Volvo S60 et V60 2019 : sport scandinave
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SANTA MONICA, Californie – Bien que les récents produits Volvo aient été des coups de circuit au niveau du design, du confort, de la sécurité et de la technologie, on attendait toujours un véhicule aux prétentions sportives de la part du constructeur.
C’est la S60/V60 2019, la berline/familiale compacte de Volvo, rendue à sa troisième génération et désormais assemblée à Charleston, en Caroline du Sud, qui tiendra le flambeau de la sportivité avant l’arrivée de produits plus performants. On propose donc une bagnole capable de rivaliser un segment extrêmement féroce, incluant des concurrentes comme la BMW Série 3, la Mercedes-Benz Classe C, l’Audi A4, la Lexus IS, l’Infiniti Q50, l’Acura TLX, la Jaguar XE et l’Alfa Romeo Giulia.
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C’est à Santa Monica, sous un soleil californien tapant, que nous l’avons mise l’essai en primeur mondiale.
Trois moteurs, deux carrosseries
Comme pour le reste des produits Volvo, on propose ici trois déclinaisons de moteurs, T5, T6 et T8, tous basés sur le quatre cylindres turbo de 2,0 litres. Pour la S60/V60, le T5 équipe les versions d’entrée de gamme Momentum avec rouage à traction, engendrant une puissance de 250 chevaux et un couple de 258 lb-pi.
Le T6 ajoute une suralimentation par compresseur ainsi que le rouage intégral de série, développant 316 chevaux et un couple de 295 lb-pi. Le T8, quant à lui, est un hybride rechargeable, également équipé d’une transmission intégrale. Il déploie 400 chevaux, tout en ayant une autonomie entièrement électrique de 35 km. Au moment d’écrire ces lignes, seule la S60 s’offre avec le T8. Une boîte automatique à huit rapports s’étend sur toute la gamme.
Une déclinaison modifiée de la S60 T8, que l’on nomme Polestar Engineered, arrivera plus tard en 2019. Elle déballera 415 chevaux et un couple combiné de 494 lb-pi, sans perdre de son autonomie électrique. Des freins surdimensionnés, une suspension ajustable équipée d’amortisseurs Öhlins, des ressorts raccourcis et raffermis, ainsi que des renforts de châssis aidant à agrémenter la dynamique de conduite compléteront le tout.
Nos modèles d’essais étaient les déclinaisons T6 et T8 Polestar Engineered.
Les plus belles routes de la planète
Volvo nous avait préparé tout un circuit. On nous proposait de partir de Santa Monica et de rouler vers les canyons au nord de Los Angeles afin d’attaquer des routes renommées comme Mulholland et Angeles Crest.
Dès que l’on a pris le volant de nos rutilantes berlines et familiales, les gens de Volvo, confiants d’avoir sous la main une véritable compacte sport, nous ont suggéré de régler nos autos en mode Dynamic afin d’en profiter au maximum. Le thème de la sportivité dominait, et les ingénieurs étaient impatients de connaître nos impressions au bout du trajet.
J’ai commencé l’aventure à bord d’une T6, équipée de l’ensemble esthétique R-Design, qui inclut des sièges sport ainsi qu’une suspension abaissée et raffermie. Sans surprise, à l’instar du reste de la famille Volvo, la S60 s’ouvre sur un habitacle hyperconfortable, moderne, attrayant et silencieux.
Sur les routes sinueuses, entre les falaises, la S60 s’est montrée apte à performer. Sa suspension à double triangulation lui permet d’être bien ancrée au sol, même dans les épingles les plus ardues, et sans trop crisser des pneus. Le moteur quatre cylindres fait en sorte que le devant de l’auto demeure léger et réactif, contrairement à certaines concurrentes alimentées par des six cylindres. La direction, bien qu’assistée électroniquement, renvoie une sensation agréable, octroyant suffisamment de résistance et de rétroaction, tout en permettant à la berline d’effectuer des virages soudains à haute vitesse sans trop de tracas.
Là-haut, dans les montagnes, on rencontre de tout. Des Porsche, des Lamborghini, des Mustang, des décapotables et des motos. Les gens roulent vite, et les automobilistes du coin – habitués – se tassent rapidement sur l’accotement pour nous laisser passer. Même les policiers nous fichaient la paix!
Et notre Volvo n’avait aucune difficulté à se mêler aux bolides de la place. Le T6 était de taille, procurant à la petite berline des accélérations promptes, bien qu’il lui faille un certain temps à réagir malgré la présence à la fois d’un turbo et d’un compresseur. Mais une fois qu’il se décide, il tire fort, même dans les inclinaisons.
Hélas, la boîte automatique hérite du même problème! Il lui faut un délai fâcheux avant de rétrograder. Si on la compare à sa concurrence allemande, elle n’est pas tout à fait de taille. Cependant, nous n’avons rien à lui reprocher lorsqu’elle passe d’un rapport à l’autre. C’est une boîte qui s’avère douce et efficace pour l’usage quotidien.
« Elle est badass, la noire »
Après un rapide dîner, qui s’est déroulé dans un vignoble au décor enchanteur, j’ai pris le volant d’une Polestar Engineered noire. Elle avait une allure méchante en raison de son pare-chocs avant agressif, de ses jantes de 19 pouces Polestar, ainsi que de ses énormes étriers dorés, sans oublier les ceintures peintes de la même couleur.
Nous étions tous d’avis entre journalistes qu’une fois équipée ainsi, la S60 est l’une des berlines sport les plus jolies que nous avions vues de notre vie. Le design, les Suédois le comprennent, et la S60 est incroyablement désirable.
Sur la route, on remarque des améliorations au niveau du châssis, de la suspension et des freins modifiés. La Polestar Engineered est solide, nettement supérieure à la T6 R-Design, et ses limites d’adhérence sont drôlement plus élevées dans les virages. Cependant, nous avons été déçus par la pédale de frein électronique trop sensible, ou parfois, pas assez.
Il est impossible de la moduler comme il faut en conduite sportive, rendant les choses rapidement désagréables, et même parfois effrayantes!
Le T8, quant à lui, est victime du même sort que dans les autres produits Volvo. Il y a un manque d’harmonie flagrant entre le moteur à essence et le moteur électrique, rendant les accélérations maladroites et dépourvues de réactivité. Au final, cette motorisation est lourde à cause des batteries. Or, on n’a pas l’impression de conduire une voiture de 415 chevaux. On la sent vache, la S60 T8, comme si le petit quatre cylindres travaillait plus fort pour faire avancer l’auto!
Nous admirons néanmoins Volvo d’avoir osé avec ce moteur. En conduite ordinaire, il demeure un chef-d’œuvre technologique grâce à son efficacité et à l’autonomie du moteur électrique. Mais de là a en faire une berline sport dans la même veine que les Mercedes-AMG et BMW M de ce monde, il n’est pas à la hauteur, loin de là.
Alors oui, Volvo a réussi à concevoir une berline/familiale sport digne de mention, à condition qu’elle soit alimentée par le T6.
Bref, on a affaire ici à une compacte de luxe distinguée, confortable, incroyablement belle et suffisamment dynamique pour affronter sa concurrence allemande. Et n’oublions surtout pas la V60, qui a toutes ces qualités, mais sous une forme nettement plus polyvalente.
Disponible en concession dès le mois de décembre, la Volvo S60/V60 2019 introduit également le service par abonnement mensuel Care by Volvo aux consommateurs canadiens à partir de 949 $ par mois pour une Momentum, sur contrat de deux ans. On observe donc, avec cette sublime voiture scandinave, que Volvo a très bien fait ses devoirs.