MINI Cooper 2019 : conformité refusée
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
J’ai une confession à vous faire. Depuis le retour de la MINI sous l’administration BMW, en 2002, j’ai toujours eu un faible pour la petite bagnole britanno-allemande ultrarebelle. Le problème, c’est que durant toutes ces années, j’hésitais avant de m’en procurer une – soit neuve, soit de seconde main – en raison de son prix élevé, de sa fiabilité douteuse et de ses coûts d’entretien pouvant rapidement devenir cauchemardesques...
L’autre point, c’est que j’ai constamment valsé entre la MINI Cooper trois portes classique (à mon avis la seule vraie MINI) et la Cooper S, la déclinaison survitaminée du bolide, qui, hélas, fait considérablement grimper le prix de la sous-compacte.
- À lire aussi: MINI Cooper 2019 : la petite séduction
- À lire aussi: Jeep Wrangler 2018: Seul un Jeep est un Jeep
Comment trouver un juste milieu? Est-il possible de s’assoir dans une MINI amusante à conduire et assez performante sans qu’elle nous coûte les yeux de la tête? Seize ans plus tard, je crois avoir enfin trouvé le compromis parfait.
Fiabilité gonflée
C’est un peu dommage que tout cela arrive en 2018, car j’aurais préféré avoir trouvé satisfaction en 2002 quand les MINI étaient… mini!
La Cooper actuelle – rendue à sa troisième génération – a en effet pris du coffre depuis sa renaissance. On peut accuser la plate-forme UKL1, également partagée avec le MINI Countryman et les BMW X1 / X2. Ce gonflement des dimensions fait réagir les puristes, et avec raison, car la MINI 3 portes figure parmi les sous-compactes les plus lourdes du marché avec sa masse nette de 1 191 kg (2 626 lb). Disons qu’elle s’est un peu laissée aller depuis les années soixante!
Mais il y a tout de même beaucoup de positif. Primo, la cote de fiabilité des véhicules MINI dans son ensemble s’est grandement améliorée depuis quelque temps. Certes, on est encore loin de la réputation presque intouchable des marques japonaises, mais si l’on se fie à l’étude de J.D. Power sur la qualité initiale, MINI devance Honda, Subaru et Infiniti. Cela signifie que durant les 90 premiers jours d’utilisation, les véhicules MINI ont connu moins de problèmes que certaines de leurs concurrentes.
Bien entendu, c’est le long terme qui représente un risque, et les coûts d’entretien s’avèrent plus élevés que pour une auto japonaise ou coréenne en raison de pièces plus dispendieuses, mais c’est tout de même un pas vers la bonne direction.
Au-delà d’une nette amélioration de la qualité du produit, même si la Cooper est désormais énorme, elle demeure amusante à conduire, sportive, enjouée et animée. Pour 2019, elle continue sa lancée relativement inchangée, si ce n’est de petites retouches esthétiques, un nouvel écusson, une interface multimédia remaniée, ainsi que quelques subtils changements fonctionnels dans l’habitacle.
Une petite mécanique cool
Un moteur l’anime, soit un trois cylindres turbo de 1,5 litre d’une puissance de 134 chevaux et d’un couple de 162 lb-pi. MINI offre un choix de deux boîtes de vitesses : une automatique ou une manuelle à six rapports. Seul le rouage à traction est disponible. Par chance, mon modèle d’essai, peint en rouge avec bandes « de course » blanches, était muni de la boîte manuelle. C’est exactement ainsi que j’aurais équipé ma propre Cooper!
À ma grande surprise, le petit trois cylindres octroie à cette MINI suffisamment de couple pour lui permettre d’être étonnement rapide au décollage. Tout se produit entre 2 500 et 6 000 tours/minute, donc nul besoin de trop le faire révolutionner, car dès que le turbo arrête de souffler, il ne reste plus rien. Au moins, la plage de couple est costaude et les rapports de la boîte manuelle sont longs, permettant d’en tirer le plein potentiel.
On reproche toutefois à la boîte manuelle d’être peu engageante en raison d’un levier de vitesses long, mollasse et absent de rétroaction. On a l’impression de remuer un couteau dans un pot de beurre d’arachide!
De plus, bien que le trois cylindres surprenne par ses performances plus que suffisantes, il est dépourvu d’une sonorité agréable. Il est beaucoup trop docile pour une voiture aussi enjouée, il sonne comme un diesel à l’arrêt, et il faudra observer le compte-tours attentivement pour savoir quand il est temps de changer de rapports, car ce n’est pas le moteur qui vous le dira!
À sa défense, il consomme peu d’essence. Nous nous sommes maintenus dans une moyenne de 7 L/100 km lors de notre période d’essai, ce qui est excellent considérant que l’on a conduit nerveusement tout au long de l’aventure.
Du « fun » de série
C’est ça, sa force à la MINI Cooper, le fait que l’on ait constamment envie de la conduire de façon sportive. Son châssis est d’une solidité et d’une maniabilité dignes d’une BMW beaucoup plus dispendieuse. Sa tenue de route encourage la conduite dynamique. Ses freins n’hésitent jamais à ralentir le bolide, et dans l’ensemble la voiture fait preuve d’une qualité d’assemblage et d’un niveau de raffinement inégalés par aucune autre petite voiture sur le marché.
Et ne croyez pas que son allure distinguée l’empêche d’être facile à vivre au quotidien, car elle l’est. Ses sièges avant sont vraiment confortables et le dégagement pour la tête et les épaules n’est aucunement pénible. Certes, ses places arrière demeurent quelque peu coincées et son coffre n’est pas des plus volumineux, mais elle dispose d’un système multimédia incroyablement au point, simple à actionner et intuitif, le tout encapsulé dans un design unique et stylisé.
La cerise sur le gâteau, c’est qu’une Cooper comme celle que vous voyez ici n’est pas trop dispendieuse à l’achat, pourvu que vous n’y ajoutiez pas trop d’options. Notre modèle d’essai n’avait que l’ensemble Gamme Classique (2 090 $), qui comprend un toit panoramique, des sièges chauffants, des phares antibrouillards et des jantes de 16 pouces noircies.
Les bandes blanches, si elles vous plaisent, coûtent 150 $. Équipée ainsi, on atteint un prix final de 25 330 $ avant les frais de transport et préparation. Pour une bagnole aussi amusante, bien foutue et originale – un bolide qui refuse de sombrer dans la monotonie – il devient difficile de résister à la tentation!