Maserati Quattroporte 2018: La personnalité avant la raison
Une chose est certaine, la conduite de la Quattroporte est digne d’une marque italienne sportive; quand les émotions dépassent la raison!
Peu de marques évoquent le prestige et les performances comme Maserati. Ce constructeur italien, aujourd’hui sous le giron de Fiat Chrysler Automobiles, tente pourtant de se démocratiser. Ainsi, pour vendre plus de voitures, donc faire davantage de profits, il offre maintenant un VUS, le Levante, et une « petite voiture accessible », la Ghibli. Toutefois, deux voitures représentent parfaitement l’ADN de Maserati. Il y a la belle GranTurismo, la GT par excellence, et la Quattroporte, une voiture qui, comme son nom l’indique, propose quatre portes.
Lors de la réintroduction de la Quattroporte en 1994, Maserati avait un but en tête : offrir une grande berline capable de transporter confortablement quatre adultes, mais avec un comportement véritablement sportif. Aujourd’hui, ce marché est saturé. Il n’y a qu’à penser à Audi, BMW et Mercedes-Benz qui offrent des versions sportives de leurs grandes voitures, ou à Lexus qui lance sa nouvelle LS, à Porsche qui continue de vendre un nombre hallucinant de Panamera, et aux marques de grand luxe qui, comme Aston Martin avec sa Rapide S, en rajoutent une couche.
N’empêche que cette Quattroporte récemment rafraîchie a toujours quelque chose de spécial là où ça compte, c’est-à-dire derrière le volant.
Un habitacle pas tout à fait à la hauteur
La génération actuelle de la Quattroporte datant de 2012, elle était plus que mûre pour une mise à jour. Eh bien, nous l’avons eue l’an dernier! Si la silhouette demeure sensiblement la même, on observe toutefois plusieurs changements ici et là, mais surtout, on remarque le devant de la Quattroporte, maintenant dominé par une grille qui semble découpée au laser, et qui rentre légèrement vers le compartiment moteur. Ces changements sont subtils et la berline de prestige continue d’arborer fièrement les signes particuliers qui en ont toujours faite une voiture unique, qui se distingue facilement de la concurrence.
Or, dans l’habitacle, nous avons affaire à une petite déception. Lors de la mise à jour de la voiture, le design de la planche de bord a changé, principalement pour intégrer un gros écran multimédia de dernière génération. L’ensemble n’est pas mal du tout, mais malheureusement, ça ne nous donne pas l’impression d’être dans une bagnole dont le prix de base dépasse 120 000 $. Parlant du système multimédia, soulignons qu’il est basé sur le Uconnect de FCA. Considéré comme l’un des meilleurs de l’industrie, il continue ici de briller de par ses commandes intuitives et complètes. Outre le design, on doit saluer la qualité d’assemblage. Réputé pour une finition aléatoire, il faut souligner que depuis quelques années, Maserati reprend du poil de la bête à ce chapitre.
Moteurs exclusifs, faits par Ferrari
Quand le monde de l’automobile a appris que Maserati s’était associée à Chrysler, et que les bolides au légendaire trident allaient dorénavant emprunter le système Uconnect, beaucoup ont eu peur que la collaboration ne s’arrête pas là… Pour les amateurs de la marque italienne qui s’inquiètent, ne vous en faites pas, ce n’est pas demain que nous verrons un moteur HEMI dans une Maserati!
La Quattroporte est disponible en deux versions. La première, la S Q4, a sous le capot un V6 biturbo de 3,0 litres de 404 chevaux, et la deuxième, la GTS, est équipée d’un V8 biturbo de 3,8 litres développant 523 chevaux. Dans les deux cas, la voiture reçoit un rouage intégral, ce qui est une bonne chose, considérant que la GTS peut atteindre 310 km/h, tandis que la version de base roule confortablement à plus de 270 km/h.
Si l’on porte attention aux détails, on constate rapidement que la seule boîte de vitesses existante pour la Quattroporte, nonobstant le moteur, est une automatique ZF à huit rapports. L’équipementier ZF fournit aussi des boîtes de vitesses à neuf rapports à FCA et la programmation de ces boîtes laisse à désirer. Or, concernant la Quattroporte, il s’agit d’une huit rapports, beaucoup moins problématique, et c’est sans doute le travail le plus sophistiqué que ZF n’ait jamais fait. En effet, la boîte est contrôlée par un logiciel qui apprend votre façon de conduire, dans les moindres détails. Ainsi, la voiture finira par reconnaître si vous souhaitez accélérer à fond ou si vous êtes seulement en train de partir d’un arrêt. Sinon, il y a toujours les modes de conduite sélectionnables.
Maserati se fait un point d’honneur à dire que ses moteurs sont fabriqués par Ferrari, et employés uniquement dans des produits Maserati. Une chose est certaine, la sensation de conduite de la Quattroporte est digne d’une marque italienne sportive et peu de voitures s’y comparent. Un produit très dispendieux et unique conçu pour l’acheteur dont les émotions dépassent la raison!
Feu vert
- Style amélioré
- Moteurs intéressants
- Exclusivité assurée
- Boîte de vitesses ZF à son meilleur
- Confort et sportivité combinés
Feu rouge
- Prix élevé
- Fiabilité historiquement mauvaise
- Design intérieur quelconque
- Réseau de concessionnaires limité
- Manque de technologies