Mitsubishi Outlander PHEV 2018 : la suite logique
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Pour être franc, on ne sait pas pourquoi les constructeurs ont pris autant de temps à introduire un VUS hybride rechargeable au Canada. Équiper une voiture d’une telle motorisation est évidemment une bonne idée, mais l’économie d’essence n’est pas si grande, compte tenu de l’efficacité énergétique des berlines et des hatchbacks d’aujourd’hui.
Le potentiel d’économie est plus grand dans un véhicule de plus forte dimension, un pouvant confortablement transporter une famille, un qui soit abordable pour la classe ouvrière. Le Mitsubishi Outlander PHEV existe depuis quelques années dans d’autres marchés, et a connu un succès si important que le constructeur n’a pas jugé nécessaire de l’introduire chez nous.
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Malgré cette attente avant d’être finalement importé au Canada, l’Outlander demeure toujours le seul VUS hybride rechargeable de marque populaire. En fait, ce n’est pas tout à fait vrai : il y a aussi le MINI Cooper S E Countryman, mais il est plus petit, son autonomie est moindre et il coûte aussi cher que le Mitsubishi.
Très peu de sacrifices doivent être faits lorsque l’on choisit l’Outlander rechargeable. Il propose beaucoup d’espace pour cinq passagers et un volume de 968 litres derrière les sièges, ou 1 792 litres si les dossiers arrière sont rabattus. Et la capacité de remorquage s’élève tout de même à 680 kg (1 500 lb), si l’on cherche à tirer une remorque.
Le Mitsubishi Outlander PHEV 2018 est équipé d’un quatre cylindres de 2,0 litres, de deux moteurs électriques et d’une boîte à rapport fixe. Bien que le constructeur ne publie pas une puissance combinée officielle, le moteur à essence livre 117 chevaux et les deux moteurs électriques en produisent chacun 80, alors on peut figurer que le système développe approximativement 200 chevaux. La motorisation peut fonctionner en hybride de série (le moteur à essence charge les batteries), en hybride parallèle (le moteur à essence tourne les roues avant) ou en 100% électrique (le moteur à essence est éteint).
Avec une pleine charge, l’Outlander rechargeable a une autonomie tout électrique d’environ 35 kilomètres. Évidemment, ça dépend de nos habitudes de conduite, de la température extérieure et si l’on roule sur l’autoroute ou en ville. Habituellement, les véhicules électrifiés sont plus efficaces en circulation urbaine, ou lorsqu’ils sont pris dans le trafic. Sur une borne de 240 volts, 3,5 heures sont nécessaires pour renflouer la batterie, mais on retrouve également un port de charge rapide – très peu d’hybrides rechargeables en ont un – procurant une charge à 80% en environ 25 minutes.
Il y a également quelques fonctionnalités pratiques, comme le bouton Charge nous permettant de renflouer la batterie de 12 kWh alors tout en conduisant sur l’autoroute, par exemple. Un bouton Hold conserve le niveau de charge de la batterie, activant un mode hybride au lieu de gaspiller trop rapidement l’énergie précieuse de la batterie sur un trajet d’autoroute. Et le bouton Lock du rouage intégral fixe une répartition égale 50/50 entre les trains avant et arrière, pour une conduite plus sûre en conditions hivernales.
Hélas, lorsque la batterie atteint son niveau de charge minimal, l’économie d’essence n’est pas spectaculaire. L’ordinateur de bord du VUS affichait une moyenne d’environ 8,0 L/100 km après avoir roulé pendant une heure ou deux, sans arrêter pour la recharge. C’est quand même bon pour un véhicule à transmission intégrale, mais le Toyota RAV4 hybride, qui n’a pas besoin d’être branché, peut faire un peu mieux et coûte un peu moins cher.
En contrepartie, dans les provinces comme le Québec et la Colombie-Britannique, on profite de rabais du gouvernement pour rendre l’achat d’un véhicule hybride rechargeable ou d’un véhicule électrique plus alléchant. Et dans certaines régions, on peut accéder gratuitement aux ponts à péage et aux traversiers. Comme c’est le cas de plusieurs hybrides rechargeables, et contrairement au RAV4 hybride, l’Outlander peut être programmé pour préchauffer ou refroidir son habitacle à distance, lorsqu’il est branché. Monter à bord d’un véhicule tout chaud lors d’un matin glacial, c’est très agréable.
Outre la motorisation hybride rechargeable, l’Outlander est un mélange de bons et de mauvais coups. En général, la finition est bonne, mais le design fait vieillot. On retrouve plusieurs garnitures noir piano, qui ramassent rapidement la poussière, et les fausses boiseries sur la console centrale ne convaincront personne. Le système multimédia dispose de beaucoup de fonctionnalités, en revanche son écran tactile pourrait être plus réactif au toucher. Et est-ce trop demander d’avoir une fonction monte/descente automatique pour les quatre fenêtres latérales, pas juste une descente automatique pour le conducteur?
En Europe, Mitsubishi équipe maintenant son Outlander PHEV d’un moteur de 2,4 litres un peu plus puissant, un peu plus efficace, mais pour l’instant, le marché canadien doit se contenter du moteur de 2,0 litres. Peut-être que nous l’aurons en 2020. Ou 2021. Ou quand une nouvelle génération du Outlander se pointera; rien n’a encore été annoncé à ce sujet.
Se détaillant à partir de 43 198 $ avant les frais de transport et de préparation, le Mitsubishi Outlander PHEV 2018 propose une liste d’équipements raisonnable, comprenant entre autres des sièges avant chauffants, un climatiseur automatique bizone et une chaîne audio convenable. La version GT S-AWC ajoute un toit ouvrant, un hayon à commande électrique, une sellerie en cuir, une chaîne audio Rockford Fosgate de 710 watts, un régulateur de vitesse adaptatif et plus, pour à peine plus de 50 000 $. Ce n’est pas une aubaine pour un VUS de taille compacte, mais en considérant que l’on ne dépensera pas trop en essence, on récupérera l’investissement initial au fil du temps.
Ajoutez à cela la bonne réputation de fiabilité de Mitsubishi ainsi que sa garantie généreuse sur le groupe motopropulseur – 10 ans ou 160 000 km, selon la première éventualité – et l’on se retrouve avec un véhicule familial drôlement agréable.
L’Outlander PHEV n’est pas parfait. Il n’est pas trop amusant à conduire, sa plate-forme n’offre pas la sensation de rigidité de celles des VUS plus récents, et en matière de style, il n’est pas le plus attrayant – quoiqu’il s’agisse d’une opinion subjective. Par contre, si l’idée d’acheter un véhicule hybride rechargeable nous plaît, et que l’on doit transporter une famille, ce Mitsubishi représente un choix très intéressant. Ça fait un bout de temps que le constructeur n’a pas proposé un modèle aussi bien réussi, et en ce moment, il mérite toute l’attention qu’on lui porte.