Volkswagen Passat 2018 : nouveau cœur, vieux os
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La Passat roule dans sa forme actuelle depuis l’année-modèle 2012, et a reçu peu de changements depuis son introduction. Elle est construite aux États-Unis, et c’est en fait une voiture différente – plus grosse – que la Passat vendue en Europe, cherchant à plaire à un marché qui préfère des véhicules de plus grande dimension.
Quand elle a été lancée, cette Passat nord-américaine se classait parmi les berlines intermédiaires adoptant la meilleure tenue de route, segment dans lequel figurent de grosses pointures telles que la Honda Accord et la Toyota Camry. Par contre, au fil du temps, la concurrence s’est rattrapée, et il est temps que Volkswagen introduise une nouvelle génération.
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Cela viendra l’an prochain, puisqu’une Passat entièrement redessinée devrait se pointer le nez pour le millésime 2020. Entre temps, la voiture actuelle obtient une nouvelle motorisation composée d’un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres, géré par une boîte automatique à six rapports. Selon Volkswagen, ce moteur est très avancé sur le plan technique, mais ne le semble pas sur papier avec une puissance de 174 chevaux et un couple de 184 livres-pied. En revanche, ce dernier se manifeste entre 1 600 et 3 940 tr/min, donc beaucoup de muscle pour faire avancer la voiture promptement. De plus, le moteur est relativement silencieux et drôlement efficace, alors que l’on a observé une moyenne de 6,6 L/100 km durant notre essai.
Un V6 de 3,6 litres est également disponible dans la version Highline, la plus dispendieuse, mais aussi dans la Passat GT, une nouveauté pour 2018, qui obtient quelques ajouts esthétiques pour octroyer un côté sportif à la voiture. C’est un moteur puissant qui réalise de belles performances, mais puisque très peu d’acheteurs de berlines intermédiaires dépensent des sous pour se procurer le plus gros moteur, il ne sera vraisemblablement plus offert pour très longtemps.
Notre voiture à l’essai arborait aussi l’ensemble décor R-Line, en option seulement sur la déclinaison Highline – dommage, car il accentue l’apparence de la voiture un tantinet, sans exagération. Car les acheteurs de berlines intermédiaires ne sont pas intéressés par une voiture sport, et la version GT existe pour les quelques personnes qui le sont.
L’habitacle de la Volkswagen Passat 2018 est à la fois confortable et terne. Des sièges offrant un très bon soutien, un attribut typique des constructeurs allemands, rendront les road trips plus agréables, et l’on se sentira toujours frais et dispos en arrivant à notre destination. Les commandes sur le volant sont parfaitement bien placées et l’instrumentation du conducteur ne pourrait pas être plus simple à consulter, alors que les rhéostats pour régler la température sont les plus faciles à utiliser et n’occasionnent pas de distraction lors de leur manipulation. Il y a tout de même quelques bidules manquant à l’appel, que l’on peut retrouver dans d’autres berlines intermédiaires, comme un volant chauffant, des sièges ventilés et un système de caméras à 360 degrés.
Quant au système multimédia, l’interface de Volkswagen n’est pas des plus conviviales sur le marché, mais fonctionne néanmoins très bien. Les zones de boutons à l’écran pourraient être plus grosses :en conduisant, on appuyait fréquemment sur la mauvaise commande... Heureusement, on retrouve quelques vrais boutons autour de l’écran, nous permettant d’accéder rapidement aux fonctionnalités principales du système.
La finition et l’assemblage sont soignés, mais le design est très conservateur. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose dans ce segment de marché, mais un peu plus de sophistication serait bien accueillie. On devra attendre la prochaine génération de la Passat pour l’obtenir. D’un autre côté, l’espace est appréciable à l’avant, et à l’arrière, on profite d’un grand dégagement pour la tête et les jambes. Le coffre de la Passat figure également parmi les plus volumineux de son segment.
Le PDSF de base de la Volkswagen, s’élevant à 26 195 $ avant les frais de transport et de préparation, est plus ou moins similaire à ceux de ses rivales récemment redessinées, alors il n’y a pas d’avantage financier pour compenser l’âge de la voiture. Notre version Highline à l’essai coûtait environ 38 000 $, et pour à peu près la même somme, on peut se payer une Accord Touring tout équipée. Ou pour moins cher, des variantes bien équipées de la Camry, de la Hyundai Sonata et de la Kia Optima.
Bien qu’elle bénéficie d’un nouveau cœur, la Passat possède encore de vieux os, et à côté des nouveautés du segment, elle perd du terrain en matière de raffinement et de technologie. Par contre, la Passat peut encore se présenter comme une berline familiale confortable, conçue pour les longues randonnées. Les gens qui ont toujours besoin – ou qui veulent toujours – de se procurer le téléphone ou la télévision dernier cri, feraient mieux de patienter jusqu’en 2020 avant de jeter un long regard à la Passat.