Toyota Tacoma 2018: Monsieur Robuste
Le Tacoma mise sur son look bagarreur et sa réputation de robustesse pour maintenir sa position dans le segment des petites camionnettes.
Peu importe dans quelle région l’on se trouve, au Canada ou aux États-Unis, les camionnettes jouissent d’une popularité inouïe. Chez Ford, GM et FCA, ces véhicules représentent le pain et le beurre, alors que chez d’autres constructeurs comme Toyota, Honda et Nissan, elles sont des compléments à une gamme étoffée de VUS.
Nuançons ce propos en ce qui a trait à Toyota, qui vend tout de même un bon nombre de pick-up. Surtout le Tacoma, champion des poids légers au palmarès des ventes. Alors que la plupart de ses concurrents misent sur le raffinement et la polyvalence d’une camionnette avec la conduite d’un VUS, le Tacoma, lui, joue la carte de la robustesse.
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Indestructible, ou presque
La réputation de fiabilité des camions Toyota n’est plus à faire. À travers le monde, ils sillonnent les déserts, traversent les forêts et conquièrent les stationnements de centres commerciaux de banlieue sans montrer aucun signe de faiblesse. Toutefois, le Tacoma a été l’objet d’un recours collectif aux États-Unis et au Canada, car son châssis rouillait prématurément et a dû être remplacé.
Malgré cette tache au dossier, la popularité de cette camionnette persiste, puisque l’on apprécie son apparence musclée et bagarreuse. La version TRD Off Road ajoute des plaques de protection, des amortisseurs Bilstein et des contours d’ailes, alors que le TRD Sport affiche une bouche d’aération sur le capot. Le Tacoma TRD Pro, au sommet de la gamme, adopte un look résolument sinistre avec des jantes noires, une grille de calandre unique, une suspension à amortisseurs FOX et quelques garnitures exclusives.
Un quatre cylindres de 2,7 litres, produisant 159 chevaux, figure comme moteur de base. Cependant, il n’est offert qu’en versions à cabine Accès. Pour les travaux légers comme véhicule de livraison ou comme camionnette de loisirs, c’est une motorisation tout à fait convenable, permettant une capacité de remorquage de 1 588 kg (3 500 lbs), identique à celle des jumeaux Chevrolet Colorado et GMC Canyon munis de leur moteur de 2,5 litres.
Le V6 de 3,5 litres du Tacoma est intéressant à plusieurs points de vue. D’abord, il fonctionne sur un cycle Atkinson, une technique autrefois réservée aux motorisations hybrides. Le V6 développe 278 chevaux, permettant au Tacoma de réaliser de belles performances.
Côté consommation, c’est une autre histoire. Lors d’un récent essai du Tacoma, on a obtenu une moyenne de 14,5 l/100 km, mais il faut dire qu’il s’agissait d’une version TRD PRO, pourvue de pneus à crampons et possédant l’aérodynamisme d’un tracteur de ferme. En revanche, la capacité de remorquage atteint les 2 950 kg (6 500 lbs), soit plus que celle du Honda Ridgeline, mais moins que celle des Colorado et Canyon à motorisation V6 ou quatre cylindres turbodiesel.
Et que dire du TRD Pro, conçue pour les aventures hors route extrêmes avec sa suspension robuste, son différentiel arrière verrouillable et ses systèmes de retenue électroniques. Dans les sentiers et sur les surfaces escarpées, cette version du Tacoma démontre bien son talent. En route vers le travail ou l’épicerie, on a droit à un roulement sautillant, comme celui d’un bon vieux pick-up. Les éditions TRD Off Road et TRD Sport, moins chères, feront amplement l’affaire pour aller se salir une fois la fin de semaine venue.
Y’a-t-il des stylistes dans la (même) salle?
Lors de la refonte du Tacoma il y a deux ans, on a redessiné l’habitacle, mais conservé la cabine extérieure de l’ancienne génération. Les proportions demeurent donc les mêmes, dans un temps où les rivaux ont pris du coffre. Toyota a modernisé l’aspect du tableau de bord, bien que l’on se demande si les stylistes du Tacoma travaillaient tous à partir de chez eux, sans se parler. Bref, l’assemblage solide y est, mais l’apparence est discutable avec une tripotée de textures et de formes.
À l’arrière de la cabine Accès, on retrouve de vulgaires strapontins dépliables, à peine assez gros pour supporter le postérieur d’un adulte, avec un échantillon de tissu servant de dossier... Dans la version cabine Double, c’est loin d’être parfait, mais c’est mieux.
Même dans sa version la plus abordable, le Tacoma coûte environ le même prix qu’un Ford F-150 ou un Ram 1500. Ces derniers sont plus spacieux, pas tellement plus énergivores, plus confortables au quotidien et leurs capacités sont plus élevées. Le petit camion de Toyota surfe peut-être sur une réputation établie par ses aïeuls, mais il n’en demeure pas moins que les amateurs de pick-up, les vrais de vrais, seront parfaitement heureux à bord du Tacoma. Les autres devraient peut-être regarder chez la concurrence avant de prendre une décision.
Feu vert
- Allure robuste
- Valeur de revente élevée
- Capacités intéressantes
- Versions TRD et TRD PRO habiles en sentier
- Réputation de fiabilité
Feu rouge
- Consommation élevée (V6)
- Version TRD PRO très chère
- Design intérieur discutable
- Places arrière risibles (Cabine Accès)
- Accès à bord difficile