Cadillac XT4 2019 : la Cadillac qui ne veut pas en être une
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Chez Cadillac, la mort des voitures conventionnelles est annoncée. Ce n’est plus de la spéculation, c’est maintenant une question de temps.
Exit les ATS, CTS, XTS et même la prestigieuse CT6. Le produit n’est pas mauvais, mais les consommateurs nord-américains sont tout simplement ailleurs.
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Pour tenter de les reconquérir, Cadillac mise sur une offensive où les VUS auront toute la place. Et l’une des pièces maîtresses de cette nouvelle stratégie, c’est le nouveau XT4.
Le luxe en format compact
Sous un nouveau design franchement réussi, Cadillac présente un modèle qui n’a rien à envier à la concurrence… mais qui ne propose pas grand-chose pour s’en démarquer.
Dans une catégorie où à peu près tous les modèles sont calqués l’un sur l’autre, le XT4 embarque dans le moule sans trop essayer de s’en défaire, mis à part peut-être par une gamme d’options interminable, allant des sièges avec fonction de massage au rétroviseur-caméra en passant par des roues de 20 pouces. On est dans un Cadillac, après tout!
S’il est joli de l’extérieur, le XT4 l’est tout autant à l’intérieur. Les matériaux utilisés sont d’une qualité irréprochable et l’intégration technologique est supérieure aux autres modèles de la glorieuse marque américaine.
C’est que Cadillac profite de l’arrivée du XT4 pour intégrer la dernière génération de son système multimédia, qu’on peut désormais contrôler via l’écran tactile, mais aussi à l’aide d’une roulette placée entre les deux sièges.
Sous l’écran, Cadillac a pris soin de conserver plusieurs commandes physiques. Ça peut paraître banal, mais trop de constructeurs semblent obsédés par la centralisation des commandes dans l’écran tactile. Quand il faut accéder à un menu pour activer les sièges chauffants ou régler la climatisation, ça commence à être problématique...
Heureusement, Cadillac n’est pas tombée dans le panneau. Les boutons physiques demeurent bien présents, alignés de jolie façon sous l’écran. Le compromis idéal entre le design et la fonctionnalité.
Sous le capot, une seule motorisation équipe toutes les versions du modèle. Il s’agit d’un bloc à quatre cylindres de 2,0 litres développant 237 chevaux et un couple de 258 livres-pied. Encore là, on est dans les normes de ce qui se fait ailleurs dans l’industrie.
Histoire d’aller chercher une meilleure économie d’essence, Cadillac fait appel à une efficace boîte automatique à neuf rapports ainsi qu’à un système de désactivation des cylindres. Celui-ci peut faire rouler le XT4 sur seulement deux cylindres lorsqu’il n’est pas trop sollicité.
Cadillac clame une consommation de 9,9 L/100 km en ville et de 8,3 L/100 km sur route, ce qui place le véhicule dans une bonne position par rapport à la concurrence. Après une semaine d’essai, toutefois, l’ordinateur de bord affichait plutôt une consommation moyenne de 10,5 L/100 km. Dans un contexte où le mercure est souvent descendu sous les -10 degrés, c’est franchement convenable.
Le rouage intégral est évidemment au menu, bien que le véhicule puisse demeurer en « mode deux roues motrices » en tout temps. En fait, pour passer aux quatre roues motrices, le conducteur doit manuellement changer le mode de conduite pour sélectionner « AWD ». Étrange stratégie, dans un marché où les concurrents offrent à peu près tous un système qui active automatiquement les quatre roues motrices quand le besoin se fait sentir.
Un mode Performance est aussi disponible pour les conducteurs en quête d’adrénaline. Entendons-nous, on n’achète pas un XT4 pour aller sur un circuit, mais le petit dernier de Cadillac a tout de même des aptitudes routières appréciables.
Une image à refaire
Fut une époque où l’image de Cadillac représentait l’un de ses meilleurs atouts. Une Cadillac, ça empestait le luxe, le prestige. Aux yeux des consommateurs, c’était ce qui se faisait de mieux.
Puis, le temps a fait son œuvre. Cadillac est demeurée populaire auprès des conducteurs ayant connu ses années de gloire, mais elle n’a pas réussi à charmer les plus jeunes.
Il est là, le défi de Cadillac avec la XT4 : arracher des ventes à une concurrence principalement allemande qui compte déjà sur de gros canons comme l’Audi Q3, les BMW X1/X2 et le Mercedes-Benz GLA, pour ne nommer que ceux-là.
Chose certaine, ce n’est pas avec son prix que le XT4 fera courir les foules... Son PDSF de 36 750 $ n’a rien de bien extravagant, mais il n’a rien d’extraordinaire non plus. Le XT4 de base est plus cher qu’un Audi Q3, mais plus abordable qu’un BMW X1.
Et attention aux options, parce que ça peut monter vite. En incluant les frais de transport et préparation, le XT4 mis à l’essai dans le cadre de cette chronique revenait à un peu plus de 60 000 $. Ça commence à faire pas mal, pour un modèle de ce format.
Le XT4 est un très bon véhicule, comparable à ses principaux rivaux allemands. Mais pour pouvoir réellement revamper son image auprès des consommateurs, il faudra plus que ça.
Une version électrifiée, peut-être? Ou une variante axée sur la performance arborant le fameux écusson « V » que l’on a déjà vu sur l’ATS et la CTS?
Cadillac doit frapper un grand coup, se démarquer de la parade, pas seulement la suivre. Et ce n’est pas avec le XT4 2019 que ça arrivera.