Kia Cadenza 2018: Une grande méconnue
Pauvre Cadenza! Pas facile, la vie d’une grande berline de luxe vendue sous la bannière d’une marque populaire.
Depuis son introduction en sol canadien pour le millésime 2013, la Cadenza s’est vendue en quantités très limitées. Ce n’est pas la faute à la voiture elle-même, c'est probablement parce que les consommateurs ne pensent pas à Kia quand vient le temps de se procurer une grande berline de luxe.
Si la première génération était intéressante par son design élégant, mais somme toute conservateur, la nouvelle Cadenza, lancée en 2017, arbore un style beaucoup plus sophistiqué et accrocheur, un habitacle encore plus luxueux et, comme c’est l’habitude chez Kia, une liste d’équipement exhaustive. Pourtant, le constructeur peine toujours à trouver des acheteurs.
Évidemment, les clients réguliers de BMW, Audi et Mercedes-Benz ne se laisseront vraisemblablement pas tenter par une Kia. Toutefois, ceux qui lorgnent l’acquisition d’une Buick LaCrosse, d’une Infiniti Q70 ou d’une Lexus ES devraient jeter un coup d’œil à la Cadenza, qui risque de les surprendre.
Belle gueule
Quoique la forme générale de la berline n’ait pas changé, les stylistes ont réussi à rendre son apparence plus riche. La grille de calandre adopte non seulement la signature visuelle de Kia, mais ses lamelles concaves font plutôt chic et sa bande chromée supérieure s’étire sous les blocs optiques, alors que ceux-ci intègrent un éclairage à DEL en forme de Z. Le coffre arbore un couvercle légèrement arrondi et des feux surplombés d’une mince bande de chrome. Rien d’original, mais agréable à l’œil.
Par rapport à la première génération, les dimensions de la Cadenza n’ont presque pas changé. Toutefois, on a réussi à légèrement bonifier l’espace intérieur. Les occupants à l’arrière ont droit à un grand dégagement pour les jambes, et malgré un coussin central un peu ferme, comme c’est devenu la norme dans l’industrie, trois personnes prendront place en tout confort. Le coffre est vaste, tout comme son ouverture.
Kia mise beaucoup sur la déclinaison de base de la Cadenza pour plaire à une clientèle qui trouve les versions les mieux équipées de l’Optima trop sportives, et leurs prix sont similaires. Pour moins de 40 000 $, on obtient entre autres une sellerie de cuir, un volant et des sièges avant chauffants ainsi qu’un système multimédia avec écran tactile de sept pouces et une caméra de recul.
Les versions supérieures ajoutent notamment un toit ouvrant panoramique, du cuir Nappa avec motifs matelassés, un plafonnier de toit recouvert de similisuède, un système de caméras à 360 degrés, des roues de 19 pouces et une excellente chaîne Harman/Kardon à 12 haut-parleurs. Tout ça pour moins de 50 000 $ avant les taxes.
La douceur d’un six
Une seule motorisation est proposée sous le capot de la Cadenza, parfaitement adaptée au caractère et à la mission de la voiture. Il s’agit d’un V6 de 3,3 litres développant 290 chevaux, assorti d’une boîte automatique à huit rapports qui achemine la puissance aux roues avant.
On a affaire à un six cylindres efficace par sa douceur de fonctionnement et sa consommation de carburant est raisonnable, notre moyenne durant l’essai se chiffrant à 9,4 l/100 km. La voiture est également équipée d’un système de modes de conduite, avec les réglages Eco, Confort, Sport et Smart – ce dernier évaluant notre comportement au volant pour proposer le meilleur équilibre du moment. Pour bien ressentir toute la puissance du moteur, il faut nécessairement choisir le mode Sport, ce que la plupart des acheteurs de ce type de voiture feront rarement.
Dans la Cadenza, on peut rouler des heures durant, en grand confort, avec sa suspension amortissant très bien les imperfections de la chaussée, sa direction dûment dosée et son habitacle insonorisé. Des qualités recherchées dans le cas de ceux qui trouvent les voitures de luxe d’aujourd’hui trop fermes sur la route, trop complexes d’utilisation et trop dispendieuses.
Qu’est-ce que l’on peut donc reprocher à la Cadenza? Assurément, on ne s’achète pas cette berline pour ses prétentions sportives, et la même logique s’applique à une LaCrosse ou à une ES 350. Le gros problème, encore et toujours, c’est l’écusson de Kia collé sur le museau de la voiture. Si Hyundai est passé à la prochaine étape en isolant sa marque Genesis, pour lui donner un cachet plus luxueux, la Cadenza doit partager le plancher de vente avec des Rio à 15 000 $. De plus, seulement quatre couleurs de carrosserie sont offertes sur la Cadenza, soit blanc, noir, gris et brun. En revanche, ce sont celles que la clientèle typique choisirait de toute façon.
En somme, cette Kia s’adresse à une clientèle plus âgée, plus mature, et ces consommateurs gagneraient à la connaître davantage.
Feu vert
- Silence de roulement
- Motorisation puissante et peu énergivore
- Espace intérieur surprenant
- Rapport prix équipement
- Style sophistiqué
Feu rouge
- Son écusson Kia
- Peu de choix de couleurs
- Pas de rouage intégral pour l’hiver
- Manque de punch (sauf en mode Sport)