Mazda6 2019 : le conducteur toujours récompensé
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Plus tôt en 2018, la Mazda6 a reçu un tout nouveau moteur turbo. On en a également profité pour lui apporter quelques mises à jour esthétiques et ergonomiques, dont une nette amélioration de l’insonorisation et de la qualité de son habitacle.
Tout ça, c’est bien, mais ça ressemble drôlement au jargon habituel de toutes les autres berlines intermédiaires de l’industrie... Ce que l’on veut savoir, c’est si la nouvelle Mazda6 s’avère aussi amusante à conduire qu’avant. La réponse est oui, sauf qu’il y a un léger « mais »…
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Du « torque » apprécié
La Mazda6 a toujours joué la carte de la petite rebelle à l’intérieur d’un segment somme toute banal. Attrayante, amusante et juste assez puissante, elle demeure l’une des seules berlines intermédiaires à profiter d’une dynamique de conduite marquée.
Néanmoins, à l’aube de 2019, la berline souffre. Longtemps le véhicule de choix pour les familles nord-américaines, elle se fait éclipser par les VUS plus polyvalents. Et la Mazda6, bien que très compétente dans son ensemble, est en baisse aux palmarès des ventes.
Elle devient donc un produit niché, ce qui motive d’autant plus Mazda à lui apporter des améliorations importantes afin qu’elle soit appréciée par ses propriétaires. La grande nouveauté est sans surprise le moteur turbo. D’une cylindrée de 2,5 litres, ce quatre cylindres survitaminé développe 250 chevaux et un couple de 310 lb-pi, soit une augmentation de 63 chevaux et 125 lb-pi par rapport à l’ancien moteur (celui-ci existe encore dans les Mazda6 de base).
Hélas, le moteur turbo ne vient qu’avec une boîte automatique à six rapports. Puisque Mazda tente de miser en premier lieu sur la conduite, il aurait été intéressant de voir un moteur turbo être associé aux trois pédales, surtout que Honda l’offre avec l’Accord. Bien qu’une telle déclinaison ne soit pas populaire aux yeux des consommateurs, elle serait sans aucun doute rare et recherchée!
Au sujet du rouage, la Mazda6 demeure une bagnole à traction. Va-t-on voir venir l’intégral comme pour la Mazda3, ou encore, une de ses concurrentes, la Nissan Altima en 2019? À suivre…
Ça lui ferait tellement de bien
Donc, sans surprise, l’ajout d’autant de couple sur une voiture à traction mène inévitablement à un manque de traction important, surtout sur les surfaces glissantes. Certes, on remarque le même problème du côté de la Toyota Camry XSE V6, et de la Chevrolet Malibu 2.0T, mais pas avec l’Accord, qui gère merveilleusement bien le couple de son moteur turbo.
Or, la Mazda6, censée représenter la bagnole la plus sportive du créneau, devient soudainement maladroite face à sa rivale la plus importante estampée d’un grand H.
Au moins, elle est rapide, la Mazda6. Le moteur turbo livre son couple à 2 000 tours/minute, lui confiant de bonnes accélérations, sans que la boîte automatique ait besoin de rétrograder. Le résultat est une poussée de puissance linéaire, douce, et sans tracas, permettant à cette berline de franchir le 0-100 km/h en 6,2 secondes, ce qui est plus que respectable dans le segment. Sans oublier une consommation moyenne de 8,2 L/100 km.
Cependant, le nouveau moteur n’a ni une sonorité agréable ni un caractère quelconque. On n’a pas l’impression qu’il désire nous récompenser pour une conduite sportive, mais plutôt qu’il a été mis sous le capot afin de faire avancer l’auto vite. Bref, il est sans âme.
Nous n’avons toutefois rien à dire au sujet de la calibration du châssis et de la suspension de cette voiture. Il est évident que Mazda a tenté de la rendre plus luxueuse – on le remarque entre autres avec son habitacle nettement plus silencieux –, mais elle demeure amusante à lancer dans un virage, sa direction est précise, réactive et dispose de suffisamment de résistance pour que l’on ait envie de la conduire longtemps.
Et c’est pareil au niveau des freins et de la boîte de vitesses qui travaillent en harmonie, afin d’agrémenter les réflexes de l’auto. On ressent une légèreté marquée lorsque l’on conduit n’importe quelle Mazda, une sensation d’agilité qui nous encourage à la conduire rapidement sans se sentir intimidé.
On frôle les voitures de luxe
Depuis quelque temps, Mazda tente d’élever le niveau de luxe de ses véhicules avec la gamme Signature. Notre modèle d’essai n’était pas celle-là, mais plutôt la GT, qui se situe juste en dessous avec un prix de détail de 36 050 $ avant transport et préparation.
Certes, elle n’était pas garnie de sièges en cuir nappa ni d’une finition en bois de sen, mais notre Mazda6 disposait tout de même d’un habitacle étonnement rehaussé avec sa finition en Ultrasuede sur le tableau de bord ainsi que ses sièges et finitions de portière en cuir brun.
De plus, le design de l’habitacle a été épuré, désormais plus moderne et attrayant que jamais, tout en affichant une ergonomie et une qualité d’assemblage dignes de mention. Surtout, le système multimédia Mazda Connect, avec sa molette centrale, demeure efficace et facile à opérer. Hélas, Android Auto et Apple CarPlay ne viennent toujours pas de série, une option qui doit être ajoutée au concessionnaire sur demande...
Avec une banquette arrière spacieuse – autant pour les jambes que pour la tête – ainsi qu’un coffre pouvant accommoder jusqu’à 416 litres de marchandise, ce qui est supérieur à une Toyota Camry (399 litres), mais un tantinet plus confiné qu’une Honda Accord (473 litres), la Mazda6 remplit exceptionnellement bien sa mission de berline de moyenne taille.
Bien qu’on lui ait ajouté plus de muscle, la Mazda6 conserve son identité de berline sportive et dynamique, enveloppée sous une carrosserie absolument magnifique.
En effet, un rouage intégral et une boîte manuelle ne feraient qu’agrémenter cette personnalité distincte. Si les consommateurs achetaient de telles voitures, croyez-nous que Mazda la produirait! En attendant, la séduisante Mazda6 espère que quelqu’un l’appréciera pour sa juste valeur.