Ford Mustang 2018: Pas de vacances pour les icônes
La Mustang, archétype de la voiture sport américaine populaire, est encore à son meilleur avec le V8 de la GT et la boîte manuelle.
Si la stupéfiante Ford GT mérite une salve de superlatifs, y compris pour sa rareté et son prix hallucinant, c’est assurément par la Mustang que la marque à l’ovale bleu fait apprécier les joies de la conduite et de la performance, à des degrés hautement variables, depuis plus d’un demi-siècle. La chose est d’autant plus vraie depuis que l’aïeule des pony cars est devenue la voiture sport la plus vendue sur cette planète.
Il s’est vendu 150 000 Mustang l’an dernier, dont 45 000 à l’extérieur des États-Unis. Cette nouvelle Mustang globe-trotter est même devenue la sportive la plus populaire en Chine, le plus grand marché automobile au monde, depuis qu’elle y a été lancée, en 2015. Elle sera d’ailleurs vendue désormais dans 146 pays. Six de plus que l’an dernier.
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La Mustang ne se repose pas sur ses lauriers pour autant. Entre autres parce que le duel féroce et sans merci qui l’oppose à la Camaro, depuis les années 60, a repris de plus belle au retour de cette dernière, il y a huit ans. Ford devait surtout réagir à la refonte très sérieuse et réussie de cette grande rivale, il y a deux ans. Remarquez qu’il s’est tout de même encore vendu trois Mustang pour une Camaro chez nous, l’an dernier.
Cent fois sur le métier…
On a d’abord redessiné les parties avant et arrière de la carrosserie de la Mustang, calandre, capot et prises d’air incluses. Les phares et les feux de position sont entièrement à diodes électroluminescentes (DEL), maintenant. On a redessiné du même coup les feux arrière, en plus du pare-chocs, du carénage et du diffuseur. Le modèle équipé du quatre cylindres turbocompressé de 2,3 litres possède un embout d’échappement double alors que la GT à moteur V8 de 5,0 litres en affiche deux paires, installées de part et d’autre, aux extrémités du pare-chocs. Ces deux moteurs ont été revus et ils sont plus puissants, mais on ne sait toujours pas de combien. Ah oui : c’est feu le V6 atmosphérique cette année, pour la Mustang.
De toute manière, les reines de la puissance et de la performance demeurent la Shelby GT350 et la GT350R, sa version plus légère et plus pointue, conçue pour les circuits avec ses pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 sans compromis, montés sur des jantes en fibre de carbone, un grand becquet à l’avant, un gros aileron arrière en fibre de carbone et des sièges arrière optionnels. La GT350R est livrée de série avec d’excellents amortisseurs à variation magnétique qui sont en option sur la GT350.
Ces deux-là sont de retour pour une autre année, sans changement autre que le choix des trois nouvelles couleurs de la Mustang : Furie orange, Bleu Kona et Rouge royal. Toujours équipées de sièges Recaro, de freins Brembo et propulsées par le fabuleux V8 « Voodoo » de 5,0 litres avec son vilebrequin à manetons plats qui lui permet de produire 526 chevaux à un régime de 7 500 tr/min, transmis aux roues arrière par un différentiel autobloquant de type Torsen.
Une carte d’atout pour la GT
Les passionnés de performance et de conduite qui ne roulent pas sur l’or devraient jeter un sérieux coup d’œil au groupe Performance qui est offert pour la GT. Il lui ajoute, entre autres, des jantes d’alliage noires de 19 pouces chaussées de pneus de performance, des étriers Brembo à six pistons à l’avant qui pincent des disques plus grands, des entretoises pour les tourelles d’une suspension retouchée, une barre antiroulis plus costaude à l’arrière, le différentiel autobloquant Torsen et un radiateur plus gros.
Cette option de 3 700 $ est une pure aubaine qui transforme la GT en une auto sport plus complète, qui se débrouille aussi très honnêtement sur un circuit. Surtout que l’on peut désormais ajouter les amortisseurs MagneRide et un nouvel échappement dont on peut contrôler le niveau sonore à volonté. Avec le beau rugissement de son V8 Coyote plus puissant, cette GT est la quintessence de la Mustang, tout simplement. La version EcoBoost? Ni charme, ni verve, ni sonorité. Je ne vois pas l’intérêt. Pas plus que pour la SVO d’antan, d’ailleurs, en dépit d’une meilleure répartition des masses, etc.
Cette GT améliorée sera d’autant plus agréable sur la route qu’elle profitera de la kyrielle d’ajouts et de retouches apportées pour 2018 à l’habitacle et l’équipement des Mustang les plus accessibles. Outre une boîte automatique optionnelle à dix rapports, la nouveauté la plus marquante est sans contredit le grand écran à haute résolution de 12 pouces, entièrement configurable, qui se charge désormais d’afficher les données essentielles, y compris la vitesse et le régime du moteur. De quoi dire, encore une fois : à nous deux, la Camaro!
Feu vert
- Performances et tenue de route réjouissantes (GT)
- Tableau de bord et affichage plus clairs
- Coupés Shelby GT350 et GT350R spectaculaires
- Groupe Performance optionnel (GT)
Feu rouge
- Moteur 2,3 litres turbo peu inspirant
- Places arrière étriquées
- Fiabilité décevante
- Versions GT350 chères