle semble destinée à une clientèle moins commerciale. Car il ne faut jamais perdre de vue que cette Cadillac est fort appréciée des compagnies de limousines et autres transporteurs du genre. Ce qui explique sa silhouette un peu plus conservatrice. Et si la plate-forme est la même, noblesse oblige, la DTS ne renferme pas de moteur V6. Après tout, il faut toujours respecter l’ordre établi. Seul le V8 de 4,6 litres est présent et il s'agit d'une variante plus moderne du légendaire Northstar, un moteur qui a marqué la voie au développement de tous les groupes propulseurs modernes chez ce constructeur. Avec son bloc et sa culasse en alliage léger, ses arbres à cames en tête et un rendement tout de même élevé, ce moteur ne s'attire que des éloges. Il est toutefois curieux de constater, en cette période de reconstruction économique, qu'on persiste à l’offrir en deux variantes. La première produit 275 chevaux et est réservée au modèle DTS, tandis qu'une version de 292 chevaux permet à la Platinum de mieux défendre son titre de modèle de prestige dans cette gamme.
Il est dommage qu'un moteur si brillant soit associé à une boîte automatique à quatre rapports seulement. Si vous consultez les fiches techniques des modèles concurrents, vous remarquerez que la plupart d'entre eux sont dotés de boîte à six ou sept rapports quand ce n'est pas huit! Cela dit, cette boîte fonctionne très bien, les passages des rapports sont relativement imperceptibles et sa fiabilité est excellente. Par contre, la consommation de carburant en souffre. Toujours au chapitre de la mécanique, cette berline de luxe possède bien entendu une suspension indépendante aux quatre roues. Toutefois, l'édition Platine est nantie d'une suspension à activation magnétique plus sophistiquée qui assure une tenue de route supérieure tout en ne négligeant pas le confort.
Équipement complet et bonnes manières
Comme il se doit sur une telle voiture, on retrouve un équipement de base fort complet et des accessoires optionnels qui permettent de se démarquer des véhicules du commun des mortels. Si la DTS abrite une mécanique relativement courante pour notre époque et légèrement en retrait au chapitre de la transmission, elle se reprend en fait d'équipement standard. L'un des points qui sera le plus apprécié du pilote est le volant à la fois inclinable et télescopique qui permet ainsi d’obtenir une position de conduite correcte. Il est intéressant de souligner que cette Cadillac est équipée de phares au xénon, d'un radar de proximité pour faciliter les manœuvres de stationnement, de rétroviseurs extérieurs chauffants et de détecteurs de présence latérale afin d'avertir le conducteur qu’il y a des voitures roulant dans l'angle mort. Et je ne sais pas si c'est parce que la DTS est ennuyante à conduire, mais on retrouve également un système informant le pilote qu’il chevauche la ligne blanche, un signe d'endormissement la plupart du temps. Comme sur d'autres berlines de grand luxe, le régulateur de vitesse peut être réglé de façon à conserver une distance préréglée avec le véhicule qui nous précède. Venons-en maintenant à la conduite.
Assis devant un tableau de bord dépouillé à l'extrême, mais offrant une ergonomie tout de même fort efficace, le conducteur ne sera pas enclin à pousser les gaz à fond, mais circulera plutôt en suivant placidement la circulation tout en profitant d'une insonorisation vraiment remarquable. De plus, peu importe où l'on est assis dans la voiture, les sièges sont confortables et le dégagement pour les jambes supérieur à la moyenne. Par contre, le conducteur et son passager avant devront s'agripper dans les virages serrés car le support latéral des sièges baquets est assez minimaliste, merci. Et il faut noter un effet de couple marqué lorsqu’on accélère à fond. Compte tenu des dimensions extérieures, les manœuvres de stationnement ne sont pas toujours faciles, et le radar de proximité est alors le bienvenu.
La situation relativement difficile de General Motors ne garantit pas l'avenir de la DTS à long terme. Par contre, elle a survécu à la tourmente et fera le bonheur des amateurs de grosses voitures américaines traditionnelles, et ce, même s'il s'agit d'une traction.
Feu vert
Habitabilité garantie
Moteur moderne
Finition améliorée
Équipement complet
Performances correctes
Feu rouge
Modèle en sursis
Boîte à quatre rapports
Effet de couple dans le volant
Roulis en virage