Volvo S90 T8 eAWD 2018 : l’excellence par le design
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Bien que la marque suédoise Volvo soit reconnue pour ses familiales et – plus récemment – ses VUS, elle produit également de belles berlines technologiquement avancées, telle que la S90 de taille intermédiaire.
La dernière génération est en vente depuis quelques années maintenant, et depuis 2018, elle n’est disponible au Canada qu’en version à empattement allongé. C’est simplement parce que la S90 vendue chez nous provient d’une usine en Chine, un pays bizarrement très friand de berlines allongées. Ça prend un œil averti pour distinguer une S90 2017 à empattement ordinaire sur la route, qui ne diffère que par la longueur de ses portes arrière.
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La Volvo S90 2018 doit confronter l’Audi A6, la BMW Série 5 et la Mercedes-Benz Classe E, trois berlines très bien abouties. Contrairement à ce trio germanique qui propose une variété de motorisations, y compris des V8 biturbo dépassant les 600 chevaux, chaque Volvo est équipée d’un quatre cylindres de 2,0 litres – avec différents niveaux de puissance.
D’un point de vue rationnel, c’est logique. Sur notre marché, le moteur turbocompressé de base s’appelle T5 et produit 250 chevaux, alors que le T6 obtient un compresseur volumétrique et un turbo pour développer 316 chevaux. Le T8 au sommet de la famille de moteurs Drive-E ajoute un système hybride rechargeable avec un moteur électrique de 87 chevaux, faisant grimper la puissance combinée à 400 chevaux. Le site média de Volvo parle de 402 étalons tandis que le site public mentionne 400, mais bon, c’est un détail sans importance.
La motorisation T8 produit un couple total de 472 livres-pied, qui devrait normalement procurer des décollages très rapides à la S90. Vrai, la grande berline se montre dégourdie lors des accélérations soutenues, et Volvo avance un 0-100 km/h de 4,8 secondes, mais ça, c’est en activant le mode de conduite Dynamic. Autrement, le groupe propulseur n’est aucunement pressé de déballer sa puissance maximale, et l’on ne sent pas la S90 aussi rapide que sur papier.
Pas de problème, puisque la mission de la voiture est d’être douce, silencieuse et confortable avant toute autre chose. Et c’est le cas, même si le moteur à quatre cylindres n’émulera jamais le raffinement et le muscle d’un bon six cylindres.
En branchant la Volvo S90 T8 eAWD 2018 dans une borne de 240 volts, les batteries peuvent être chargées à bloc en trois heures et procurent une autonomie maximale en conduite 100% électrique de 34 kilomètres. Ce n’est pas beaucoup, mais l’autonomie électrique de la BMW 530e xDrive est estimée à 24 km, alors que l’Audi A6 2019 redessinée et sa motorisation hybride légère ne peut être branchée. La Mercedes-Benz Classe E n’offre également pas de variante rechargeable pour l’instant.
Oui, la S90 peut couvrir des distances d’environ 30 km sans utiliser une goutte d’essence super, mais à l’instar de tous les autres véhicules hybrides rechargeables, la motorisation électrique consomme les électrons beaucoup plus rapidement à cause des vitesses plus élevées. Toutefois, pour se promener en ville, qui comprend des arrêts et des décollages fréquents, la Volvo peut s’avérer drôlement efficace. La consommation mixte ville/route est évaluée à 8,1 L/100 km, et nous avons enregistré une moyenne de 6,3 L/100 km lors de notre essai en branchant la voiture toutes les nuits.
La Volvo S90 2018 se démarque du style conservateur des berlines allemandes par son design intérieur et extérieur. On retrouve beaucoup d’espace dans l’habitacle, exception faite du dégagement pour la tête à cause d’une ligne de toit plutôt basse. L’empattement long rend les places arrière très accommodantes, et l’occupant côté passager peut avancer le siège avant grâce à des commandes électriques afin de s’étirer les jambes davantage. Comme c’est le cas dans presque tout véhicule Volvo, les sièges sont étonnamment confortables et procurent un excellent soutien. Ils figurent parmi les meilleurs de l’industrie.
Le système multimédia Sensus du constructeur comprend un écran tactile de neuf pouces qui fait bonne figure, mais profiterait d’une meilleure réactivité au toucher du doigt. La puissance de traitement du système est également décevante, alors que des fonctions comme activer le chauffage des sièges et du volant sont lentes à apparaître à l’écran. Presque toutes les commandes de climatisation doivent être réglées à l’écran, une opération de plusieurs étapes qui s’avère très distrayante en conduisant. En hiver, le système est encore plus lent. Au moins, il y a beaucoup de fonctionnalités, et l’intégration Apple CarPlay et Android Auto figure de série.
En revanche, l’instrumentation entièrement numérique du conducteur est facile à lire et comprend des directions pas-à-pas tout en affichant la carte, très pratique. La chaîne audio Bowers & Wilkins optionnelle, que l’on retrouve dans la version Inscription essayée, est un délice auditif, et une application mobile Volvo peut démarrer la voiture à distance, déverrouiller les portes et envoyer une destination au système de navigation, entre autres.
La S90, qui inclut un rouage intégral de série au Canada, se détaille à partir de 59 950 $ avant les frais de transport et de préparation, soit quelques milliers de moins que les berlines allemandes. La variante T8 eAWD Inscription est disponible à partir de 74 950 $, éligible donc pour un rabais gouvernemental maximal de 4 000 $ au Québec et d’au plus 2 500 $ en Colombie-Britannique. La BMW 530e xDrive coûte environ 3 000 $ de moins avant de cocher des options.
Il y a beaucoup de choses à aimer à propos de la Volvo S90 2018. Elle est douce et extrêmement confortable, procurant une expérience de conduite apaisante et recherchée par les acheteurs de voitures de luxe. Par contre, la motorisation T8 n’est pas une option incontournable et ne rend pas la berline plus agréable, surtout si l’on parcourt les autoroutes sur une base régulière. Il y a aussi des problèmes de fiabilité et de qualité d’assemblage sur lesquels Volvo doit se pencher, puisque la marque croupit parmi les derniers rangs dans l’étude de qualité initiale de J.D. Power.
Outre les magnifiques sièges et le design séducteur, il n’y a rien ici pour provoquer des sueurs froides chez la concurrence allemande. Par contre, il y a à peine quelques années, Volvo n’était même plus « sur la mappe » dans le segment des voitures de luxe intermédiaires, mais doit maintenant être considérée comme une rivale de taille.