Lincoln MKZ 2018 : dans l’anonymat
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La génération actuelle de la MKZ est apparue au moment où Lincoln tentait de se réinventer. En 2011, plus ou moins, on a mis le paquet en se renommant la Lincoln Motor Company, en ouvrant une agence créative dédiée dans la ville de New York et en embauchant Max Wolff comme directeur du design, la personne responsable de la carrosserie de la MKZ.
Eh bien, depuis ce temps, la marque Lincoln s’est réinventée une fois de plus. Et une autre fois après ça. Avec des designers différents. Elle tente de trouver une façon d’attirer une clientèle plus jeune, et des acheteurs qui ne sont pas nécessairement intéressés par une BMW ou une Mercedes-Benz. De forger l’image d’une marque de luxe de classe mondiale, avec une gamme de produits beaucoup plus chic que les voitures et les camions Ford. Il y a encore énormément de travail à faire, mais la Lincoln Continental, introduite pour 2017, et le Lincoln Navigator, redessiné pour 2018, représentent des pas dans la bonne direction.
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Cela nous laisse tout de même avec des modèles vieillissants dans la gamme, telle que la berline MKZ. Elle a reçu un lifting pour le millésime 2017 afin d’arborer une ressemblance familiale avec les produits plus récents, et bien qu’elle soit une voiture élégante, elle ne sera pas commercialisée encore bien longtemps. Basée sur la même architecture que celle de la Ford Fusion, qui sera retirée après l’année-modèle 2019, la MKZ subira vraisemblablement le même sort. Au moment d’écrire ces lignes, Lincoln n’a pas annoncé de plans futurs quant à son remplacement, ni confirmé combien temps la MKZ demeurera sur le marché.
La Lincoln MKZ 2018 se frotte aux Buick LaCrosse, Acura TLX, Lexus ES et Kia Cadenza. La version de base est équipée d’un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres, développant 245 chevaux, et d’un rouage intégral. Pour le même prix, on peut également se procurer une motorisation hybride composée d’un quatre cylindres de 2,0 litres et d’un moteur électrique, connectée aux roues avant et produisant une puissance combinée de 188 chevaux.
Toutefois, on retrouve aussi un V6 biturbo de 3,0 litres sur la liste d’options, qui génère 400 chevaux et un couple de 400 livres-pied – en utilisant de l’essence à taux d’octane 93. Ce moteur n’est partagé avec aucun produit Ford, et il s’avère drôlement musclé. Jumelé à une boîte automatique à six rapports et à un rouage intégral, il donne des ailes à la MKZ. Lors d’un voyage aller-retour Montréal-Toronto, on a observé une moyenne de 9,2 L/100 km avec le moteur V6, fort appréciable, et le fait qu’il puisse fonctionner à l’essence ordinaire constitue également une bonne nouvelle.
La suspension adaptative Continuously Controlled Damping de série fait un excellent travail en absorbant les imperfections de la route, et le conducteur peut aussi configurer la fermeté de la suspension désirée lorsque la boîte de vitesses est en position D ou en S (pour Sport, évidemment). Le réglage Sport des amortisseurs rigidifie ceux-ci un tantinet, alors que le mode Confort pourrait être jugé un peu trop mou par certaines personnes. La plupart des propriétaires utiliseront probablement le mode Normal de la suspension et ne plus jamais toucher aux réglages. Avec la direction électrique et le système d’atténuation active du bruit de la MKZ, le roulement de la berline est doux, raffiné et silencieux, ce à quoi on s’attend d’une voiture de luxe.
La finition intérieure est soignée, mais le design en général n’est pas aussi chic que celui de la Mercedes-Benz Classe C. Les boutons servant à utiliser la boîte automatique, en remplacement d’un traditionnel levier de vitesses, libère de l’espace précieux sur la console centrale, mais on doit s’habituer à leur emplacement. Les commutateurs et boutons fonctionnent bien en conduisant, une bonne chose. Et l’interface du système multimédia SYNC 3 est facile d’utilisation, même lorsque le véhicule est en mouvement, bien que certaines zones de boutons pourraient être plus grosses. La chaîne audio Revel Ultima, en option, est fantastique.
On aime la sellerie en cuir et l’agencement bicolore dans notre voiture à l’essai, faisant partie de l’Ensemble conducteur qui comprend aussi les excellents sièges à 22 réglages électriques. Ils incorporent une fonction de massage que l’on a grandement apprécié lors de notre long voyage. Cet ensemble est un ajout digne d’intérêt, mais il n’est offert que dans la version Ultra, plus dispendieuse.
L’espace à l’avant est convenable, et on retrouve un dégagement suffisant pour les jambes de trois personnes à l’arrière. Toutefois, le dégagement pour la tête n’est pas fameux, surtout pour les occupants arrière. Le toit ouvrant panoramique procure une belle luminosité dans l’habitacle, et coulisse astucieusement par-dessus la lunette arrière de la MKZ, mais lui aussi n’est disponible en option qu’avec la livrée Ultra.
Ajouter toutes ces caractéristiques fait évidemment grimper le prix. La Lincoln MKZ 2018 se détaille à partir de 43 050 $ avant les frais de transport et de préparation, faisant de la version Sélect de base un véhicule un peu plus cher que la LaCrosse, la TLX et la Cadenza. En optant plutôt pour l’Ultra, le moteur V6, le grand toit ouvrant, l’Ensemble conducteur et l’Ensemble de grand luxe avec la chaîne Revel Ultima, on se retrouve avec une voiture coûtant environ 63 000 $. Ouf!
Une MKZ Sélect avec le moteur turbo de 2,0 litres ainsi que quelques options de confort et de commodité coûtera moins de 50 000 $, une meilleure affaire. Quoique l’on s’ennuiera beaucoup du moteur de 400 chevaux. On passerait notre tour sur la motorisation hybride pour son manque de puissance et de raffinement, mal adaptée à une voiture de luxe comme celle-ci. Si l’on cherche à consommer moins de carburant, on devrait jeter un coup d’œil à la Lexus ES 300h, mieux aboutie, ou même une Ford Fusion hybride.
La MKZ demeure très confortable et stylisée, mais il n’y a rien ici pour épater amis, famille et voisins, à moins de dépenser une somme considérable qui pourrait nous asseoir dans une automobile plus grosse et plus luxueuse – comme la Continental, tant qu’à y être. Pour ceux désirant un roulement moelleux avant toute chose, c’est un meilleur choix que l’Acura, mais la MKZ ne peut surpasser la douceur de la Buick, la Lexus et la Kia.