Dieselgate : trois ans après, les voitures « sales » plus nombreuses dans l’UE
Quelque 43 millions de véhicules diesel « sales » continuent de circuler dans l’Union européenne, malgré l’engagement des constructeurs automobiles à réduire les émissions de gaz polluants des modèles récemment commercialisés, selon une étude de l’ONG bruxelloise Transport et Environnement (T & E) publiée mardi.
L’étude compare ce chiffre avec les 29 millions de voitures et fourgonnettes « très polluantes » recensées sur les routes européennes il y a trois ans quand a éclaté le Dieselgate.
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Elle dénonce le double discours des constructeurs et l’écart entre théorie et pratique à propos des moteurs diesel aux normes antipollution les plus récentes (Euro 5 et 6, correspondant à une commercialisation postérieure à 2009).
« Les voitures continuent d’être optimisées pour bien se comporter lors des tests (d’émissions polluantes) et émettent bien davantage lorsqu’elles sont entre les mains des clients », affirme T & E. Selon l’ONG, ces 43 millions de véhicules polluants émettent des oxydes d’azote (NOx) en quantité « au moins trois fois supérieure » à ce qu’autorisent les normes en vigueur dans l’Union européenne.
« Si l’Europe n’agit pas, ces voitures vont continuer de polluer l’air pendant des décennies, écourtant des vies », ajoute le rapport en anglais, qui propose de limiter la commercialisation et l’usage de tels véhicules. La France est, selon cette ONG, le pays le plus affecté par le problème, puisqu’il y circule quelque 8,7 millions de « diesels sales ». Viennent ensuite l’Allemagne (8,2 millions) puis le Royaume-Uni (7,3), l’Italie (5,3), l’Espagne (3,2) et la Belgique (environ 2 millions).
Le rapport est publié trois ans jour pour jour après la révélation par les autorités de régulation américaines, le 18 septembre 2015, de la fraude aux tests antipollution opérée par le constructeur allemand Volkswagen. Quelques jours plus tard, VW avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses véhicules dans le monde d’un logiciel capable de tromper les contrôles sur les émissions de NOx. Son patron avait dû démissionner. Le scandale s’est ensuite étendu à d’autres constructeurs.