Mercedes-AMG C 63 2019, celle qu’il faut maintenant battre
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Chez Mercedes-Benz, ce sont encore les voitures qui génèrent toujours le plus gros volume de ventes et la Classe C est encore et toujours au cœur du phénomène. Alors qu’elle profite d’une légère refonte cette année, nous avons eu la chance de prendre le volant de la plus exubérante des versions, la Mercedes-AMG C 63 2019, laquelle s’avère sans aucun doute le bolide le plus réussi de l’écurie de haute performance AMG. Ses qualités générales en font une voiture qui vaut chaque dollar investi.
Depuis des décennies, la guerre est féroce entre les berlines sport alors que toutes les marques de luxe tentent de démontrer leur savoir-faire. Historiquement, c’est BMW avec sa M3 – et maintenant sa M4 – qui représentait l’objectif à atteindre. Mercedes-Benz a cependant frappé un grand coup en 2008 en remplaçant sa C 55 AMG par sa toute première 63 AMG qui démontrait tout un niveau de performance. Dix ans plus tard, la C 63 – et son dérivé encore plus performant, la C 63 S – est véritablement au sommet de son art. BMW n’a qu’à bien se tenir.
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Il faut être attentif pour remarquer cette cuvée 2019 puisque les changements sont subtils. Les plus importants sont à l’avant avec une nouvelle calandre qui arbore des lamelles verticales chromées plutôt qu’une bande horizontale comme dans le passé. On retrouve quelques coups de crayon supplémentaires ici et là, mais ce qu’il faut retenir, c’est que la C 63 offre un bel équilibre entre sportivité et sobriété.
D’un seul coup d’œil, on comprend que ce n’est pas une Classe C ordinaire. Après tout, c’est ce qu’on recherche lorsqu’on se paie ce genre de véhicule. Jantes de 19 pouces, échappement quadruple, étriers de freins peints, carrosserie de couleur mate, tout y est. Le constructeur s’éclate aussi en proposant des agencements de coloris moins classiques, par exemple des surpiqures jaunes à bord – enfin un peu d’extravagance!
Il y a aussi la « S »
Depuis quelques années, le V8 atmosphérique de 6,2 litres fait place à un moteur de plus petite cylindrée (4,0 litres), lequel, grâce à ses deux turbocompresseurs, porte la puissance à 469 chevaux pour un couple de 479 livres-pied. C’est beaucoup plus que les 425 chevaux des BMW M3/M4; même chose pour le coupé Audi RS5 avec ses 444 chevaux. Le bolide place la barre très haut, surtout si l’on tient compte de son prix qui historiquement demeure avantageux face à ses rivaux.
Ce n’est pas assez? Pas de problème, la berline est aussi livrée en version « S » – les coupés et cabriolets le sont de série – signifiant qu’elle est encore plus bestiale puisque les ingénieurs ont fait passer la pression des turbocompresseurs de 1,2 à 1,3 bar, ce qui permet au V8 de 4,0 litres d’atteindre 503 chevaux et un couple de 516 livres-pied disponible dès 2 000 tr/min. En fin de compte, la C 63 S ne retranche qu’un dixième de seconde au sprint 0-100 km/h, mais posséder un bolide de cette puissance suffit à justifier pourquoi on le désire.
Une expérience multisensorielle
En démarrant le moteur, on est enchanté par le ronronnement du V8 qui n’a rien perdu de son charme depuis son passage à la turbocompression. Notre œil est vite attiré par le volant sport AMG qui comprend cette année quelques nouveautés. Une commande rotative permet de sélectionner les différents modes de conduite : difficile de résister au mode Sport+ ou même Racing qui laisse davantage rugir le moteur et transforme l’instrumentation afin de vous procurer plus de données de performance.
Au départ, en se familiarisant un peu avec la bagnole , on s’aperçoit rapidement de l’extrême rigidité de la caisse et de tous les détails qui sont au cœur de ses performances, y compris la direction ultraprécise. On devient vite à l’aise puis on n’a qu’une seule envie, soit enfoncer l’accélérateur. On se retrouve instantanément cloué au siège alors que le moteur émet un son à donner des frissons. Aucune rivale ne diffuse cette sonorité qui nous incite à pousser le bolide davantage; difficile de se contenir, c’est une véritable expérience multisensorielle! Heureusement que nous étions en Allemagne avec quelques portions d’autobahn, sans quoi la C 63 aurait pu nous faire perdre notre permis de conduire à maintes reprises – le plus grand danger à son volant.
En piste
C’est sur le circuit de Bilster Berg Drive Resort que l’on a pu laisser la Mercedes-AMG C 63 2019 s’exprimer plus librement. Sa nouvelle boîte à neuf rapports Speedshift, la seule grande nouveauté mécanique cette année, s’est avérée fort efficace; son mode manuel permet de passer les rapports à notre guise sans délai. Elle fait appel à un embrayage humide (wet clutch) en remplacement du convertisseur de couple, ce qui non seulement réduit le poids mais permet une réponse plus efficace sous forte accélération.
Dans les lignes droites, l’accélération brute nous permettait pratiquement de suivre l’instructeur dans la voiture de tête (un coupé AMG GT, rien de moins!), mais bien entendu, il avait l’avantage au freinage et dans les virages. Aucun doute que la C 63 réalise des performances relevées et l’électronique compense rapidement toute erreur de pilotage ou tout excès. On se plaît à composer avec elle en tentant de repousser les limites de la voiture. Vous pouvez toutefois moduler son niveau d’intervention – de 1 à 9 – via la molette située sur le volant. On a été surpris de se retrouver pratiquement perpendiculaire à la piste en sortie de virage; il a fallu revenir aux bases du pilotage rapidement.
Pas de rouage intégral dans le cas de la C 63; la puissance n’est envoyée qu’aux roues arrière, mais heureusement, on a droit à un différentiel à glissement limité qui, en virage, réduit le couple expédié à la roue intérieure, rehaussant la stabilité et les performances pour une sortie plus rapide.
De retour sur la route, activez le mode Confort et la machine procure presque tout le confort d’une Classe C ordinaire, un net avantage par rapport à d’autres bolides. C’est l’atout de la C 63 : elle est efficace dans toutes les situations, passant de la piste à un voyage en famille,notamment en raison de sa suspension adaptative qui ajuste l’amortissement selon différentes conditions.
Bien entendu, la berline demeure la plus polyvalente, alors que le coupé est le plus sexy et dynamique. Quant au cabriolet, on se demande bien pourquoi vouloir une telle configuration à la sauce AMG, surtout qu’il est plus lourd et moins pratique avec son espace de chargement passablement amputé.