Chevrolet Cruze 2018: Crise d’identité
Une voiture compacte plus intéressante pour ses options de connectivité que pour la qualité de sa finition et de son raffinement.
La deuxième génération de la compacte Cruze, introduite pour l’année-modèle 2016, est une bien meilleure voiture que sa devancière. Et pourtant, elle se vend moins bien. Ça, c’est la dure réalité d’un segment de marché très concurrentiel, dominé par des joueurs déjà établis.
Confronter la Honda Civic, la Mazda3 et la Toyota Corolla, entre autres, ce n’est pas une mince tâche. Il y a quelques années, l’ancienne Cruze représentait une alternative intéressante dans une catégorie où les modèles vieillissaient et devenaient fades. Il faut avouer aussi que les rabais alléchants proposés par Chevrolet ont grandement contribué à mousser les ventes. Toutefois, depuis deux ans, les nouvelles générations de la Civic, de la Volkswagen Golf et de la Hyundai Elantra sont des produits performants, peu énergivores et très stylisés. Que peut faire la Cruze pour se démarquer à nouveau, alors? Pourquoi pas un hayon et un moteur diesel?
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La Golf dans sa mire
Outre la berline, le marché nord-américain a maintenant droit à une Cruze dotée d’un hayon. Plus pratique, cette voiture propose un volume de coffre de 699 litres, contre 419 pour la berline. Leur empattement est identique, mais la version à hayon est plus courte et d’apparence plus sportive. En y ajoutant l’ensemble décoratif RS, on obtient une compacte drôlement bien présentée. Et tant mieux, puisque les modèles à hayon sont populaires au Québec, et même la Civic est désormais disponible en version cinq portes.
Berline ou à hayon, la Cruze est équipée d’un quatre cylindres turbo de 1,4 litre qui produit 153 chevaux, jumelé à une boîte manuelle ou à une automatique à six rapports. Il s’agit d’un moteur efficace, peu énergivore, parfois bruyant. Ce n’est ni le plus fougueux du segment, ni le plus économique en essence.
En revanche, Chevrolet cherche à attirer les amateurs de motorisations diesel, notamment ceux laissés en plan par Volkswagen à la suite du retrait de ses moteurs TDI. La Cruze propose donc un quatre cylindres turbodiesel de 1,6 litre développant 136 chevaux et un impressionnant couple de 236 livres-pied. Le tout est géré soit par une boîte manuelle à six rapports, permettant une consommation sur route d’aussi peu que de 4,5 l/100 km, ou par une automatique à neuf rapports. Dommage par contre que ce moteur diesel coûte quelques milliers de dollars de plus que celui à essence. Et ceux qui souhaitaient voir arriver une Cruze SS, munie d’un moteur plus performant et d’une suspension raffermie, pour rivaliser avec les Ford Focus ST, Civic Si et Golf GTI, devront patienter.
Connectivité, le fer de lance
Dans les publicités de voitures Chevrolet, vous remarquerez qu’on ne parle presque pas de la puissance ou des performances, et c’est intentionnel. La clientèle plus jeune s’en balance, ses critères d’achat favorisant plutôt les options de connectivité et la technologie embarquée. Dans la Cruze, un écran tactile de sept pouces figure de série, tout comme l’intégration Apple CarPlay et Android Auto, ainsi qu’une borne WiFi 4G LTE, dont l’utilisation nécessite un abonnement mensuel, cela s’entend. Un écran de huit pouces est optionnel, tout comme le système de navigation.
D’autres caractéristiques de confort et de commodité sont également offertes dans les versions supérieures de la Cruze, dont le volant chauffant, les sièges arrière chauffants, le toit ouvrant, le démarreur à distance et la recharge sans fil pour téléphones compatibles. L’arsenal habituel d’équipement de sécurité avancée, dont l’avertissement pré-collision frontale avec freinage autonome d’urgence, la prévention de sortie de voie et la surveillance des angles morts, est aussi offert en option.
Là où la Chevrolet Cruze perd un peu de son lustre, c’est au chapitre de la finition intérieure. À la hauteur des yeux, le design du tableau de bord et celui des panneaux de porte sont jolis, mais les parties inférieures et la console centrale sont assemblées avec du plastique rugueux et dont l’alignement n’est pas toujours parfait. C’est nettement en deçà de ce que l’on retrouve dans une Mazda3 ou une Civic. L’espace de l’habitacle se situe dans la moyenne, et l’on apprécie le dégagement pour la tête et les jambes. Par contre, en arrière, et bien que les mesures soient similaires à celles de ses rivales, les occupants se sentiront à l’étroit dû à la proximité des piliers, larges de surcroît. Surtout dans la Cruze à hayon.
La Cruze est une voiture possédant de beaux atouts, et elle ne se situe pas très loin des références de son segment. Toutefois, la différence se situe dans les petits détails de finition et de raffinement ici et là. Pour le meilleur rapport prix-équipement, les versions LS et LT de milieu de gamme sont à privilégier.
Feu vert
- Longue liste d’équipement disponible
- Polyvalence de la Cruze à hayon
- Connectivité et écran tactile de série
- Style moderne
- Moteur diesel peu gourmand
Feu rouge
- Prix élevé des groupes d’options
- Finition intérieure perfectible
- Moteur diesel dispendieux
- Espace en largeur à l’arrière (Cruze à hayon)
- Larges piliers qui obstruent la visibilité