Lexus RX 2018: Grosse commande
Le RX, fabriqué au Canada dans l’unique usine Lexus à l’extérieur du Japon, représente à lui seul 40 % des ventes de Lexus au monde.
Le Lexus RX est avec nous depuis l’année-modèle 1999 et il en est aujourd’hui à sa quatrième génération. Entre temps, il a pris plusieurs centimètres en longueur, en largeur et en hauteur ainsi que quelques centaines de kilos. Puisque l’ensemble de l’industrie a fait de même, nous ne lui en tiendrons pas rigueur.
Si à ses débuts il s’avérait un solide concurrent au Mercedes-Benz ML (devenu GLE à cause d’obscures forces marketing… mais ça, c’est une autre histoire), il a quelque peu perdu de sa superbe depuis. Nous ne parlons évidemment pas de sa superbe physique. Nous parlons plutôt de son évolution, lente. Très lente.
Il y a deux ans, Lexus revoyait assez profondément son RX. La carrosserie a connu d’évidents changements mais, quand on s’y attarde un peu, on remarque que sous les plis savamment disposés, les astuces cosmétiques pour le faire paraître plus long qu’il ne l’est en réalité et la partie avant très agressive, c’est le bon vieux RX qu’il y a en dessous. On aime ou pas la présentation générale mais pour une fois qu’un constructeur ose, nous n’allons surtout pas lui reprocher de trop en faire!
La plate-forme date de 2009 et comme elle s’acquitte encore bien de sa tâche, il était avisé pour les ingénieurs de la conserver. Ils ont cependant profité de l’occasion pour y apporter moult améliorations qui rehaussent le confort et la tenue de route. Nous y reviendrons.
Entre 8 et 12 litres aux cent kilomètres
Côté mécanique, Lexus fait honneur à l’omniprésent V6 3,5 litres atmosphérique qui développe ici 295 chevaux, une écurie suffisante pour l’amener d’une position stationnaire à 100 km/h en 8,3 secondes. Sans être une Formule 1, ce n’est pas non plus une tondeuse. La boîte de vitesses à huit rapports, habituellement d’une douceur — et d’une rapidité — d’arrière-grand-mère, semblait désorientée dans le dernier modèle essayé, chassant continuellement entre les rapports dans les montées. Un accélérateur très sensible n’améliorait pas les choses, du moins dans cet exemplaire.
Lexus offre aussi un RX 450h, doté d’une motorisation hybride. Ici aussi on retrouve le V6 3,5 litres atmosphérique mais à cycle Atkinson. Il est lié à deux moteurs électriques. L’un, en collaboration avec le moteur à essence, s’occupe des roues avant. L’autre est placé à l’arrière où il entraîne les roues postérieures. Cela donne au RX 450h un rouage intégral original et techniquement fort réussi. Les accélérations sont franches et la consommation très faible. Réaliser une moyenne de 8,0 l/100 km est tout à fait possible, même en ne faisant pas trop attention. Le RX 350, doté d’un seul moteur atmosphérique s’en tire moins bien et il faut prévoir une moyenne se situant autour de 12,5 l/100 km. Particularité : le RX 350 et le RX 450h peuvent remorquer le même poids, soit 1 585 kilos (3 500 livres).
Sport mais pas sport
Sur la console figure un bouton permettant de choisir entre divers modes de conduite. Ne vous méprenez pas. Même si vous conduisez un RX 350 doté du groupe F Sport en mode Sport+, cela ne fait pas de ce véhicule utilitaire sport un véhicule sport. Parmi une pléthore d’accessoires qui justifient son prix ridiculement élevé, le groupe F Sport amène des pneus de 20 pouces, une suspension variable adaptative (sur le RX 350) et un système de gestion de la dynamique (sur le RX 350 aussi). Ces éléments bonifient d’un cran le comportement du véhicule. Ce groupe amène également le mode Sport+ précité qui raffermit la suspension et la direction et améliore le rendement du moteur. Dans les faits, on l’essaye une fois et on l’oublie. Curieusement, le 450h, plus écologique, adopte un comportement routier plus affirmé et plus agréable que celui du 350.
L’acheteur d’un RX souhaite sans doute plus profiter d’un environnement luxueux et confortable qu’explorer les limites de la tenue de route. Et là, il sera servi! L’habitacle est silencieux, douillet, et toutes les places sont très confortables. Inutile de préciser que le choix des matériaux et leur assemblage ne souffrent d’aucune critique. Les choses se gâtent lorsque l’on doit manipuler le Remote Touch, offert de série avec le 450h et en option avec le 350. Ce système permet de naviguer dans les différents menus de l’écran central via un petit levier qui agit un peu comme une souris. Si ce système fonctionne bien à l’arrêt, il en va autrement en conduisant et il s’avère vite plus frustrant à utiliser qu’autre chose.
La catégorie des VUS intermédiaires de luxe est de plus en plus populaire et les constructeurs n’hésitent pas à innover pour se démarquer. BMW, Audi et Mercedes-Benz, entre autres, ne font pas de quartier. Dans ce contexte, le RX de Lexus doit miser sur un confort très relevé et une fiabilité hors pair pour ressortir du lot. Grosse commande.
Feu vert
- Style percutant
- Excellente qualité d’assemblage
- Confort relevé
- RX 450h plus sportif que le 350
- Fiabilité certifiée
Feu rouge
- Consommation assez élevée (350)
- Direction sans âme
- Comportement peu inspiré (350)
- « Remote Touch » à revoir
- Groupes d’options chers