Dodge Journey 2018: Non, mais as-tu vu l’heure?
Il a beau être abordable, pratique et attrayant pour son âge, le Journey serait dû pour une refonte majeure… ou pour la retraite.
On a tous des amis ou des membres de la famille qui viennent nous visiter et qui semblent ne jamais vouloir partir. On regarde l’horloge sur le mur, on baille aux corneilles, on mentionne qu’on doit se lever tôt le lendemain, rien à faire, ces gens ne décollent pas avant tard le soir, ou au petit matin.
Ce sont de bonnes personnes, quand même, et l’on ne veut surtout pas leur faire de la peine, parce que plus tôt dans la soirée, on s’est bien amusés en leur compagnie. Le Dodge Journey est comme l’un de ces individus.
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Comme VUS compact, le Journey est polyvalent, spacieux et abordable. Toutefois, chaque année, depuis un bon bout de temps, on se dit qu’il finira par être redessiné, ou abandonné tout simplement. Et pourtant, il est toujours là, fidèle au poste, incapable de déchiffrer notre langage non verbal lui disant qu’il serait temps de rentrer au bercail.
Place au V6
Les versions de base du Journey sont équipées d’un quatre cylindres de 2,4 litres qui développe 173 chevaux. Cependant, la boîte automatique à quatre rapports qui l’accompagne est vétuste, et ce duo peu dynamique n’est associé qu’à un rouage à traction (roues avant motrices). Les performances sont donc ordinaires, tout comme la consommation, avec une cote combinée de 11,1 l/100 km.
Disponible en option, le V6 de 3,6 litres de FCA produit ici 283 chevaux, faisant du Journey le plus puissant de sa catégorie. De plus, il est jumelé à une boîte automatique à six rapports. Le rouage intégral, optionnel dans la livrée Crossroad et inclus dans la GT, favorise les roues avant en conduite normale, et achemine de la puissance aux roues arrière en cas de perte d’adhérence. Il n’y a rien à redire à propos de son fonctionnement, qui se tire très bien d’affaire durant l’hiver. Si le moteur quatre cylindres consomme beaucoup, il en va de même pour le V6, avec une cote combinée de 12,4 l/100 km. Non seulement le Journey s’éternise chez nous, mais il pige allègrement dans notre caisse de 24…
Environ le tiers des acheteurs de ce VUS optent pour les versions les plus dispendieuses. Ce n’est pas vraiment une surprise, puisque ce sont les seules pouvant être équipées de la transmission intégrale. Au moins, la capacité de remorquage de 1 134 kilogrammes (2 500 livres) le rend pratique.
De la place pour sept
On retrouve une quinzaine de VUS compacts de marques populaires sur le marché. Toutefois, seuls quatre d’entre eux, dont le Journey, peuvent accueillir jusqu’à sept personnes à bord. Nous sommes loin de la polyvalence d’une fourgonnette, mais pour trimbaler nos enfants et ceux des voisins à la pratique de hockey, le Journey s’avère très utile.
Quelques petites touches pratiques sont également offertes dans le Journey, telles que des bacs de rangement dissimulés sous le plancher dans la deuxième rangée, amovibles pour faciliter le nettoyage, et des sièges d’appoint pour enfants, intégrés à la banquette. De plus, si l’on opte pour la troisième rangée de sièges, la banquette médiane devient coulissante.
Étant un « gros » compact, le Journey compte sur un habitacle volumineux, avec des sièges confortables, l’exception étant pour le passager au centre de la deuxième rangée, qui devra composer avec le mécanisme de rabat des dossiers. Par ailleurs, grâce au gabarit du véhicule, l’aire de chargement figure parmi les plus vastes.
Contrairement à la majorité de ses rivaux proposant un bataillon de caractéristiques de sécurité avancées, le Journey ne peut être équipé d’un régulateur de vitesse adaptatif, d’un freinage autonome d’urgence ou d’une surveillance des angles morts. En revanche, le système multimédia Uconnect 8.4, disponible dans toutes les déclinaisons sauf dans celle de base, figure parmi les meilleurs sur le marché, et un système de divertissement aux places arrière est optionnel.
Pour l’instant, le Dodge Journey continue d’offrir aux familles québécoises un VUS sept places à prix d’aubaine, surtout avec les fréquents rabais du constructeur proposés. Ceux qui n’ont pas besoin d’un véhicule à la fine pointe de la technologie trouveront leur compte ici, bien que le compromis des arrêts plus fréquents à la station-service soit un facteur tout de même à considérer.
Le Journey est sympathique, et on ne s’ennuie pas lorsqu’il est en visite. Mais là, il est tard et on a hâte d’aller se coucher. Oh! il vient de nous apercevoir en train de regarder notre montre… peut-être qu’il a compris le message? Misère, il vient de s’ouvrir une autre bière…
Feu vert
- Performances avec le moteur V6
- Capacité de remorquage supérieure à la moyenne
- Vaste espace intérieur
- Jusqu’à sept passagers
- Système multimédia très convivial
Feu rouge
- Consommation importante
- Mécanisme raide des sièges de deuxième rangée
- Pas de caractéristiques de sécurité avancées
- Pas de rouage intégral à bas prix
- Moteur quatre cylindres peu intéressant