Honda Odyssey 2018 : fourgonnette techno
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Arrêtons de faire semblant que nous ne sommes pas des parents, le temps de réaliser ce dont on a vraiment besoin dans un véhicule familial. Accompagner les enfants aux pratiques de hockey, covoiturer, faire du camping, se rendre au chalet, faire les emplettes; toutes ces tâches nécessitent un véhicule spacieux, un dans lequel tout le monde peut prendre place sans chicane ou plainte.
Pour assumer brillamment ces responsabilités parentales, rien ne bat une fourgonnette, et la Honda Odyssey en est une à considérer.
- À lire aussi: Honda Insight 2019 : plus chère, moins écolo… mais sans doute plus amusante
- À lire aussi: La Honda Civic Si devient plus excitante en version HFP
Évidemment, la sélection de modèles de fourgonnettes n’est pas aussi vaste qu’elle l’a déjà été, et chacune d’entre elles – l’Odyssey, la Chrysler Pacifica, la Kia Sedona, la Toyota Sienna et la préhistorique Dodge Grand Caravan – a ses qualités et ses défauts.
Et même si certains parents ne veulent habituellement pas être vus au volant d’une fourgonnette, les enfants, eux, les adorent. L’Odyssey procure beaucoup d’espace à tous, et dans la rangée médiane, la banquette peut être dépouillée de son coussin central et se convertir en deux sièges individuels. Ces derniers peuvent coulisser de gauche à droite afin de les distancer le plus loin possible, ou être collés pour créer une causeuse. Ils peuvent aussi être retirés, mais cela nécessite de la graisse de coude, puisqu’ils sont lourds et encombrants... Le système Stow ’n Go de la Pacifica est astucieux, permettant de replier tous les sièges à plat dans le plancher, mais en revanche, ceux de la deuxième rangée sont moins confortables que ceux de l’Odyssey.
Comme dans toutes les autres fourgonnettes, avec un léger effort, la banquette de troisième rangée peut se rabattre dans le plancher, créant une surface de chargement plate et un volume de 2 526 litres derrière la deuxième rangée, la meilleure du segment. Même avec tous les sièges occupés, la Honda parvient à avaler 919 litres de chargement, ce qui est excellent. Avec une fourgonnette, pas besoin de figurer comment placer notre cargaison comme si l’on jouait une partie de Tetris – on n’a qu’à tout lancer dans le coffre et ça rentre!
L’habitacle de l’Odyssey dispose aussi de quelques caractéristiques cool, que l’on risque d’utiliser souvent ou rarement. Le système Cabin Talk – similaire à ce que l’on retrouve dans la Sienna – permet aux parents de parler aux enfants à travers le système audio, parfait pour capter l’attention de ceux assis dans loin dans la troisième rangée ou ceux qui portent un casque d’écoute relié au système de divertissement. Ce dernier est obligatoire pour obtenir Cabin Talk.
Une caméra montée au plafond, CabinWatch, surveille ce qui se passe en arrière, avec une image projetée sur l’écran multimédia. Il est donc facile d’apercevoir qui est l’instigateur lors d’une chicane. L’application “How much farther?” intégrée au système de divertissement – similaire à ce que l’on retrouve dans la Pacifica – procure aux occupants des places arrière un affichage graphique du chemin qu’il reste à parcourir avant d’arriver à destination, si cette dernière a été enregistrée dans le système de navigation.
CabinControl est une application permettant aux passagers de se brancher aux systèmes multimédia et de climatisation de la Honda Odyssey 2018, afin de régler la température aux places arrière et créer une liste d’écoute musicale commune, permettant à tout le monde d’apprécier – ou non – les goûts musicaux de chaque membre de la famille. Finalement, on retrouve une borne Wi-Fi intégrée permettant de connecter jusqu’à huit appareils à Internet – bien qu’un forfait de données soit requis moyennant un supplément. Évidemment, ces caractéristiques ne sont pas disponibles dans les livrées de base de l’Odyssey, signifiant que l’on doit débourser au moins 40 000 $ pour en profiter.
Le nouveau système multimédia de l’Odyssey est drôlement moderne, avec un écran tactile réactif et une disposition des menus pas trop compliquée à comprendre. Davantage de boutons, des vrais, autour de l’écran auraient été souhaitables, par contre, afin d’accéder plus rapidement aux fonctionnalités principales. L’intégration Apple CarPlay et Android Auto est également proposée de série.
Toutes les versions sont équipées d’un V6 de 3,5 litres développant 280 chevaux, alors qu’une boîte automatique à neuf rapports est incluse dans toutes les déclinaisons sauf la Touring. Celle-ci, au sommet de la gamme, profite plutôt d’une boîte à dix rapports et d’une économie de carburant légèrement améliorée. La puissance est plus qu’adéquate, octroyant à la fourgonnette une capacité de remorquage de 1 588 kg (3 500 lb) – la norme du segment – et une consommation en ligne avec ses concurrentes. Lors de notre essai, nous avons observé une moyenne de 11,2 L/100 km, soit à peine quelques dixièmes de plus que sa cote mixte officielle ville/route.
La conduite de la Honda Odyssey 2018 est agréable, procurant une sensation de solidité sur la route et une cabine bien insonorisée. Toutefois, la suspension est peu ferme, ce qui peut devenir fatigant en circulation urbaine. Les manœuvres de stationnement ne sont pas aussi aisées par rapport à l’ancienne génération de l’Odyssey, puisque son diamètre de braquage passe de 11,2 mètres à 12,1. Autrement dit, elle passe de la meilleure à la pire de sa catégorie à ce chapitre...
Une Odyssey de base se détaille à partir de 34 890 $ avant les frais de transport et de préparation, mais en grimpant d’un échelon, la version EX ajoute un aspirateur intégré, des portes latérales coulissantes à commande électrique et un toit ouvrant, entre autres. Une Odyssey Touring fracasse la tirelire familiale à plus de 50 000 $; à ce prix, il est difficile de ne pas recommander une Chrysler Pacifica hybride peu énergivore, qui coûte environ le même tarif, mais qui profite d’un rabais gouvernemental allant jusqu’à 8 000 $ au Québec (après les taxes), jusqu’à 14 000 $ en Ontario (après les taxes) et jusqu’à 5 000 $ en Colombie-Britannique (avant les taxes). En outre, la Sedona est plus abordable, et la Sienna jouit d’une meilleure réputation de fiabilité.
Tout ceci ne fait pas de l’Odyssey un mauvais choix, bien au contraire. Elle fait ce qu’on lui demande, mais sous aucun aspect elle ne parvient à battre la concurrence à plate couture. Si l’on aime le design de l’Odyssey, sa conduite et ses gadgets, c’est un véhicule à considérer, un qui gardera sa valeur pour un bon bout de temps. Choisir une Odyssey plutôt qu’un Pilot ou un CR-V, c’est aussi vous faciliter la vie en tant que parents – même si l’on n’a pas l’air très cool au volant.