Ford Focus 2018: La concurrence fait de l’ombre
Une version entièrement revue de la Focus ne tardera pas. En attendant, merci à Ford pour la RS!
Je me souviens clairement de mon premier essai de la Focus en 2000. Cette voiture, qu’on attendait depuis longtemps en Amérique du Nord, promettait d’être plus moderne, dynamique et beaucoup plus attrayante que l’Escort qu’elle remplaçait. Le pari fut gagné, mais avouons que ce n’était pas très difficile...
J’étais au lancement médiatique de la 2e itération de la Focus en 2008 et disons que le déridage a eu du mal à convaincre la presse spécialisée. C’est en janvier 2011, pour l’année modèle 2012, lors de l’évènement de presse ayant eu lieu tout près de Malibu, en Californie, que j’ai pris connaissance de la Focus actuelle, qui allait devenir la référence dans la catégorie des compactes.
Nous voilà déjà en 2018 et la Focus n’a subi que quelques changements esthétiques et seules quelques éditions spéciales se sont rajoutées à sa gamme au courant des sept dernières années. Cependant, depuis 2012, ses ventes ne cessent de décliner. La raison est fort simple : la Focus n’est pas mauvaise, loin de là. C’est la concurrence provenant des Honda Civic, Hyundai Elantra et Mazda3 qui lui fait beaucoup de tort.
Lors de l’arrivée du modèle de troisième génération en 2012, la Focus était non seulement l’une des plus belles voitures de la catégorie - son habitacle était particulièrement moderne - mais son comportement routier alliait raffinement, tenue de route et confort à la perfection.
Le design de la carrosserie était, et demeure, moderne suite à son dernier remodelage en 2015. Il vieillit bien et se tire toujours d’affaire comparativement à la Civic qui, pour certains, est tout simplement hideuse. La version à hayon de la Focus continue d’être la plus polyvalente et, selon moi, la plus agréable au regard.
Le principal défaut de la Focus concerne ses dimensions intérieures, surtout si l’espace compte pour beaucoup dans vos critères d’achat. La Focus hatchback compte environ 200 litres en moins que ses principales rivales comme la Mazda3 Sport. L’ergonomie d’ensemble de la planche de bord résiste aussi au ravage des années même si on aimerait plus de vide-poches à l’avant, mais heureusement, la belle finition nous fait oublier ces lacunes. Rares sont les voitures qui, comme la Focus, sont offertes avec cinq motorisations distinctes. Avant de passer à deux versions aux antipodes, notez que la version à moteur trois cylindres n’offre pas d’avantages en matière de consommation tandis que le quatre cylindres de base fait un boulot honnête.
Extrême no 1 : Focus Electric
En général, les véhicules électriques élaborés à partir d’une voiture à essence, comme la Focus, s’avèrent souvent la meilleure version. C’est le cas de cette Focus Electric qui ne souffre que d’un seul vrai défaut : un petit coffre.
Ce dernier passe de 660 litres à 402 litres à cause de l’emplacement des batteries. Lors d’une utilisation quotidienne, on ne remarque pas cette perte, mais les emplettes hebdomadaires chez Costco devront être complétées avec le VUS familial. Comme tous les VÉ, la Focus bénéficie d’un couple maximum dès que l’on appuie sur l’accélérateur. En situations urbaines, elle brille au plus haut de ses électrons.
Extrême no 2 : Focus RS
La RS est le mouton noir de la gamme Focus, mais elle est également celle qui nous fait le plus tripper, comme on dit en bon québécois. Si la ST de 252 chevaux anime les émotions par ses performances, la RS enflamme les passions et crée des sueurs froides grâce à son quatre cylindres turbo développant 350 chevaux. Dans une voiture d’à peine 1 600 kilos!
Le plus grand défaut de la RS est son prix. Malgré l’équipement complet et le fait que des pneus d’hiver Michelin Pilot Alpin PA4 sur jantes de 18 pouces soient inclus, il est difficile de préférer la Ford Focus RS à la Volkswagen Golf R. Cette dernière est plus civilisée et, selon les goûts, moins criarde.
L’avantage qu’a la RS sur la Golf R est son rouage intégrale complexe. Jusqu’à 70% du couple disponible peut se rendre aux roues arrière et ce couple peut se retrouver à 100% sur un des deux côtés, ou se diviser infiniment. Autrement dit, la RS est conçue pour quitter un point de corde avec un maximum de traction. Une bonne dextérité est nécessaire pour manier les pédales et le levier, mais si tous les éléments sont en place, la puissance du 2,3 litres permet des reprises foudroyantes.
Le roulement et le calibrage des suspensions limitent exagérément le débattement, ce qui rend cette Focus peu agréable en ville. Elle n’existe que pour une utilisation sur une piste de course et ce n’est que là qu’elle peut être intelligemment exploitée.
Feu vert
- Focus Electric efficace et abordable
- La RS aussi mais en moins abordable
- Design toujours pertinent
- Choix de versions
Feu rouge
- L’âge la rattrape
- Coffre de la version Electric restreint
- Grand rayon de braquage
- Trois cylindres 1,0 litre peu intéressant