Lexus ES 2019 : de la crème dans le réservoir
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NASHVILLE (Tennessee) – Pendant que certains constructeurs retirent les berlines de leur gamme de produits par manque d’intérêt des consommateurs, Lexus se paie le luxe d’offrir deux berlines intermédiaires complètement différentes. Les amateurs de performances se tourneront vers la GS, ou même la GS F, tandis que ceux désirant un confort et une douceur de roulement absolus se pencheront plutôt vers la ES.
Pour 2019, Lexus l’a entièrement repensée, celle-là. Rendue à sa septième génération, et prévue pour notre marché au mois de septembre, cette toute nouvelle berline est sans contredit la meilleure Lexus munie d’un rouage à traction jamais construite. C’est à Nashville, au Tennessee, que l’on a eu la chance de la conduire en primeur internationale.
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Une Camry plus!
Rectifions immédiatement les faits : oui, la Lexus ES 2019 partage beaucoup d’éléments avec la Toyota Camry. Elle repose sur la nouvelle plate-forme nommée GA-K chez Lexus et TNGA chez Toyota, la même qui supporte également le Toyota RAV4 2019 et la Toyota Avalon 2019. Je vous entends déjà crier haut et fort, « pourquoi payer plus cher pour une Lexus ES quand je peux facilement me procurer une Camry bien équipée pour beaucoup moins cher? »
Voilà où la ES 2019 change la donne. Bien que son moteur V6 de 3,5 litres, d’une puissance de 302 chevaux (+ 34 ch) et d’un couple de 267 lb-pi (+ 20 lb-pi), soit sensiblement le même que celui de la populaire berline de Toyota, les savants de Lexus ont néanmoins réussi à concevoir une voiture au caractère unique et une berline de luxe hautement plus raffinée que sa cousine, chose qui n’était pas nécessairement le cas par le passé. Or, son prix de vente (à venir bientôt) est enfin justifié.
À vrai dire, depuis quelque temps, Lexus est parvenu à se distinguer des autres marques japonaises de luxe en arrêtant d’imiter la concurrence européenne, tout en s’affirmant par un design audacieux et un niveau d’attention aux détails presque obsessif. Ça porte ses fruits, car les chiffres de vente de Lexus sont nettement plus en santé que ceux d’Acura et d’Infiniti.
Désormais, lorsqu'on s'assoie dans une Lexus, au lieu de se dire qu'on pourrait s’acheter une BMW ou une Mercedes-Benz pour pas beaucoup plus cher, on se dit plutôt qu'on est prêt à payer ce que ça coûte pour se promener en Lexus!
Hybride ou F SPORT?
Les deux déclinaisons, ES 350 à moteur V6 et ES 300h, demeurent relativement inchangées sur le plan technique, à part quelques améliorations en puissance. La deuxième, la ES 300h, c’est une hybride munie d’un quatre cylindres atmosphérique de 2,5 litres associé à un minimoteur électrique, totalisant 215 chevaux, soit 15 de plus que sa devancière. Seul le rouage à traction est disponible. Hélas, la ES ne dispose toujours pas de la transmission intégrale!
Grâce à la nouvelle plate-forme, la ES est plus longue grâce à un empattement allongé de 66 mm. Le train avant a été élargi de 10 mm, l’arrière de 38 mm. On en a également profité pour rabaisser le toit de la berline de 5 mm, afin qu’elle paraisse mieux ancrée au sol. Autre grand changement, une déclinaison F SPORT incorporant une suspension adaptative mécanique, un système breveté par Lexus qui est, pour le moment, unique à la ES. Selon les ingénieurs du constructeur, un amortisseur de ce genre octroie à la berline une plus grande fiabilité tout en conservant les attributs dynamiques d’une suspension adaptative électronique, comme ce que l’on retrouve du côté des produits allemands.
Solide comme du roc et douce comme de la soie
C’est derrière le volant que l’on ressent une nette amélioration de la tenue de route et du raffinement de cette dernière ES. La suspension adaptative fait que la F SPORT possède des « réflexes » plutôt remarquables, presque à la hauteur d’une vraie berline sportive. Mais ne vous énervez pas, car la ES, bien que compétente sur une route sinueuse malgré son rouage à traction, demeure avant tout une berline luxueuse, confortable et fiable.
Malgré le fait que l’on puisse alterner entre les modes Sport et Sport + sur son ordinateur de bord, que le moteur V6 lui permette des accélérations agréables, et que sa boîte automatique, bien qu’un peu lente à réagir, extrait bien la puissance disponible, on préfèrera plutôt sélectionner le mode Eco et se laisser bercer dans son habitacle hautement silencieux. Et que dire des sièges en cuir perforé ayant été pensés afin de fournir le meilleur support dorsal possible? Ultime, rien de moins.
C’est là que l’on ressent le réel savoir-faire de Lexus. L’habitacle de l’ES 2019, qu’il soit doté de l’ensemble F SPORT incluant des sièges en cuir rouge, ou de l’ensemble plus classique comprenant du bois et du cuir beige, est absolument réussi. Le dégagement pour les jambes et la tête des passagers arrière est ample; le coffre, disposant d’un volume de chargement de 454 litres, est spacieux, mais surtout, le design de la planche de bord est unique, tout en incorporant des matériaux de qualité et une finition d’assemblage exemplaire.
Malheureusement, la même chose ne peut être dite au sujet du système multimédia, qui demeure complexe et peu intuitif avec son pavé tactile fâcheux, ses menus compliqués et son interface dépassée. Cette année, on nous offre enfin Apple CarPlay. Étrangement, Android Auto n’est pas de la partie. Rappelons que ces technologies embarquent désormais dans une Honda Civic…
À part cette faiblesse, la Lexus ES 2019 est une berline intermédiaire de luxe réussie dans son ensemble. Plusieurs lui reprocheront de ne pas proposer une transmission intégrale. Chers septiques, je vous ferai remarquer que Lexus produit d’autres véhicules équipés de quatre roues motrices! La ES, ayant pour mission d’être la berline crémeuse, immensément fiable et confortable du constructeur, n’a jamais été aussi bien mise au point.