Ferrari California 2018: La moins Ferrari des Ferrari
La California T est-elle une vraie Ferrari? Une remise en question serait en marche chez la marque italienne quant à l’avenir de ce modèle.
Après six premières années de production avec un moteur atmosphérique, le cabriolet California est entré dans l’ère turbo lors d’une remise à niveau qui s’est opérée en 2014. Aujourd’hui répondant à l’appellation California T, pour turbo, le cabriolet à toit rigide rétractable poursuit sa route en attendant une transformation plus radicale.
Avec le V8 biturbo de 3,9 litres, qui a remplacé le V8 atmosphérique de 4,3 litres, la California T a gagné en tonus avec des performances à la hausse. Le 0-100 kilomètres/heure est abattu en 3,6 secondes, et le 0-200, en 11,2 secondes. Cette dernière donnée représente un gain de deux secondes et demie comparativement à la récente California. Pour réduire, voire éliminer, le temps de réponse à la commande des gaz, qui est souvent présent avec les moteurs turbocompressés, les motoristes ont fait appel à des turbocompresseurs à double entrée ainsi qu’à une calibration électronique de la pression de suralimentation.
Le résultat, c’est que ce moteur turbo adopte les caractéristiques d’un moteur atmosphérique tout en développant 70 chevaux de plus. Le V8 biturbo adopte aussi l’injection directe de carburant et conserve le vilebrequin à plat du V8 atmosphérique, qui autorise une progression très rapide des révolutions-moteur et la livrée de la puissance maximale à 7 500 tours/minute. La consommation est également bonifiée, quoique très légèrement. Le seul bémol que l’on peut noter au sujet de cette transplantation cardiaque est que la sonorité du moteur turbo n’est évidemment pas aussi typée que celle du défunt V8 atmosphérique.
Un comportement plus affûté
Lancée l’an dernier, la version Handling Speciale vise à dynamiser le comportement de la California T grâce à des calibrations plus fermes pour les liaisons au sol, afin de mieux contrôler les mouvements de la caisse. Réduire l’effet de plongée au freinage ainsi que le roulis en virages est le but visé par les suspensions raffermies de 16% à l’avant et de 19% à l’arrière. De plus, ce modèle spécial est doté d’une ligne d’échappement retravaillée, permettant au V8 turbocompressé de s’exprimer plus librement. La calandre et le diffuseur arrière sont peints en gris mat pour le différencier d’une California T conventionnelle.
Le style de la California T est le résultat d’une collaboration étroite entre les designers de Pininfarina et ceux de Ferrari. On remarque le profilage acéré des blocs optiques, les ouvertures pratiquées dans le capot, ainsi que les flancs sculptés, qui émulent ceux de la mythique 250 Testa Rossa de compétition de la fin des années cinquante. Le toit rigide rétractable se replie dans le coffre en 14 secondes pour nous permettre de découvrir un habitacle de configuration 2+2 où les places arrière sont presque symboliques. La planche de bord intègre un écran multimédia tactile tandis qu’un second écran permet au conducteur d’être informé de la pression de suralimentation du turbocompresseur, entre autres choses.
La boîte de vitesses est contrôlée par trois boutons de commande localisés sur la console centrale et permettant d’enclencher la marche arrière, le fonctionnement automatique de la boîte et le système de « départ canon ». Les très grands paliers de changement de vitesse sont localisés sur le volant, de même que le manettino, qui permet de paramétrer divers systèmes de la voiture. Vocation typée GT oblige, Ferrari propose en option, aux acheteurs de la California T, une ligne de bagages dont les dimensions sont parfaitement adaptées au volume du coffre, du moins lorsque celui-ci n’est pas encombré par les éléments du toit.
Dans la boule de cristal
Au dernier Salon de l’Auto de Genève, Sergio Marchionne, président et chef de la direction de Fiat Chrysler Automobiles, dont Ferrari est la marque la plus prestigieuse, a déclaré à la presse qu’il n’était pas satisfait de la California. « J’ai acheté la première et je l’appréciais beaucoup, mais c’est une voiture qui, d’un point de vue d’image de marque, n’était pas une vraie Ferrari ». Il est vrai que la California a d’abord été conçue comme un modèle destiné à Maserati, pour ensuite être attribué à la marque au cheval cabré. Cette première California ne disposait pas du moteur turbo, et ses performances étaient en retrait par rapport au modèle actuel.
Malgré cela, tout porte à croire qu’une remise en question est en marche chez la Ferrari quant à l’avenir du modèle et à la transformation qui pourrait s’opérer avec l’arrivée d’une remplaçante. Comme toujours lorsqu’il est question de Ferrari, qui fait parfois l’objet d’un culte, les rumeurs vont bon train au sujet du développement de ces nouveaux modèles, dont l’un pourrait rapidement prendre la place de l’actuelle California T. Histoire à suivre.
Feu vert
- Exclusivité assurée
- Moteur performant
- Boîte de vitesses rapide
- Performances relevées
- Dualité d’un coupé et d’un cabriolet
Feu rouge
- Prix élevé
- Coût des options
- Délais de livraison importants
- Places arrière symboliques
- Une « vraie » Ferrari?