Volvo XC90 2018: Un vaisseau viking moderne et raffiné
Malgré leur silhouette carrée, les XC90 charment vite fait, et c’est encore mieux quand on se glisse à l’intérieur et qu’on les conduit.
Volvo a tenu, avec brio, le pari de concevoir un nouvel utilitaire sport de luxe à la fois chic, confortable, sûr et pratique. Tout en étant à la fine pointe de la technologie, ce deuxième XC90 est aussi original et unique que le premier, apparu douze ans plus tôt. Il offre enfin une alternative sérieuse à des rivaux qui semblent trop souvent sortis du même moule. Si le constructeur suédois peut maintenant le rendre aussi fiable qu’attrayant, il tient un numéro gagnant.
À une époque où utilitaires sport et multisegments sont rois, Volvo a été sage de concevoir sa nouvelle architecture modulable SPA (pour Scalable Product Architecture) avant tout pour ce nouveau XC90. Parce qu’il est, sans conteste, la pierre angulaire d’une gamme en pleine renaissance. Et si le plus grand et lourd du groupe affiche tout l’aplomb et l’équilibre espérés, on peut attendre le meilleur des suivants.
- À lire aussi: Volvo V60 2019 : une très belle bagnole suédoise
- À lire aussi: Volvo XC90 2019 : un VUS qui a fait sa marque
Élégance et style scandinave sur quatre roues
Après l’étonnement que provoque immanquablement son profil carré, le XC90 a vite fait de charmer. Or, le talent des stylistes suédois n’a d’égal que celui de leurs collègues aérodynamiciens, puisque le coefficient de traînée de ce gaillard est de seulement 0,29, malgré sa silhouette anguleuse. Une bonne nouvelle à la fois pour la consommation et le silence de roulement.
À l’intérieur, la séduction est immédiate, tellement le dessin épuré du tableau de bord et de la console est mis en valeur par la beauté, la qualité et l’agencement exquis des matériaux employés. C’est le retour triomphal du style scandinave, en version moderne, appuyé par le confort et le maintien exceptionnels des sièges, une longue tradition chez Volvo. Question de goût, bien sûr, mais le volant à deux tons que l’on retrouve dans les versions du XC90 dont l’habitacle est pâle a vraiment un air des années 50.
L’ergonomie des commandes et contrôles est très correcte, une fois maîtrisées les particularités du système Sensus, avec ses menus auxquels on accède en balayant l’écran tactile de 9,3 pouces du bout des doigts. La position de conduite est sans reproche, mais on s’explique mal l’absence de réglages électriques pour le volant, surtout au prix corsé des versions les plus chères.
Du muscle et du nerf aussi
S’il est franchement réjouissant que le XC90 joue la carte du luxe et de la classe plutôt que celle de la performance à tout prix, ça ne l’empêche aucunement de se débrouiller très honnêtement dans ce domaine. En version T6, il boucle par exemple le classique sprint 0-100 km/h en 6,9 secondes, poussé par son quatre cylindres de 2,0 litres, suralimenté à la fois par un turbo et un surcompresseur, d’une puissance de 316 chevaux.
Si l’on passe à la version T8 à groupe propulseur hybride rechargeable, le moteur électrique — qui fait du XC90 T8 un quatre roues motrices en entraînant ses roues arrière — ajoute également 87 chevaux aux 313 que produit le même quatre cylindres thermique de 2,0 litres à injection directe. La puissance totale est alors de 400 chevaux et le T8 atteint 100 km/h en 5,9 secondes. Malgré un poids substantiel de 1 968 kg qui grimpe à 2 254 kg pour le T8.
Ce poids additionnel provient des moteurs électriques, de la batterie lithium-ion de 9,2 kWh (qui ajoute 113 kg à elle seule) et de toute la quincaillerie qui procure au T8 une autonomie électrique de près de 30 kilomètres, selon un essai printanier. C’est moins que les 43 km promis, mais nettement mieux que les 21 km de la cote officielle de Ressources naturelles Canada.
Un amalgame rare
En conduite, les XC90 sont étonnamment agiles, stables et raffinés pour leur taille et leur poids. Y compris ce lourdaud de T8 qui m’a impressionné par son équilibre impeccable, ses réactions saines et l’efficacité remarquable de ses systèmes électroniques lors d’exercices menés sur des parcours sinueux tracés sur la glace vive. Ces qualités, combinées à un confort et une position de conduite sans faille, inspirent une grande confiance et permettent une conduite détendue, quelles que soient les conditions.
Ce n’est que sur les routes bosselées que les lois de la physique rattrapent le XC90 T8 et ses frères. Avec tout ce poids à maîtriser, ils se mettent alors à sautiller et secouer vigoureusement leurs passagers, même avec la suspension à ressorts pneumatiques réglable optionnelle.
Résolument fidèle à ses principes et traditions, le constructeur suédois n’en a pas moins produit un véhicule utilitaire sport à groupe propulseur hybride capable d’affronter toutes les conditions imaginables avec autant d’aplomb que les meilleurs modèles conventionnels. Tout en consommant et en polluant moins. Un peu.
Il ne reste plus maintenant, aux XC90, qu’à prouver qu’ils sont également aussi fiables et durables que les meilleurs de leurs rivaux. Et ce dernier défi n’est surtout pas le moindre.
Feu vert
- Position de conduite et sièges exemplaires
- Agiles et stables pour leur taille et leur poids
- Roulement doux et silencieux
- Performances étonnantes pour la cylindrée
Feu rouge
- Roulement sautillant sur chaussée bosselée
- Troisième banquette plutôt étriquée
- Fiabilité encore à démontrer