Subaru BRZ tS 2018 : OK, là, ça lui prend plus de puissance!
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Répondons immédiatement à la question : non, la Subaru BRZ tS 2018 n’est pas la BRZ STI que l’on attend depuis des lunes. Et non, elle n’est pas plus puissante qu’une BRZ ordinaire.
L’ironie ici est que même si cette édition très limitée du bolide est tapissée d’écussons STI (nous en avons compté 16 au total!), elle demeure inchangée sur le plan mécanique. On a plutôt affaire à un ensemble esthétique et des modifications à la suspension et au châssis afin d’améliorer la tenue de route, comme si la BRZ avait besoin d’amour de ce côté-là...
- À lire aussi: Une édition spéciale de la Toyota 86 est prévue pour 2019
- À lire aussi: Subaru BRZ 2018: Un esprit sain dans un corps sain
Si vous faites partie des gens qui reprochaient au coupé sport Subaru/Toyota de manquer de puissance, la déclinaison tS risque fort bien de vous donner raison!
Pour les amateurs de conduite
Cela étant dit, la déclinaison tS est loin d’être décevante. Au contraire, elle permet de faire ressortir les qualités (et les défauts) d’une voiture sport déjà très réussie, qui a constamment mis l’accent sur la tenue de route et le plaisir de conduire. Même si cette édition spéciale, produite qu’en 100 exemplaires pour le marché canadien, fait considérablement grimper le prix de la petite BRZ, les consommateurs en ont tout de même pour leur argent.
Comme mentionné plus haut, le moteur reste inchangé depuis la mise à jour de 2017. Toujours de type Boxer, le quatre cylindres à plat de 2,0 litres développe 205 chevaux et un couple de 156 lb-pi. Pour la tS, qui signifie en anglais « tuned by STI » (mise au point par STI), seule la boîte manuelle à six rapports est offerte. Bien entendu, la BRZ s’avère un coupé sport muni d’un rouage à propulsion.
L’ensemble tS comprend des effets de sol plus agressifs, notamment des jupes latérales noircies, un diffuseur à l’arrière et un béquet à l’avant. On remarque également les jantes de 18 pouces STI, les rétroviseurs noircis, l’habitacle orné d’accents rouges et d’écussons tS/STI ici et là, ainsi que l’énorme aileron en fibre de carbone ajustable, digne des voitures de Rapides et dangereux.
Parmi les ajouts techniques figurent des pneus plus mordants – des Michelin Pilot Sport 4 215/40R-18 –, des freins Brembo incorporant des disques de 12,8 pouces de diamètre à l’avant et 12,4 pouces à l’arrière, des amortisseurs de marque Sachs plus fermes, des ressorts STI – aussi raffermis de 15% à l’avant et 3% à l’arrière –, ainsi que des barres flexibles en « V » aidant à renforcir les tourelles de suspension et le train avant, permettant en même temps d’améliorer la direction.
Le résultat est une BRZ extrême sur tous les points, sauf côté puissance, bien entendu. C’est pour cette raison que Subaru ne l’a pas nommé « BRZ STI », car l’ensemble fait plutôt penser à ce que l’on verrait du côté d’une BMW M Package ou une Mercedes-AMG C 43 au lieu d’une C 63, par exemple. On y retrouve des composantes venues de l’équipementier interne, sans nécessairement s’asseoir dans une voiture entièrement repensée.
Mon collègue Marc Lachapelle a eu la chance d’essayer la Subaru BRZ tS sur le circuit de Vancouver Island Motorsport l’hiver dernier. Il affirmait à l’époque que la tS démontrait un comportement routier nettement supérieur à la version de base, affichant moins d’effet de roulis, des limites d’adhérence plus élevées et des réflexes nettement plus aiguisés.
Et c’est vrai. Contrairement à la BRZ standard qui fait rapidement déraper son train arrière dès qu’elle en a la chance en raison de ses pneus trop minces, la tS colle beaucoup plus à la chaussée, exigeant qu’on la pousse davantage avant qu’elle puisse « drifter ».
Les modifications permettent à la voiture de briller. La tS est stable à haute vitesse, facilement contrôlable, contribuant à une sensation de confiance derrière le volant, encourageant le pilote à la pousser à ses limites. Grâce à sa répartition de poids si bien équilibrée, en raison du moteur Boxer positionné très bas dans le compartiment moteur, ainsi qu’une conception légère, la BRZ tS dispose d’un des meilleurs châssis de l’industrie. Elle est du même calibre qu’une Porsche 718 ou une Alfa Romeo 4C.
Un manque important
Toutefois, cette excellente configuration projette une lumière importante sur le moteur qui, bien qu’il adore révolutionner tout en émettant une sonorité fort agréable, manque cruellement de couple à bas régime. Déjà remarquables dans la BRZ ordinaire, les prouesses de la tS nous donnent faim pour 40, voire 50 chevaux supplémentaires, ou du moins, pour une cylindrée augmentée, un peu comme ce que Honda a fait avec sa S2000 lorsque la bagnole est passée d’un moteur 2,0 litres à 2,2 litres.
Si l’on se trouve à bas régime en sortie de virage, la BRZ n’avance pas, il faut rétrograder d’un, des fois même de deux rapports afin d’extraire ce qu’elle a dans le ventre, et dès qu’elle commence à sortir les crocs, il est déjà temps de changer de rapport.
Dans un monde inondé de moteurs turbo, et où les Toyota Camry produisent 300 chevaux, la petite BRZ est malheureusement trop « vache ».
Mais cela ne l’empêche pas d’être désirable. En fait, la Subaru BRZ / Toyota 86 est l’une des seules voitures modernes à arborer les vertus des autos sport des années 80 – 90. Elle est simple, sans artifices, disposant d’un frein à main physique, d’un régulateur de vitesse conventionnel et d’un système multimédia concis, dépourvu de gadgets inutiles. La pédale d’embrayage est ferme, les freins répondent dès que l’on touche à la pédale et la course du levier de vitesses est courte, précise et agréable à manipuler.
Et comme dans toute bonne voiture sport sans compromis, l’habitacle de la BRZ est clos, la banquette arrière ne sert quasiment à rien, et le coffre est petit. Mais au final, c’est une auto vraiment amusante à conduire, qui nous permet de nous évader, d’oublier nos tracas et de nous rappeler pourquoi nous sommes amoureux des bagnoles. On peut la pousser à fond sans avoir peur de la briser ou d’être un danger public. Des véhicules comme la BRZ, il en existe peu. Et la tS, c’est la cerise sur le gâteau. Oui, on aurait préféré plus de « torque », mais si cette mouture est la plus aboutie à laquelle on aura droit, nous nous contentons donc du fait qu’une voiture du genre existe toujours.