Nissan LEAF 2018 : ma conscience se porte mieux!
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Je l’admets, la dernière saison estivale a été pour moi chargée d’essais de camions et de voitures sport, qui consomment pour la plupart de façon gênante. Passer d’une McLaren 720S à une Nissan GT-R faisaient rager non seulement ma borne de recharge (inutile) mais aussi mon portefeuille, allégé notamment par un Jeep Grand Cherokee Trackhawk brûlant 19,2 litres aux 100 kilomètres, soit autant qu’un Hummer d’il y a quinze ans...
Vous aurez donc compris qu’en prenant récemment le volant d’une Toyota Prius Prime, d’une Kia Niro ou de cette Nissan LEAF, ma conscience se portait un peu mieux. Maintenant, est-ce que la LEAF débarquée depuis près d’un an livre ses promesses? Un essai de deux semaines me permet aujourd’hui de répondre positivement à cette question.
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L’autonomie
Réglons d’abord la question de l’autonomie. Annoncée à 243 kilomètres par Nissan, il m’a été possible en de parfaites conditions, sans chauffage ni climatisation, d’en parcourir 272. Étonnant. Or, à une température de 5 degrés et avec le chauffage et les sièges chauffants en fonction, je parvenais à peine à atteindre 200 kilomètres, et ce, pour le même genre de trajet (majoritairement urbain). Attendez-vous ainsi à ce que par temps hivernal, l’autonomie chute à 160-170 kilomètres. Et cela pourrait être encore pire si votre voiture dort à l’extérieur, et non pas dans un garage chauffé.
La bonne nouvelle, c’est que la Nissan LEAF 2018 fait actuellement mieux que les Hyundai Ioniq electrique et Volkswagen e-Golf, que l’on vend à peu près au même prix, et chez qui l’autonomie annoncée oscille autour de 200 kilomètres. Autre bonne nouvelle, on prévoit pour 2019 l’ajout d’une version offrant plus de puissance et d’autonomie, grâce à l’apport d’une batterie de 64 kWh au lieu de 40. Voilà qui permettra à Nissan de mieux rivaliser avec la Chevrolet Bolt EV, équipée d’une batterie de 60 kWh, et qui affiche une autonomie de 383 kilomètres.
Les temps de recharge? À peine 40 minutes pour 80% de la charge sur le 400 volts. Sinon, vous récupérerez à peu près 35 kilomètres d’autonomie à l’heure sur le 240 volts, pour une durée de recharge complète d’environ 8 heures.
Une voiture pratique et confortable
Premièrement, mentionnons que Nissan ne tente heureusement pas de nous vendre la LEAF comme un VUS. Vous trouvez cette affirmation ridicule? Pourtant, voilà ce que fait Chevrolet pour commercialiser sa Bolt, la catégorisant comme un VUS urbain. De ce fait, sachez alors que si la Bolt est un VUS, la LEAF est un autobus! Pourquoi? Parce que le confort, l’espace et le côté pratique de cette voiture éclipsent ceux de sa rivale à plate couture.
Au volant, la LEAF ne déçoit que sur un point, soit l’absence d’un volant télescopique. Cela affecte le confort en matière de position de conduite. Or, rien à dire pour le reste. L’équipement est complet (dans les versions SV et SL), la finition est honnête et l’ergonomie est efficace. Les sièges sont également appréciables, certainement plus que ceux de la Bolt.
De présentation agréable, le poste de conduite n’est cependant pas des plus futuristes. L’écran central est au goût du jour, sans plus, et l’instrumentation demeure graphiquement comparable à celle des autres produits de la marque. Évidemment, la Nissan LEAF 2018 regorge d’indicateurs vous incitant à conduire toujours de façon plus écoresponsable, et il faut admettre qu’il est difficile de ne pas se faire prendre au jeu. On comprend d’ailleurs très vite pourquoi certains propriétaires finissent par en faire une maladie!
Dommage que la version S de base ne soit pas dotée de l’application Apple CarPlay / Android Auto, laquelle n’est offerte que sur les versions équipées du système NissanConnect avec navigation. Voilà un argument qui convaincra une majorité de passer minimalement à la version SV, laquelle est à mon sens la plus intéressante. Il faut néanmoins mentionner qu’un écart de 3 900 $ sépare la version SV de la S, également dépourvue de jantes d’alliage, de sièges électriques et du système d’assistance ProPilot.
Pratique pour la famille parce qu’elle fournit beaucoup d’espace à l’arrière, la LEAF possède un bon volume de chargement. Hélas, les sièges ne se rabattent pas à plat, un principe pourtant simple que l’on retrouve sur la plupart des voitures rivales. J’ajouterais que la position du haut-parleur d’extrêmes-graves de la version SL empiète maladroitement sur l’espace de chargement, un point qu’il faudra améliorer.
Du vrai plaisir
Inutile de revenir sur le bonheur de ne plus s’arrêter à la station-service, autre que pour attraper un café en route. Avec l’électrique, le coût énergétique à autonomie égale ne dépasse que rarement les 10% par rapport à celui d’une voiture compacte à essence. Maintenant, il est étonnant de constater à quel point la LEAF est amusante à conduire. En tout cas…drôlement plus qu’une Sentra!
D’abord, le moteur électrique fournit 110 kW (ou 147 chevaux), ainsi qu’un couple instantané, ce qui permet de vives accélérations et de bonnes reprises sans délai. Dynamique quoiqu’un brin survireuse, la Nissan LEAF 2018 est également plus maniable et équilibrée qu’un Nissan Kicks (pour ma part décevant), avec lequel on ne dose évidemment pas la puissance de la même manière. Mais surtout, elle est plus silencieuse, stable et raffinée que le précédent modèle, qui avait davantage l’âme d’une citadine.
Impossible de passer sous silence l’existence de la fonction e-Pedal, qui permet de régénérer davantage d’énergie en décélération, et même d’immobiliser presque complètement la voiture sans recours aux freins. Cette fonction crée bien sûr une plus grande résistance à l’accélération, à laquelle on s’habitue toutefois rapidement, au point où plusieurs utilisateurs la laissent constamment en fonction. On apprend ainsi à doser l’accélérateur pour ne faire appel aux freins que dans certaines situations. Naturellement, l’objectif de l’e-Pedal est de maximiser l’autonomie des batteries, mais ce système permet aussi de prolonger de beaucoup la durée de vie des disques et plaquettes de frein.
La meilleure bagnole électrique…
Oui. Du moins… sous les 40 000 $. Parce qu’avec un budget un brin supérieur, le Hyundai Kona Electric est lui aussi très convaincant. Bien sûr, l’arrivée prochaine de la « super » LEAF viendra bonifier l’offre, en assurant Nissan de demeurer parmi les meneurs du segment des électriques. Car pour l’heure, seule Tesla avec sa Model 3 surpasse les ventes de cette LEAF, qui n’offre pourtant aucun incitatif intéressant au financement. Alors, imaginez si en plus, on vous la finançait au même taux qu’un Nissan Rogue…