Kia Rondo, toujours pas de « pogne »
Lorsque Kia a lancé son Rondo à la fin 2006, on s’est tous demandé : elle est où, la « pogne » ? On avait beau regarder devant comme derrière, dedans comme dehors, du côté des équipements et des prix, rien. La table avait l’air mise pour un franc succès. Eh bien, il semblerait qu’il n’y en ait pas, de « pogne ». De fait, le Rondo est si populaire au Canada qu’il y est le meilleur vendeur de la marque. Devant la petite Rio !
La consœur Hyundai n’offre pas de véhicule équivalent au Rondo. Voilà qui aide Kia, assurément. Qui plus est, à défaut d’être ultraséduisant, le Rondo exhibe un style sympathique avec sa silhouette à la fois compacte et rationnelle. Il n’a pas les portières coulissantes d’une fourgonnette mais d’office, il est livré avec la transmission automatique, l’ABS et le système de stabilité. Pour à peu près le même prix, la concurrente Mazda5 se contente de la boîte manuelle et ne propose pas le système de stabilité.
Par contre, le Rondo de base n’accepte que cinq passagers, alors que la Mazda5 en prend six. Pour pouvoir faire monter sept passagers à bord du Kia, il faut choisir une variante plus équipée – et plus chère : la EX. C’est toutefois une bien bonne chose, parce que pour environ 3 000 $ supplémentaires, le Rondo s’équipe alors de sièges et rétroviseurs chauffants, de longerons de toit, de commandes audio au volant, du régulateur de vitesse et du télédéverrouillage.
Plus de chargement
Le Rondo est très polyvalent. Malgré ses petites dimensions (65 mm de moins que la Mazda5), il accepte plus de chargement. Sa 3e banquette occupée, il encaisse 185 litres de bagages, contre 112 pour la Mazda5. Ce supplément est sans doute dû au pneu de secours, fixé sous le véhicule et malheureusement exposé aux intempéries. Par ailleurs, le Rondo compte plus de dégagement pour la tête (sauf à la 3e rangée) et pas mal plus d’espace pour les jambes. Il faut cependant composer avec une assise arrière qui nous place les genoux presque sur le front... Les deux banquettes se replient à plat pour dégager un vaste espace de chargement (jusqu’à 2 083 litres) et si celle du centre n’est pas facile à manipuler, elle a le mérite de s’avancer et de se reculer.
Dans l’habitacle, rien de bon marché ne vient décevoir les occupants. Les sièges (avant, surtout) sont confortables, les matériaux bien choisis et leur assemblage très correct. L’insonorisation est bonne, sauf pour ce bruit de vent aux portières, à plus de 100 km/h. La planche de bord est simple et efficace, on l’apprivoise en un rien de temps. Le volant est agréable en main (plus encore lorsque recouvert de cuir) et, oui, il est télescopique.
On peut remiser son équipement d’escalade, puisque les entrées et sorties sont facilitées par une garde au sol d’à peine 155 mm. Le conducteur profite d’une excellente vision périphérique qui n’est pas handicapée pas les montants ou le hayon – ce dernier est léger et se referme sans tour du poignet. Les versions gainées de cuir nous font se pincer pour vérifier qu’on ne rêve pas : tout ça pour plus ou moins 26 000 $? Il ne manque rien, sauf le démarrage sans clé – un jour, peut-être ? Attention, toutefois : Kia se reprend avec des frais de transport et de préparation parmi les plus élevés de l’industrie (1 650 $ pour le Rondo).
Pourquoi deux moteurs ?
Pas une, mais bien deux motorisations propulsent le Kia Rondo. Sauf qu’on se demande pourquoi : le V6 (2,7 litres) développe à peine 10 % plus de puissance que le quatre cylindres de 2,4 litres (192 chevaux contre 175). Sans surprise, le V6 est plus doux et ses accélérations, plus conciliantes. Aussi, la boîte automatique (respectivement cinq et quatre rapports) est bien étagée et permet le passage manuel « Steptronic ». Aucune boîte manuelle n’est proposée. Côté consommation, les produits coréens sont souvent plus gourmands que la moyenne, mais le Rondo fait exception. Vrai, il consomme plus que le Mazda5 (quatre cylindres pour quatre cylindres), mais il est aussi plus puissant. Versus le Dodge Journey, son quatre cylindres est plus frugal (à puissance similaire), alors que son V6 boit en ville deux litres de moins aux 100 km (mais il est 20 % moins puissant).
Mine de rien, le Rondo est assemblé sur la plate-forme des berlines Kia Magentis/Hyundai Sonata. Sur la route, son comportement est donc prévisible et assuré. Le véhicule se manie agilement, merci à ses dimensions compactes et à son tout petit rayon de braquage (10,8 mètres). La suspension, qui mise davantage sur la balade tout confort que sur la virée sportive, n’est pas molle pour autant, bien qu’elle s’écrase légèrement en virage. Le freinage a beau sembler spongieux, le véhicule s’immobilise de 100 à 0 km/h en moins de 40 mètres – c’est excellent.
Le Rondo constitue une bonne automobile pour qui cherche « pas cher et polyvalent », avec en prime une garantie pare-chocs à pare-chocs de cinq ans / 160 000 km. On pensait qu’il y avait une « pogne », mais s’il y en a une, on ne l’a toujours pas trouvée, même après trois ans sur le marché. En fait, le talon d’Achille des produits Kia, soit leur fiabilité à long terme, en prend ici pour son rhume : le Rondo est fort possiblement le meilleur produit que la marque n’ait jamais conçu.
FEU VERT
Excellent rapport qualité-prix-équipement
Système de stabilité de série
Véhicule 7 places compact, c’est rare!
Polyvalent et agile
FEU ROUGE
Système de navigation non offert
Pas de démarrage sans clé
Pneu de secours sous le véhicule
Frais de transport et préparation très élevés