Jaguar XF 2018: Ronronner au lieu de grogner
La XF est une berline solide, confortable et peu énergivore, qui manque toutefois un peu de caractère pour se démarquer dans son segment.
Un constructeur qui décide de confronter les joueurs bien établis du segment des voitures de luxe intermédiaires doit faire ses devoirs. Les BMW Série 5 et Mercedes-Benz Classe E ont été récemment redessinées, elles sont bourrées de talents et de technologies, et proposent une panoplie de variantes pour satisfaire tous les goûts.
La deuxième génération de la Jaguar XF n’est pas trop vieille non plus, apparue pour l’année-modèle 2016. Par contre, a-t-elle les griffes assez pointues pour se défendre contre ces bagnoles allemandes, sans compter la Cadillac CTS, l’Audi A6 et la Volvo S90? Pour se défendre, oui, mais elle ne les fait pas reculer pour autant.
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Si le design et le comportement routier de la XF n’ont rien à envier à ses adversaires, sans oublier le prestige que la marque Jaguar détient toujours, cette berline mise peut-être un peu trop sur le conservatisme. Après tout, ses rivales ont déployé une gamme plus diversifiée de motorisations et des technologies plus poussées.
Un moteur de plus
Au courant de 2017, Jaguar a ajouté deux motorisations à la XF et en a retiré une. On aurait souhaité l’arrivée d’une version XF R ou XFR-S pour concurrencer les BMW M5 et Mercedes-AMG E 63, mais Jaguar a plutôt opté pour un quatre cylindres turbo de 2,0 litres jumelé à une boîte automatique à huit rapports. Avec 247 chevaux au galop, ce moteur permet à la berline d’afficher un prix de base légèrement plus abordable. Précisons qu’au Canada, toutes les versions de la XF sont équipées d’une transmission intégrale.
On a droit par la suite au quatre cylindres turbodiesel de 2,0 litres, avec ses 180 chevaux et son couple intéressant de 318 livres-pied. Alors que ses adversaires germaniques semblent vouloir abandonner le diesel au Canada et aux États-Unis, Jaguar voit son potentiel, et ce moteur s’avère franchement efficace avec une consommation mixte ville/route de 6,9 l/100 km. En revanche, sa sonorité n’est pas des plus raffinées, surtout dans une voiture de ce prix. Le V6 de suralimenté de 3,0 litres, développant 340 chevaux, cède sa place à un autre quatre cylindres turbo de 2,0 litres, qui produit 296 chevaux. Enfin, la XF S profite toujours du V6 suralimenté de 380 étalons.
L’agilité d’un chat
Avec sa structure en aluminium, la XF affiche un poids réduit par rapport à ses rivales. On sent bien cette légèreté sur la route, la voiture étant à la fois solide et agile à souhait. En conduite normale, le rouage intégral envoie 90% de la puissance du moteur aux roues arrière, afin de conserver l’expérience de conduite d’une voiture à propulsion, mais peut temporairement réassigner jusqu’à 100% aux roues avant lors d’une perte d’adhérence.
En option sur presque toutes les déclinaisons, de série sur la XF S, le système Adaptive Dynamics varie les réglages de la suspension en temps réel en analysant nos habitudes de conduite, et l’on peut également configurer nos propres réglages de la réactivité de l’accélérateur, des points de changements de rapport de la boîte automatique et de la sensibilité de la servodirection électrique.
L’habitacle de la XF présente un design épuré et une qualité d’assemblage rigoureuse, mais peut-être un peu trop terne. Plusieurs types de selleries sont disponibles, selon la version choisie, alors que la Portfolio s’avère la plus cossue et la R-Sport, la plus racée. Une vaste sélection de garnitures intérieures permet d’habiller la XF à notre goût, bien que l’on évitera le fini noir piano de base, qui attire rapidement la poussière.
Le système multimédia Touch avec son écran tactile de huit pouces déçoit par sa lenteur d’exécution. Par contre, l’ensemble Touch Pro, plus performant, fait mieux avec son écran de 10 pouces plus réactif, inclus avec l’instrumentation numérique de 12,3 pouces pour le conducteur et la sublime chaîne ambiophonique Meridian de 825 watts à 17 haut-parleurs. On conseille vivement cette dépense supplémentaire afin de rendre la vie à bord de la XF plus agréable, en plus d’ajouter une couche de sophistication.
Tous ces éléments sont enrobés d’une carrosserie séduisante et musclée, qui manque tout de même un peu de punch visuel, même si l’on peut ajouter un habillage plus sportif à la XF afin de rehausser son design dynamique. Si la XF n’offre pas des systèmes de conduite semi-autonome ou des motorisations hybrides rechargeables, elle est néanmoins un peu moins chère que les Séries 5 et Classe E à équipement égal.
Feu vert
- Excellent comportement routier
- Design dynamique
- Moteurs peu énergivores
- Prestige de la marque
- Bon volume du coffre
Feu rouge
- Encore loin des BMW M5 et Mercedes-AMG E 63
- Habitacle un peu fade
- Système multimédia de base à éviter
- Version XF S manque de caractère
- Moteur diesel peu raffiné