Ford Edge 2019: continuité lucrative
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SALT LAKE CITY, Utah – Si l’on possède une entreprise de muffins et que l’on se rend compte que ceux aux framboises et aux bleuets ne se vendent plus, on fait quoi? On en fait des plus gros et on baisse le prix? Et si tout ça ne fonctionne pas, quelle-est la prochaine étape? On les retire des tablettes!
C’est exactement ce que Ford a fait en annonçant, plus tôt cette année, qu’il cesserait la production de voitures, exception faite de la Mustang. Ce n’est pas compliqué, en Amérique du Nord, les consommateurs achètent des VUS, pas des autos. C’est un peu comme le café du coin qui ne vend que des muffins au chocolat, même s’il en offre aux fruits.
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Ainsi, en retirant ses berlines et sous-compactes de sa gamme, Ford a un peu fait comme une entreprise de muffins. Il a augmenté la quantité des saveurs populaires, leur a ajouté plus de pépites au chocolat, et a augmenté leur prix de vente. L’Edge, c’est le muffin au chocolat de Ford. Et pour 2019, il n’a jamais été aussi bien garni.
Quasi seul sur son étoile
Il faut avouer que le Ford Edge jouit du fait qu’il est un des seuls véhicules en son genre. Ses seuls uniques concurrents sont le Nissan Murano et le nouveau Chevrolet Blazer, et il se situe dans la catégorie des véhicules multisegments intermédiaires à cinq passagers. Coincé entre l’Escape et l’Explorer, l’Edge marie les attributs dynamiques et les performances d’une berline avec la polyvalence d’un VUS. Et ça semble fonctionner pour le constructeur, car en 2017, plus de 180 000 Edge ont trouvé preneur en Amérique du Nord.
Maintenant qu’il est un cheval de guerre pour Ford, on lui apporte, pour 2019, une mise à jour importante afin qu’il puisse continuer sa lancée. Après tout, sans la vente de VUS, Ford ne fera pas long feu.
Les changements sont toutefois substantiels. De l’extérieur, on voit une toute nouvelle calandre, de nouveaux phares à DEL et un pare-choc différent. C’est pareil à l’arrière, où tout a été épuré. On remarque aussi de nouvelles jantes et des effets de sol un peu plus sport.
À l’intérieur, la qualité des matériaux utilisés a été améliorée, surtout à l’intérieur des portières, sur la planche de bord et la console centrale. Celle-ci incorpore désormais une molette pour activer la boîte de vitesses. Le but, selon le constructeur, est de maximiser l’espace de rangement entre les deux sièges. Pour ma part, je suis nostalgique du bon vieux levier de vitesses. Cette molette est lente à réagir et peu conviviale.
Parlant de boîte de vitesses, celle du Ford Edge 2019 compte maintenant huit rapports. Le moteur quatre cylindres turbo de 2,0 litres reçoit une augmentation en puissance, pour un total de 250 chevaux. Le couple demeure intact à 275 lb-pi. L’Edge Sport, quant à lui, est discontinué et remplacé par le Ford Edge ST 2019.
Toutes les déclinaisons proposent désormais la suite complète de systèmes de sécurité semi-autonome Co-Pilot360. Il est même possible d’intégrer Amazon Alexa à notre VUS afin de lui permettre d’exécuter des fonctionnalités par les commandes vocales, comme ouvrir ou fermer une porte de garage, ou démarrer le véhicule à distance et préchauffer l’habitacle.
Le quatre cylindres nerveux
Notre modèle d’essai fut un Titanium à transmission intégrale. Avec son prix de vente de 43 399 $ (avant les frais de transport et préparation), il est celui qui domine la gamme avant d’aller vers un Edge ST. Trois autres déclinaisons sont offertes : le SE et le SEL avec ou sans la transmission intégrale.
De base (SE), un Edge n’est pas très abordable. On parle d’un prix départ de 35 999 $, ouch! Au moins, il vient de série avec la transmission intégrale, chose qui risque de plaire aux consommateurs québécois.
Sur la route, j’ai été admirablement épaté par les performances du quatre cylindres, surtout que je venais de sortir d’un ST muni d’un V6 biturbo. La comparaison a toutefois permis de révéler un 2,0 litres turbo costaud, nerveux et qui réalise des accélérations amplement satisfaisantes. J’irais même jusqu’à dire qu’il livre des performances plus intéressantes que celles d’un Nissan Murano alimenté par un moteur V6.
Et c’est pareil au sujet de la boîte automatique à huit rapports. Elle répond rapidement, et ne se fait pas trop sentir lorsqu’elle passe d’un rapport à l’autre. En général, l’Edge est un VUS qui dispose d’une tenue de route acceptable, sans trop d’effet de roulis ni de rebonds inconfortables quand on franchit des imperfections de la route. Il est même presque « sportif », et le moteur quatre cylindres, plus léger que le V6, lui confère une légèreté agréable sur le train avant, le rendant plus animé en conduite dynamique que son confrère.
L’habitacle du Edge est spacieux, sa banquette arrière s’avère confortable et son coffre est volumineux. L’espace de chargement total est de 2 078 litres une fois la banquette arrière rabaissée. C’est plus grand qu’un Murano (1 897 litres). La capacité de remorquage est cependant égale à celle de son concurrent, de 1 500 lb (680 kg).
En tant que véhicule multisegment intermédiaire, le Ford Edge 2019 fait donc bien son boulot. Remarquons qu’avec si peu de concurrence, il n’est pas trop difficile de bien s’en sortir, et on comprend que Ford ait procédé à sa refonte. C’est un véhicule fort lucratif.
On remet toutefois en question l’étrange position de conduite qui nous donne l’impression d’être assis au-dessus du véhicule et non à l’intérieur! Et bien que les technologies d’aide à la conduite semi-autonome soient des accessoires en vogue de nos jours, il serait plus intéressant si elles fonctionnaient comme il le faut... Lors de la démonstration avec un des employés de Ford, deux des technologies n’ont pas fonctionné : « Nous éprouvons présentement des problèmes techniques ». À la défense de Ford, les véhicules à l'essai étaient des modèles de pré-production. Le constructeur promet des systèmes d'aide à la conduite à point lorsqu'ils seront commercialisés.
Le Ford Edge 2019 arrivera dans les concessionnaires canadiens d’ici le mois prochain, prêt à voler d’autres ventes de berlines intermédiaires.