Toyota Matrix/Pontiac Vibe, problème réglé…
Plus tôt cette année, je m’étais prêté à un exercice de comparaison approfondi entre Vibe et Matrix, histoire de voir où se situait vraiment la meilleure aubaine. Ainsi, en comparant le prix, l’équipement, les coûts d’entretien et des pièces de remplacement, j’en étais venu à la conclusion que la Pontiac Vibe était légèrement plus avantageuse financièrement. Même le coût des assurances et le taux de dépréciation avaient été mis en considération. Sauf qu’aujourd’hui, au grand bonheur de Toyota, cette compétition n’a plus lieu d’être.
En effet, avec la disparition de Pontiac pour 2010, la Vibe va s’éclipser à son tour. Elle est la seule Ponitac au catalogue, mais pour combien de temps ? Et pas question pour GM de la repositionner ailleurs au sein de la famille, comme par exemple chez Chevrolet. La fin est immuable, ce n’est qu’une question de temps. Ceci dit, les quelques exemplaires encore restants chez les concessionnaires demeurent d’excellents choix et ce, même si vous devrez probablement penser à un autre endroit pour votre entretien, qu’il s’agisse d’une autre franchise GM ou Toyota.
Peut-être ne vous apprendrai-je rien en vous disant que Vibe et Matrix sont deux voitures qui ne diffèrent que sur le plan esthétique. Mais juste au cas où, sachez que ces deux voitures utilisent les mêmes éléments mécaniques et structuraux que la Toyota Corolla. La Matrix est donc en quelque sorte une Corolla familiale, alors que la Vibe constitue une copie légèrement retouchée de la Matrix.
Connaissant un franc succès depuis son arrivée en 2003, la Matrix est aujourd’hui une cible pour plusieurs constructeurs, notamment ceux qui avaient délaissé le marché des voitures à hayon. Le retour en 2009 des Mitsubishi Lancer et Hyundai Elantra à hayon, ainsi que l’arrivée de modèles comme la Kia Soul et le fameux Nissan Cube, ne font que prouver que les gens apprécient le côté pratique de ce genre de véhicules. Toutefois, ils ne veulent plus composer avec la traditionnelle ligne d’une familiale. C’est justement en lui donnant un look « antifamiliale » se rapprochant de celui d’un utilitaire que Toyota a réussi à séduire autant de gens avec sa Matrix. Personnellement, je considère la refonte esthétique de 2009 plutôt ratée, mais la clientèle ne semble pas trop s’en plaindre.
Même formule, non améliorée
Lors de son arrivée, la Matrix impressionnait par un coffre transformable dont la surface du sol était d’un plastique ultrarésistant. Sans améliorer le procédé, Toyota a quand même conservé cette caractéristique unique, qui vous permet par exemple de transporter votre nécessaire de jardinage sans craindre de souiller les moquettes. Il est toutefois dommage qu’on ne puisse rabattre à plat le siège du passager avant, comme il est possible de le faire avec la Dodge Caliber.
Derrière le volant, le conducteur compose avec un poste de conduite ergonomique et esthétiquement évolutif, mais qui rappelle directement celui de l’ancien modèle. Le levier de vitesse monté au bas du tableau de bord, les bouches de ventilation circulaires, ainsi que l’instrumentation typique quoique moins originale qu’en 2003, reflètent la personnalité de cette compacte. Pour la position de conduite, ce n’est toutefois pas sans défauts. Le volant télescopique l’est trop peu, l’accoudoir est trop bas pour être vraiment utilisable et on manque de dégagement au niveau de la portière pour être véritablement confortable. En revanche, les sièges sont pour leur part très appréciables et ce, même pour de longs trajets. Quant à l’équipement offert, il n’est pas aussi complet que chez certaines concurrentes, le modèle de base étant notamment dépourvu de tout accessoire électrique. Hormis sur la version XRS, aucune trace d’un système de téléphonie mains libres, une option aujourd’hui très populaire et pourtant peu coûteuse. Mais bon, Toyota propose néanmoins des groupes d’options bien assemblés, qui peuvent combler vos besoins pour une facture raisonnable.
Deux choix En optant pour le modèle de base ou XR, vous obtiendrez un moteur quatre cylindres de 1,8 litre, lequel produit 132 chevaux. Ici, les performances sont correctes, mais pas emballantes. Sachez toutefois que ce moteur vous permet de réaliser de grandes économies à la pompe, puisqu’il requiert toujours moins de 8 litres aux 100 kilomètres, même avec l’automatique. L’autre choix proposé consiste en un quatre cylindres de 2,4 litres précédemment utilisé sur la Toyota Camry. Fort de ses 158 chevaux, il gagne en performance au prix d’une consommation supérieure d’environ 15% (comparable à celle du moteur 2,0 litres de la Mazda3). Sachez que ce moteur n’est toutefois proposé que sur la version XRS ou avec le modèle à traction intégrale et boîte automatique.
La mince tôlerie déçoit légèrement par le son disgracieux qui s’échappe à la fermeture des portières, mais la Matrix se fait néanmoins rassurante sur route quant à sa qualité. Malheureusement, elle est aussi peu passionnante à conduire que la Corolla dont elle dérive, résultat d’une direction trop engourdie. Elle affiche un bel équilibre et offre un certain confort, mais gagnerait franchement à être mieux branchée sur la route.
La Matrix demeure tout de même une belle formule que Toyota exploite bien et qui gagne chaque année en popularité. Fiable et peu gourmande, elle ne déçoit en fait que par un équipement peu compétitif et un agrément de conduite mitigé.
Feux verts
Voiture fiable et bien construite
Frugalité du moteur 1,8 litre
Confort étonnant
Coffre transformable bien pensé
Faible dépréciation
Feux rouges
Agrément de conduite décevant
Équipement de base minimaliste
Position de conduite à peaufiner
Traction intégrale avec automatique seulement
Style discutable