Nissan : huit nouveaux véhicules électriques d'ici 2022
DETROIT (Michigan) – Au Salon de Detroit 2019, le groupe Nissan/Infiniti a lancé un message clair en dévoilant ses deux concepts, la Nissan IMs et l’Infiniti QX Inspiration. Son avenir est électrique.
Lors d’un entretien privé avec Denis Le Vot, Vice président de Nissan en Amérique du Nord, Le Guide de l’auto a appris que le constructeur prévoit non seulement commercialiser les deux concepts qu’on a vus à Detroit dans un avenir rapproché, mais aussi de lancer pas moins de huit véhicules électriques (VÉ) d’ici 2022 et ce, pour l’ensemble de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.
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À fond vers une seule et unique vision
L’industrie automobile traverse actuellement une période de transformation cruciale. Certains constructeurs misent sur les véhicules électriques, d’autres sur la technologie à hydrogène. Parfois, même les deux. Et certains constructeurs, comme FCA, préfèrent patienter avant qu’une technologie viable et établie soit parmi nous.
Chose certaine, chaque constructeur automobile vise à réduire, voire éliminer ses émissions à gaz à effet de serre d’ici la prochaine décennie.
Chez Nissan, l’ avenir, c’est la voiture électrique. Lorsqu’interrogé sur la possibilité d’une éventuelle bagnole à pile à combustible à hydrogène – une technologie que ses concurrents japonais directs Honda et Toyota développent depuis quelques années – Denis Le Vot a été ferme : « pas d’hydrogène pour nous. Nous croyons en l’électrique comme technologie de l’avenir ».
Et du vrai électrique. Plusieurs constructeurs, comme Volvo et Ford, promettent aussi d’électrifier leur gamme complète d’ici 2020, mais en incluant à la fois des hybrides et hybrides rechargeables, des véhicules qui nécessitent toujours l’aide d’un moteur thermique comme mode de propulsion. Chez Nissan, quand on nous parle de huit nouveaux VÉ, on parle de véhicules entièrement électriques, comme la Nissan LEAF actuelle.
C’est osé, car bien que les québécois apprécient la voiture électrique, elle ne représente toujours pas une solution idéale partout dans le monde en raison d’infrastructures de recharge et la source d’électricité en question. De plus, nous avons récemment observé, ici-même au Canada, que sans la présence de subventions gouvernementales, les VÉ éprouvent de la difficulté à bien se vendre.
Le départ de Ghosn ne change rien
Ce n’est pas un secret que l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a terminé l’année 2018 sur une mauvaise note après l’arrestation de son PDG, Carlos Ghosn, au Japon.
Lorsqu’interrogé au sujet des projets futurs de l’entreprise sans la présence de Ghosn, Didier Marsaud de chez Nissan Canada a simplement répliqué en disant que la balle de l’innovation est déjà lancée et que l’entreprise peut désormais voler de ses propres ailes sans lui.
« Ghosn était un PDG agressif à une époque où notre entreprise avait besoin de l’être. Peut-être que l’Alliance n’a plus besoin d’un PDG du genre. Le bébé de Carlos est désormais un adulte rendu à l’université. Il est autonome. »
Il est évident que Carlos Ghosn a en quelque sorte sauvé Nissan. Aujourd’hui, l’alliance franco-japonaise constitue le troisième plus gros constructeur automobile à l’échelle mondiale, responsable de la vente de plus de 10 million de véhicules par année. Sous la direction de Ghosn, Nissan a commercialisé la LEAF, une voiture entièrement électrique. Elle figure aujourd’hui parmi les VÉ les plus vendus de la planète.
Justement, lorsque que Joni Pavia, président de Nissan Canada, a été interrogé au sujet de la survie des VÉ sans la présence d’incitatifs gouvernementaux, sa réponse fut brève, mais réfléchie : « la première Nissan LEAF avait été lancée avant l’arrivée des incitatifs. De telles subventions ne dictent aucunement notre désir d’innover dans l’électrique ».
Alors voilà. Bien que le Salon de Detroit fût parsemé de nostalgie avec les dévoilements de la Ford Mustang Shelby GT500 et la Toyota Supra, Nissan préfère se concentrer sur son avenir électrifié.