Maserati Levante 2018: Fruit mûr
Dispendieux, mais performant et luxueux, le Levante est un vent de changement dans un créneau dominé par les marques allemandes.
Vous possédez une marque de luxe et cherchez à accroître vos ventes? Une partie de votre gamme de voitures vieillit et vous n’avez pas assez de cash flow pour les redessiner? Vous cherchez par tous les moyens à augmenter l’achalandage dans vos salles d’exposition? Ne vous cassez plus la tête et commercialisez un VUS!
Oui, un véhicule utilitaire, ou un multisegment puisqu’il sera conçu sur la plate-forme d’une voiture existante. Voilà, c’est la solution rapide et efficace pour renflouer vos comptes bancaires. En empruntant la mécanique desdites voitures, vous économisez encore plus d’argent et vous augmenterez facilement votre marge de profit.
Prenez Maserati par exemple. L’arrivée du Levante, un VUS de taille intermédiaire basé sur l’architecture de la berline Ghibli, et qui concurrence les BMW X5 et X6, Mercedes-Benz GLE, Porsche Cayenne et Range Rover Sport, se vend presque trois fois plus que tous les autres modèles du constructeur. Combinés.
Le Levante propose donc les performances et le luxe d’une Maserati, mais avec le style et les capacités hors route d’un VUS. Car oui, on peut quitter les sentiers battus à son bord, du moins, pour se rendre au chalet.
V6 ou V6. Ou V8?
La version de base est équipée d’un V6 biturbo de 3,0 litres qui développe 345 chevaux, une puissance somme toute très respectable qui procure un temps d’accélération de 0 à 100 km/h sous les six secondes. Trop lent, vous dites? Optez alors pour le Levante S et ses 424 chevaux, issus du même moteur, mais modifié, qui réduit le 0-100 km/h d’une seconde ou presque. Ce V6, en passant, a été conçu par Maserati et est construit par Ferrari. Dans les deux cas, ces chevaux sont acheminés aux quatre roues par l’entremise de la transmission intégrale Q4 et d’une boîte automatique à huit rapports.
Nous avons essayé le Levante S, et c’est toute une machine. Les accélérations sont féroces, accompagnées d’une sonorité tout à fait enivrante. En effet, en activant le mode Sport, on entend le rugissement du V6 sous le capot, un cri profond et guttural surtout canalisé le long du système d’échappement. En appuyant à nouveau sur le bouton Sport, on raffermit la suspension.
Lorsqu’activé, le mode Hors route étire la suspension du Levante de 25 millimètres pour augmenter la garde au sol, et le conducteur peut même la relever de 15 mm supplémentaires au besoin. À l’inverse, sur l’autoroute, les amortisseurs s’écrasent de 20 à 35 mm.
Au moment de mettre sous presse, pas de confirmation à savoir si le Levante adoptera le V8 biturbo de 3,8 litres de la Quattroporte GTS. Les 523 chevaux de ce dernier permettraient au VUS de Maserati de se frotter aux Cayenne Turbo et Mercedes-AMG GLE 63 S, entre autres. Il semblerait toutefois que ce soit dans les plans.
Joli travail, Ermenegildo
Dans le Levante, on s’émerveille devant le sublime agencement de cuir riche — avec un choix de trois couleurs — et de garnitures en bois, en aluminium ou en fibre de carbone. Que ce soit avec les sièges de série ou les sièges sport optionnels, on bénéficie d’un réglage électrique à douze positions à l’avant. La banquette arrière comprend des dossiers divisibles 60/40, qui se rabattent pour créer un plancher de chargement parfaitement plat. Les dossiers relevés, la capacité du coffre est évaluée à 550 litres seulement, le volume d’un VUS compact, et non intermédiaire.
Côté connectivité, le Levante est équipé du Maserati Touch Control, un clone du système Uconnect de FCA. Donc, un écran réactif de 8,4 pouces et une disposition des menus très conviviale, surtout en conduisant. Une molette sur la console peut servir à utiliser le système, mais son intégration est perfectible. Vaut mieux utiliser l’écran tactile.
Toutefois, on note deux irritants majeurs pour le conducteur. Le levier de vitesses à bascule est mal conçu, et il faut constamment s’assurer que la position « P » est bien engagée avant de relâcher le frein. Et les palettes de changement de rapport sont tellement grosses qu’on les frôle toujours en s’étirant les doigts pour activer les clignotants ou les boutons du système audio situés derrière le volant.
En somme, le Levante est un nouveau joueur sur le marché et procurera une certaine exclusivité vis-à-vis les marques allemandes. C’est un VUS performant avec du caractère, un style racé et un prix en conséquence. Grâce à lui, Maserati disposera des liquidités nécessaires pour renouveler des voitures comme la GranTurismo qui vieillit sérieusement. Il ne manque qu’à démontrer sa fiabilité.
Feu vert
- Puissance et sonorité de moteur
- Style agressif
- Habitacle somptueux
- Exclusivité, pour l’instant
- Capacités hors route
Feu rouge
- Prix élevé
- Fiabilité à prouver
- Levier de vitesses mal conçu
- Visibilité vers l’arrière limitée
- Capacité de chargement sous la moyenne