smart Fortwo, tellement à contre-courant
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On me demande souvent quelle voiture essayée a créé le plus grand impact ou a le plus attiré l'attention. Si on retrouve dans cette liste pratiquement toujours des bolides dispendieux, il faut avouer que la petite smart se trouve certainement sur le podium. Alors que nous avions fait les premiers tours de roue près d’un an avant l'arrivée de la smart au Canada en 2005, je me souviens très bien avoir eu de la difficulté à quitter certains commerces et restaurants tant qu'il y avait des curieux qui désiraient réponse à leurs questions.
Après déjà quelques années de commercialisation, la smart est maintenant chose commune sur nos routes alors qu'elle trouve désormais preneur chez nos voisins du Sud. Et elle continue de susciter de la curiosité. On n'achète pas une smart telle une voiture sous-compacte. D'une part, elle n'est pas des plus abordables et certainement pas la plus pratique, mais on l'apprécie pour ce qu'elle représente. C'est un peu un mode de vie.
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Elle nous arrive cette année avec un léger remodelage, une première refonte depuis son arrivée en Amérique du Nord. Outre ses dimensions revues à la hausse et quelques changements cosmétiques, c'est principalement sous le capot, dans le coffre devrions-nous dire, que l'on retrouve les changements les plus marquants. On a troqué le moteur diesel pour un autre trois cylindres, mais cette fois à essence. Ce dernier, d'une cylindrée de 1.0 litre, développe une puissance de 70 chevaux pour un couple de 68 lb-pi. Ce ne sont certes pas les chiffres d'un bolide sport, mais ce moteur donne un peu plus de pep à la voiture, tout en conservant des chiffres de consommation plus qu'intéressants
Quelques versions
La smart demeure proposée en format coupé et cabriolet, cette dernière s'avérant un peu plus dispendieuse, mais drôlement plus agréable par une belle journée d'été. Elle maximise l'effet « Lifestyle ». Quelques versions sont ensuite proposées, se distinguant principalement par leurs niveaux d'équipements. La smart Brabus, notre modèle d'essai, se veut une édition plus sportive dont la transformation a été assurée par légendaire préparateur européen du même nom. La smart Brabus hérite notamment d'une suspension sport qui abaisse la hauteur du véhicule de 10 mm, de jantes exclusives de 17 pouces à l'arrière, d'un échappement sport et d'un ensemble aérodynamique. Il s'agit en fait d'un traitement esthétique, mais on aurait bien apprécié une exclusivité mécanique, élément offert en Europe par Brabus. Un moteur turbo ? Oui !
Finalement, Mercedes-Benz (la smart est fabriquée par Mercerdes-Benz) vient tout juste d'annoncer la disponibilité d'une version à tirage limité (180 exemplaires), soit la smart Limited, cette dernière arborant le coloris « Vert Lemon » et proposé sous forme de coupé et de cabriolet haut de gamme.
Elle sait se faire pardonner
Sur la route, on apprécie la visibilité alors que les angles morts sont quasi inexistants. Afin d'apprécier les vertus de la smart, il faut réellement se plonger dans l'expérience, car les amateurs de nervosité et de performance seront déçus. Son moteur réussit à la déplacer allégrement et c'est réellement en zone urbaine que l'on apprécie cette petite voiture. Cependant, c'est lorsque l'on s'éloigne des grands centres que l'aventure devient moins intéressante. La smart n'est pas la mieux adaptée aux autoroutes, elle est sensible aux vents latéraux alors que ses prestances vous forcent à prévoir vos entrées dans les voies rapides. Cependant, elle peut circuler sans encombre au-delà des vitesses permises alors que peu de véhicules pourront vous suivre dans les bretelles d'autoroute, voilà un vrai petit kart. En virage, elle colle littéralement à la route, notamment en raison de la position des roues aux quatre coins de la voiture.
L'élément qui me surprend toujours touche sa boîte de vitesse automatique à cinq rapports. Il s'agit en fait d'une transmission manuelle dont l'embrayage et les changements de rapport sont gérés électroniquement, mais détrompez-vous, on est loin des boîtes séquentielles que l'on retrouve notamment chez Audi et chez Mitsubishi. Chaque changement de rapports s'effectue en quelques secondes, alors que votre tête hoche de l'avant à l'arrière,lors du transfert de poids de la voiture. En fait, si un autre constructeur nous proposait une transmission aussi délinquante, il se ferait lapider sur la place publique. C'est probablement parce que la smart est entièrement à contre-courant que l'on accepte cet élément et que l'on s'y habitue. On se demande pourquoi Mercedes-Benz n'a pas décidé de proposer une boîte manuelle. La réponse serait probablement "car le type d'acheteur de la smart n'apprécie pas ce genre de transmission".
L'autre élément qui demande adaptation touche le freinage. Premièrement, la pédale utilise une configuration moins commune puisque son pivot est situé au plancher, à la manière d'une voiturette de golf, au lieu d'être suspendu. Cela change donc l'interaction. De plus, le freinage n'est pas très graduel, ce qui demande une fois de plus une certaine adaptation.
Du reste, la smart s'avère agréable à conduire lorsque l'on comprend qu'il ne s'agit pas d'un bolide sport. Peu de voitures sont aussi agiles et agréables en zone urbaine. Voilà une voiture qui vous permettra de vous démarquer du lot, tout en demeurant accessible.