Où s’en va la marque Fiat?
Les ventes de Fiat sont en chute libre au Canada.
En date du 1er novembre dernier, la marque italienne avait vendu 596 véhicules dans l’ensemble du pays. Une baisse dramatique par rapport aux 2223 unités vendues par la marque à pareille date l’année dernière.
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596 ventes en 10 mois, c’est minime. Insignifiant, même. Surtout pour un constructeur dont les véhicules sont somme toute abordables et dont la marge de profit n’est pas énorme.
Même des marques de prestige comme Jaguar, Porsche ou même Maserati ont fait mieux au cours de la même période.
Chez Porsche, les ventes de la Panamera à elle seule réussissent à battre l’ensemble des modèles vendus par Fiat, soit la 500, la 500L, la 500X et la 124 Spider. Faut le faire!
Heureusement, Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a d’autres marques à son actif qui lui permettent de demeurer l’un des leaders de l’industrie au chapitre des ventes.
Grâce à Ram et à Jeep, ses deux vaches à lait, le constructeur italo-américain a vendu 186 555 véhicules au pays depuis le début de l’année (en date du 1er octobre). De ces ventes, Fiat accapare un maigre 0,3%.
C’est guère mieux aux États-Unis, où les ventes de Fiat sont en chute libre aussi. La 500X, la plus populaire du lot, ne s’est vendue qu’à 4529 unités, en baisse de 29% par rapport à l’année dernière. Pour un marché dont la population s’élève à 325 millions d’habitants, c’est une goutte d’eau dans l’océan.
Un avenir pour Fiat?
Il faut se rendre à l’évidence, le retour de Fiat en Amérique du Nord, orchestré il y a environ une décennie, est loin d’être un succès. La petite 500 a connu une vague de popularité à son arrivée chez nous, mais la lune de miel est définitivement terminée.
Et avec une performance aussi pathétique depuis le début de 2018, on peut se demander si la situation pourra encore durer longtemps.
Bradley Horn, responsable des communications chez FCA Canada, se veut toutefois rassurant quant à l’avenir de la marque italienne en sol nord-américain. «Dans son dernier plan quinquennal, Sergio [Marchionne] a affirmé que 25% des investissements de FCA au cours des cinq prochaines années allaient être alloués à Dodge, Chrysler et Fiat», rappelle-t-il.
Sauf que depuis le dévoilement de cette planification, la direction de Fiat a changé radicalement. Sergio Marchionne, le grand patron de la marque qui a orchestré le retour de Fiat en Amérique du Nord, est décédé subitement après des complications liées à une opération.
Pour le remplacer, le comité exécutif de FCA s’est tourné vers Mike Manley, anciennement à la tête de Jeep. Manley aura-t-il la même patience que son prédécesseur avec la division nord-américaine de Fiat? S’il ne s’en tient qu’aux chiffres, la décision risque de ne pas être trop difficile.
Sous cette nouvelle gouverne, FCA pourrait toutefois adopter une stratégie diamétralement opposée et investir davantage pour rendre la marque Fiat séduisante à nouveau. On a déjà fait un joli pas dans cette direction avec la 124 Spider, mais Fiat se doit d’aller plus loin si elle veut assurer sa survie sur notre continent.
Pourquoi ne pas développer un modèle de prestige destiné à changer l’image de la marque? Ou bien un modèle équipé d’une motorisation électrique? Ça ne ferait certainement pas de tort à FCA.
Chose certaine. FCA devra se décider. Soit elle redouble d’efforts pour bien intégrer Fiat en Amérique du Nord, ou bien elle lance la serviette.
Le statut quo n’est pas une option.