Ford Edge 2018: Le poids des VUS…
Le Ford Edge est très lourd. C’est à se demander si Ford n’aurait pas dû investir davantage dans des matériaux plus légers plutôt que dans l’ajout de chevaux...
Nous ne sommes pas les premiers à l’écrire, et certainement pas les derniers, la tendance du public vers l’achat de VUS (ou multisegments, c’est comme vous voulez) n’est pas près de se résorber. En fait, c’est tout le contraire!
Bien qu’on apprécie le côté pratique de ces véhicules utilitaires, mais la plupart du temps peu sportifs, personne ne termine un essai à leur volant tout excité. À moins que ledit véhicule utilitaire s’appelle Porsche ou BMW, évidemment. En général, les VUS sont lourds et ne se conduisent pas comme une berline, et ce, malgré les efforts déployés par les constructeurs afin de rendre l’expérience concluante.
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Un Edge Sport?
Pour, justement, rendre l’expérience plus concluante, ils (Ford dans le cas qui nous intéresse) créent des versions plus dynamiques de certains de leurs VUS. Comme le Ford Edge Sport. Son style est assez agréable. Sans être trop tape-à-l’œil, il attire l’attention, notamment avec sa calandre noir laqué et ses roues de 20 pouces (21 pouces en option). Sous le capot du Edge Sport, on retrouve un V6 2,7 litres turbo développant la bagatelle de 315 chevaux et un impressionnant couple de 350 livres-pied.
Une boîte automatique à six rapports active un rouage intégral qui ajoute au dynamisme sur la route, mais qui n’est pas très doué en hors route. Le calibrage de la suspension la rend plus ferme et plus en mesure de contenir les transferts de poids. Car malgré ses prétentions sportives, l’Edge Sport souffre d’un indice de masse corporel vraiment peu avantageux. C’est à se demander si Ford n’aurait pas dû investir davantage dans des matériaux plus légers plutôt que dans l’ajout de chevaux... Vous aurez donc compris que cet Edge, malgré une puissance accrue et une suspension plus dure, n’est pas aussi sportif qu’on voudrait nous le faire croire. Ce qui n’en fait pas un véhicule inintéressant, loin de là!
Les autres Ford Edge (SE, SEL et Titanium) sont plus discrets visuellement. Certains conducteurs pourraient toutefois être agacés par la présence de deux nervures assez prononcées sur le capot. À l’arrière, le bloc lumineux DEL, à la fois imposant et équilibré, complète la signature du Edge. Ces quelques éléments stylistiques ne parviennent cependant pas à démarquer un Edge du reste de la production automobile. Dans le trafic, on peut même le confondre avec un Hyundai Santa Fe tant leur design se ressemble. Qui a copié qui?
Dans l’habitacle, la planche de bord est bien dessinée. On s’y retrouve facilement avec le système multimédia SYNC 3 que l’on peut contrôler verbalement ou manuellement sans avoir besoin d’un bac en communication pour l’apprivoiser. Ford a incorporé de nombreux rangements dans l’habitacle du Edge qui se veut confortable, tant en ville que sur les longs trajets. Les passagers qui prendront place à l’arrière apprécieront le bon dégagement au niveau des jambes. Les dossiers de la banquette sont rabattables de façon 60/40, ce qui permet d’obtenir un volume de rangement impressionnant de près de 2 100 litres une fois qu’ils sont baissés! Rien à redire au sujet de l’insonorisation qui est efficace, même à vitesse plus élevée. Cependant, lors d’une bonne accélération, les décibels se feront bien entendre, surtout dans l’Edge Sport, ce qui n’est pas désagréable du tout!
Le poids, l’ennemi juré
Tous les Edge, autres que le Sport, se déplacent grâce à un quatre cylindres turbo de 2,0 litres, lié aux roues avant par une boîte automatique à six rapports dont le passage des rapports s’effectue en toute transparence… si elle n’est pas brusquée. Cette observation vaut aussi pour le 2,7 précité et le V6 de 3,5 litres.
Un V6 3,5 litres atmosphérique est livrable en option sur certaines versions. Bien que les roues motrices soient situées à l’avant d’office, nous ne saurions recommander assez le rouage intégral qui ajoute certes 2 000 $ à la facture, mais qui amène une certaine tranquillité d’esprit la blanche saison venue. Sans compter qu’une bonne partie de ce montant sera récupérée lors de la revente. Par contre, il faut prévoir environ un litre supplémentaire aux cent kilomètres. Déjà que le poids vraiment pas plume du Edge taxe la consommation… En passant, l’Edge remorque jusqu’à 3 500 livres (1 588 kilos) selon les versions et l’équipement approprié.
Si l’Edge souffre d’un problème de surpoids, l’acheteur compulsif risque de souffrir d’un problème de poids sur ses finances. En effet, en faisant preuve d’un peu trop d’enthousiasme lorsque vient le temps de cocher des options, on peut se retrouver avec un Edge Sport, la version la plus dispendieuse faut-il avouer, de plus de 55 000 $. Sans compter les taxes. C’est beaucoup, même pour un véhicule fiable, joli et agréable à conduire au quotidien. Il faut aussi penser à s’ouvrir un compte juste pour l’essence…
Feu vert
- Version Sport plus dynamique que les autres
- Habitacle convivial
- Nombreuses technologies offertes
- Confort relevé
- Bonne capacité de chargement
Feu rouge
- Style joli, mais plutôt anonyme
- Poids incontrôlé
- Consommation exagérée
- Direction pas très communicative
- Prix qui peut grimper rapidement