Toyota Avalon 2018: Faire la sieste
Revue il y a deux ans, l'Avalon a repris du poil de la bête grâce à une suspension mieux affûtée. Mais on ne parle toujours pas d’une voiture sport.
On pourrait passer des heures, des jours, voire des années à décortiquer la personnalité des acheteurs de véhicules : qui achète quoi et pourquoi? Règle générale, on possède une camionnette pour travailler, une fourgonnette parce que l’on a des enfants, un cabriolet pour rouler sous le soleil et une Toyota Avalon pour le confort et la fiabilité.
A contrario, si l’on tombe dans la caricature — avec un brin de sarcasme —, on pourrait aussi dire qu'un propriétaire de camionnette est un cowboy, qu'un propriétaire de fourgonnette a fait une croix sur sa liberté, qu'un propriétaire de cabriolet ne se soucie pas du cancer de la peau tandis qu'un propriétaire d'Avalon adore faire la sieste. On a souvent dit que le comportement routier de cette grande berline se comparait à un somnifère. Or, l'Avalon a repris du poil de la bête depuis deux ans grâce à un design plus dynamique et une suspension mieux affûtée.
Toutefois, ne nous racontons pas d'histoire, l'Avalon ne s'est pas transformée en berline sport pour autant. Elle mise sur le conservatisme et le silence de roulement, alors que sa rivale japonaise de toujours, la Nissan Maxima, est un modèle sportif aux lignes extraverties. Du côté des modèles américains, les Chrysler 300, Dodge Charger et Ford Taurus offrent d'innombrables versions grâce à une vaste gamme de groupes motopropulseurs.
Reste que la principale rivale de l'Avalon est indubitablement la Buick LaCrosse, laquelle propose un confort aussi feutré. En revanche, la Buick s'avère plus évoluée que la Toyota en offrant, notamment, la transmission intégrale — un mécanisme que les berlines de luxe ne peuvent plus ignorer de nos jours.
Ventes à la baisse
On peut se demander s'il y aura une suite à l'actuelle Avalon puisque les ventes sont en chute libre au pays. Au Québec, Toyota a vendu 123 unités en 2016. Ce qui est peu, très peu. Toutefois, l'Avalon peut se consoler en sachant que la Chrysler 300 a trouvé seulement 95 preneurs durant la même période tandis que la Buick LaCrosse s'est écoulée à 140 exemplaires.
Ce n'est un secret pour personne, le marché des grandes berlines est sur le déclin au détriment des VUS. Toutefois, il serait surprenant qu'un constructeur généraliste comme Toyota abandonne ce segment, surtout que ce genre de voiture a encore la cote aux États-Unis. La prochaine Avalon devrait bénéficier des mêmes technologies que la nouvelle Camry 2018, dont une nouvelle plate-forme plus rigide, un V6 à injection directe et une boîte automatique à huit rapports. Compte tenu du peu de visibilité de l'Avalon, les retouches esthétiques apportées à la carrosserie il y a deux ans sont presque passées inaperçues. Les plus fins observateurs auront remarqué que la calandre, les phares à DEL et les jantes fumées à multiples rayons ont insufflé un air de modernisme à la silhouette.
Mécanique éprouvée
Sous le capot, le V6 de 3,5 litres n'est pas à la fine pointe de la technologie : on n'y trouve pas de système à injection directe ni de mécanisme à désactivation des cylindres. En contrepartie, ce moteur a le mérite d'être l'un des plus fiables et robustes de l'industrie. Le nec plus ultra demeure la motorisation hybride (la même que la Camry) qui est offerte uniquement aux États-Unis. Or, le nombre de ventes ne justifie pas la venue de l'Avalon Hybride chez nous. Toyota a plutôt choisi Lexus pour satisfaire à la demande des berlines de luxe hybrides au Canada avec les modèles ES 300h et GS 450h. Pour gérer les 268 chevaux du V6 de l'Avalon, la boîte automatique à six rapports est munie d'un mode séquentiel avec des palettes au volant. Pour un semblant de sportivité, il existe trois modes de conduite différents : Sport, Normal et Eco. Il va sans dire que la fonction la plus intéressante est le mode Eco qui permet d'améliorer le rendement énergétique.
Dans l’habitacle, le mobilier a acquis de l'élégance au cours des dernières années. Les matériaux composant le tableau de bord, la console, l'intérieur des portières, les sièges, le levier de vitesses sont nobles et se comparent à ceux de Lexus. La disposition des commandes ne respecte cependant pas toutes les règles ergonomiques. Toutefois, elles sont plus faciles à manipuler que celles de la concurrence dont la compréhension se perd parfois en conjectures.
Sur la route, le silence de roulement n'a pas son pareil. Au grand plaisir des passagers, la suspension lisse les imperfections de la chaussée avec finesse et volupté. Toutefois, cette aseptisation a un prix pour tout conducteur qui aime conduire car la connexion entre le volant, le châssis et les roues avant motrices paraît alambiquée. Attention de ne pas vous endormir!
Feu vert
- Confort et silence de roulement
- Sièges douillets
- Vaste habitacle
- Fiabilité et durabilité
Feu rouge
- Mécanique attardée
- Moteur hybride non offert au Canada
- Conduite ennuyeuse
- Format encombrant en ville