Infiniti QX50 2019 : un talent parmi tant d'autres...
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Infiniti. Une division de luxe de Nissan qui, depuis environ quinze ans, s’est différenciée grâce à une gamme de véhicules plus dynamique et plus axée sur la performance que ses homologues japonaises. En effet, des modèles comme la G35, le FX35/45 et ceux qui ont suivi, ont permis à la marque de gagner en caractère et de se faire souvent comparer à BMW qui, du côté des marques allemandes, conserve la carte sportive la plus intéressante.
Évidemment, l’image sportive demeure encore au centre des stratégies d’Infiniti qui, avouons-le, accouche de véhicules bien sculptés, esthétiques, dynamiques et certainement plus élégants que chez Acura ou Lexus. Cela dit, les autos sport ne vendent plus, sans nommer les voitures qui, de façon générale, attirent de moins en moins d’acheteurs. D’ailleurs, la clientèle n’a aujourd’hui d’yeux que pour les VUS et multisegments, ce qui explique aussi la baisse de popularité d’Infiniti à l’échelle nord-américaine. En effet, les ventes ont stagné ces dernières années, tout simplement parce que les modèles, hormis le QX60, ne répondaient plus vraiment aux besoins des consommateurs. C’est pourquoi plusieurs produits de la marque se sont soudainement retrouvés dans des parcs de voitures de location à court terme, question de les liquider.
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Les stratèges de la marque, souhaitant bien sûr corriger le tir en rivalisant avec de meilleures armes contre la compétition, avaient donc du pain sur la planche. Et il était clair que la formule initialement adoptée avec le EX35/37/QX50 ne pouvait plus tenir la route. Sans grande surprise, le véhicule original - mais marginal - qu’était le précédent QX50 s’est donc transformé complètement, adoptant une formule gagnante. C’est-à-dire sans audace, sans grande originalité, mais qui calque à merveille celle des Q5, X3, GLC et XC60 de ce monde. Et n’en soyez pas étonné, puisqu’un tiers des véhicules de luxe vendus au pays appartient à ce segment.
Inspiration allemande
Quel est le meilleur vendeur du segment? L’Audi Q5. De quel véhicule s’est-on inspiré pour créer le nouveau QX50? De l’Audi Q5. Logique, vous en conviendrez, d’autant plus que plusieurs membres de l’équipe de design d’Infiniti ont travaillé pour des marques allemandes. Ne soyez donc pas surpris d’y retrouver plusieurs éléments de design d’inspiration allemande, tels une calandre dominante ou un capot débordant sur les ailes. Finalement,, la présentation du QX50 est fort réussie. Comme la plupart de ses rivaux qui, outre le Lexus NX, plaisent généralement à une très forte majorité d’acheteurs.
Il en va de même pour l’habitacle qui, contrairement à son devancier, propose une présentation noble, des matériaux de belle facture et une longue liste de caractéristiques de série, incluant le toit ouvrant panoramique sur toutes les versions. L’espace y est plus généreux (ce n’est pas difficile), l’intérieur du QX50 se situant désormais parmi les plus spacieux du segment. Attribuons aussi une bonne note aux sièges arrière divisés et coulissants, à une planche de bord dirigée vers le conducteur et à une excellente position de conduite.
En revanche, l’ergonomie en prend pour son rhume puisque Infiniti s’entête à conserver un système d’infodivertissement à deux écrans, inutilement complexe et parfois, sans logique aucune. L’utilisation du système de navigation est notamment cauchemardesque, et n’a hélas fait l’objet d’aucune amélioration par rapport aux autres modèles de la famille. Pire encore, l’application AppleCarPlay/AndroidAuto brille toujours par son absence, ce à quoi les gens d’Infiniti répondent que la clientèle s’habitue rapidement au système maison.
Dans les rangs, mais…
Pensez à n’importe quel véhicule dans le segment, et vous constaterez que l’on offre d’emblée un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres. Acura et Infiniti étaient jusqu’à l’an dernier les seuls à n’offrir qu’un V6, ce qui a été corrigé dans les deux cas, suite à la refonte de leur modèle respectif.
Pourquoi un 2,0 litres turbocompressé? Tout simplement parce que ce genre de mécanique rejoint un marché mondial, où la grosse cylindrée est souvent taxée. Infiniti a cependant choisi d’opter pour une motorisation baptisée VC-Turbo, sur laquelle le constructeur travaille depuis de nombreuses années. Celle-ci a la particularité d’un taux de compression variable, obtenu via une course de pistons inégale, laquelle est rendue possible grâce à l’adoption de vilebrequins multiples. Conséquemment, la cylindrée du moteur devient elle aussi variable, permettant d’obtenir une meilleure économie d’essence ou des performances maximisées.
Évidemment, Infiniti évoque une amélioration de consommation de près de 25% par rapport au modèle précédent, ce qui est non loin de la vérité. Dans cet énoncé, il omet toutefois de mentionner que le QX50 d’ancienne mouture était parmi les plus énergivores du segment, avec une moyenne combinée affichée à 12 litres aux 100 km. Désormais, il faut plutôt parler d’une consommation réelle d’environ 10 litres aux 100 km (combinée), ce qui se situe dans la moyenne du segment. Un essai plus approfondi sera par contre nécessaire pour un réel calcul de la consommation, puisque les conditions dans lesquelles le véhicule a été mis à l’essai étaient plutôt optimales.
L’ADN d’une auto sport?
Non. Et ce, même si les stratèges de mise en marché évoquent la « performance inspirée ». Attention, le nouveau QX50 n’a rien d’un citron, mais il n’est plus du tout question de comportement sportif. Au mieux, on vous injectera une petite dose de sensations à la sélection du mode Sport, qui permet de raffermir les suspensions et de modifier les paramètres de gestion de la puissance. Cela dit, le QX50 vise désormais la famille, non plus ceux qui carburent aux sensations de conduite. De ce fait, comprenez qu’il n’est pas non plus question pour le constructeur d’introduire une version Red Sport, à moteur plus performant, comme c’est actuellement le cas du côté des Q50 et Q60. La seule offre mécanique se veut donc un 2,0 litres de 268 chevaux, agréable et généreux en couple, et qui saura assurément plaire à la clientèle cible. Le rouage intégral vient également de série, ce qui n’est pas le cas chez nos voisins du Sud.
Si toute la concurrence propose un moteur 2,0 litres, personne n’a jusqu’à ici osé pousser l’audace jusqu’à la boîte CVT. En effet, malgré les bénéfices en matière de consommation d’essence qu’on lui connaît, ce type de transmission déplaît souvent pour son impression d’élasticité et pour le son disgracieux du moteur qui, conséquemment, ne conserve pas un régime évolutif en accélération. Pourtant, Infiniti a choisi de l’intégrer à bord du QX50, comme on l’a fait avec le QX60. Acceptable dans un Nissan Rogue, ce type de boîte l’est certainement moins dans un véhicule de catégorie premium, où la clientèle recherche généralement, et sans le savoir, un certain raffinement mécanique. Ceux qui choisiront ainsi de faire simultanément l’essai du nouvel Acura RDX et du QX50 y verront donc une différence magistrale, qui pourrait les faire pencher pour la concurrence.
Pro Pilot Assist
Un mot pour mentionner la disponibilité du système Pro Pilot Assist, lequel se décrit comme un système de conduite semi-autonome. Ce dernier tient compte de multiples paramètres pour vous maintenir dans une voie, en vous distançant du véhicule qui vous précède. Relâcher le volant pendant plus de dix secondes engendre toutefois la mise en fonction d’un signal qui vous demandera de reprendre le contrôle. Cela dit, la technologie peut se faire apprécier en certaines situations, notamment en milieu urbain où une distraction de votre part qui se solderait normalement par un impact pourrait être évitée. Car oui, le véhicule pourrait ralentir jusqu’à l’arrêt complet, à la détection d’un obstacle.
Et le prix? Compétitif? Alors, ça oui! Puisqu’à moins de 50 000 $, vous obtenez un véhicule très bien équipé. Un seuil psychologique qu’il faut obligatoirement dépasser pour avoir droit à un minimum de gadgets du côté des véhicules allemands. Reste à voir si la clientèle mordra à l’hameçon d’Infiniti, qui propose un produit mieux adapté aux besoins des acheteurs, mais certainement trop rationnel dans son approche pour séduire de façon unanime.