La congestion routière, quelques solutions pourtant simples
La congestion routière est omniprésente dans les grands centres, surtout avec le nombre de chantiers en cours un peu partout au Québec… Le mal s’étend à présent à des endroits jadis beaucoup plus paisibles. Par manque de vision, on a ignoré le phénomène et on constate maintenant les conséquences.
Il faudra un coup de barre important pour repenser tout ce qui touche nos déplacements et le transport. En attendant, voici de petites solutions qui existent partout ailleurs dans le monde depuis des années, et qui pourraient aider à améliorer la fluidité sur nos routes.
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Des feux pour distancer les véhicules dans les bretelles d’accès
Le phénomène est visible sur plusieurs autoroutes, notamment la 30 entre l’autoroute 10 et la 20. Plusieurs voies d’accès amènent un flot de circulation important sur l’autoroute qui ne peut absorber la masse de véhicules qui arrivent, provoquant ainsi une congestion. Qui plus est, on a tous vu des conducteurs qui, en arrivant sur l’autoroute, coupent les deux voies pour aller immédiatement dans celle de gauche, faisant freiner les autres conducteurs. En Californie, pour pallier ce problème, on ajoute un feu de circulation dans les bretelles d’accès, ce dernier alternant entre le vert et le rouge et laisse passer deux véhicules toutes les trois ou quatre secondes, ce qui permet de distancer les véhicules qui s’engagent sur l’autoroute et facilite leur intégration dans le flot trafic. C’est drôlement efficace.
Les camions dans la voie de droite
En Europe, sur les routes à plus de deux voies, les camions sont tenus de rester dans la voie d’extrême droite et ne peuvent emprunter une autre voie que pour effectuer un dépassement, ce qui laisse minimalement la voie de centre et de gauche libres pour les véhicules plus rapides. Au Québec, par exemple sur le boulevard Métropolitain, pratiquement tous les camions circulent dans la voie du centre, ne laissant que la voie de gauche aux autres véhicules, elle qui est supposée être la voie de dépassement. Ajoutez les « colleux de voies de gauche » dans le tas, et vous obtenez un beau chaos. Pourquoi ne pas mettre un peu d’ordre dans les voies?
Revoir les bretelles d’accès, nous ne sommes plus en 1970
Les chicanes d’entrée et de sortie d’autoroute sont elles aussi très problématiques. Prenez l’autoroute 10 qui, à l’approche de l’autoroute 35, est fréquemment congestionnée simplement en raison de la chicane d’entrée et de sortie. On force ceux qui sortent à la 35 et ceux qui arrivent sur la 10 à se croiser, une configuration adoptée dans les années 70 afin de s’assurer que personne ne soit épargné du poste de péage. C’était il y a 30 ans! Est-ce que l’on peut revoir la fluidité des sorties et accès s.v.p.? Je suis certain que vous avez une multitude d’exemples du genre.
Trop de feux de circulation, pas assez de carrefours giratoires
Au Québec, on est les champions des stops et des feux de circulation. Un feu par ici, un autre par-là, quatre stops en ligne, bonjour la mobilité! Ne cherchez pas pourquoi votre véhicule consomme autant et vos freins s’usent à vue d’œil... On pousse même le génie à mettre des stops où ce n’est pas requis, simplement afin de ralentir la circulation. On appelle ça materner plutôt que d’éduquer.
Lorsque j’assiste au lancement d’un nouveau véhicule en Europe, notamment en Allemagne, je peux passer trois jours à circuler près des grands centres sans JAMAIS croiser un feu de circulation ou un stop. Là-bas, ils ont compris il y belle lurette que le carrefour giratoire est beaucoup plus efficace – plus de 30% selon un épisode de Mythbusters – et même plus sécuritaire, car toute collision ne s’effectue pas à angle droit.
Au centre-ville de Genève, il n’y a pratiquement aucun feu de circulation, on utilise plutôt des affiches « céder le passage » alors que les conducteurs qui roulent sur les artères principales ont la priorité. D’ailleurs, on a récemment retiré les feux de circulation de 25 intersections majeures dans le but d’améliorer la fluidité... et personne n’en meurt! À Montréal, on n’a toujours pas le droit de tourner à droite sur un feu rouge! Dans plusieurs pays, on veut à tout prix éviter que les véhicules soient à l’arrêt, car c’est ce qui est le moins efficace en mobilité.
L’éducation
L’éducation des conducteurs est un point inexistant au Québec. Les conducteurs font beaucoup de petits gestes qui entraînent de la congestion. À l’approche d’une courbe, un conducteur inattentif qui freine créera une réaction en chaîne qui peut se répercuter loin dernière. Circuler inutilement dans la voie de gauche, s’engager sur une route en coupant le chemin à un véhicule qui arrive rapidement où ne pas accélérer assez rapidement en sont d’autres. Bref, un peu d’éducation ne ferait certainement pas de tort car ailleurs dans le monde, le code de conduite sur les routes semble beaucoup plus évolué.