Subaru Legacy 2018: Conservatisme profitable
Pour les hivers du Québec, la Legacy figure parmi les voitures intermédiaires les plus attrayantes sur le marché.
En introduisant la Legacy sur le marché des intermédiaires, à la fin des années 1980, Subaru a tenté de faire sa marque avec un produit différent, plus agile et plus sportif que celui de la concurrence. Les amateurs de Subaru et la presse automobile ont bien apprécié cette Legacy, autrefois disponible en berline et en familiale.
Toutefois, la marque a fini par comprendre que dans la catégorie des intermédiaires, les acheteurs n’aiment pas les voitures qui se démarquent trop. On préfère le conservatisme au dynamisme, le beige et le gris aux couleurs vives. Les deux dernières générations de la Legacy ont emboîté le pas avec des dimensions plus généreuses et un style plus générique. Et ça fonctionne, malgré la disparition de la familiale, jetée dans l’ombre par le Subaru Outback devenu nettement plus populaire.
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Confort et raffinement
La Legacy est la berline intermédiaire la moins vendue au Canada. Pourtant, c’est une excellente routière, avec un habitacle bien insonorisé, une suspension qui absorbe les imperfections de la route et des sièges très confortables pour de longues distances. L’édition 2018 de la Legacy bénéficie d’ailleurs d’une révision des freins et de la direction électrique.
Les places arrière sont spacieuses et l’ouverture des portes est grande pour faciliter les entrées et sorties. Le coffre est également de bonne dimension, mais son ouverture est plus petite que celles de la concurrence.
Un moteur six cylindres de 3,6 litres est disponible dans les versions plus cossues de la Legacy, procurant des performances plus musclées grâce à ses 256 chevaux. Il est plus doux que le quatre cylindres de base de 2,5 litres et ses 175 chevaux, mais la presque totalité des acheteurs de berlines intermédiaires optent pour moteur de base.
Par sa conception, le quatre cylindres à plat est un peu bruyant lors des accélérations à plein régime, mais autrement, son grognement ne se manifeste pas trop. D’ailleurs, pour 2018, la boîte automatique de type CVT a été améliorée, ainsi que le système de freinage. C’est la motorisation que nous choisirions dans la Legacy. Les fidèles de la marque lamenteront la disparition de la boîte manuelle à six rapports cette année. Par contre, peu d’acheteurs la choisissaient, et elle n’était disponible que dans les déclinaisons de base de toute façon. On le sait, l’attrait principal des véhicules Subaru, c’est leur transmission intégrale à prise constante qui a fait ses preuves depuis longtemps. Ce système rend la Legacy très sûre en conditions de conduite hivernales. Subaru a même réussi à atténuer la consommation d’essence plus élevée normalement associée à ce type de rouage. La dernière Legacy essayée, avec le moteur de 2,5 litres, a consommé une moyenne sous les 9,0 l/100 km.
Des améliorations pour 2018
La Legacy obtient cette année de nouveaux matériaux de plus grande qualité, alors que les versions plus luxueuses disposent maintenant de nouvelles coutures sur les sièges et les panneaux de portes ont été révisés. Les designers n’ont toutefois couru aucun risque en conservant une apparence sobre. L’instrumentation est claire et facile à utiliser, et les écrans tactiles de 6,5 et de 8,0 pouces sont plus gros que ceux des années précédentes. L’horloge numérique étant perdue dans l’affichage de la climatisation au bas de la planche de bord centrale, le constructeur a augmenté la taille des chiffres. Elle est encore difficile à lire.
La suite de systèmes de sécurité EyeSight fonctionne très bien sans être trop intrusive dans la conduite. Elle comprend le régulateur de vitesse adaptatif, l’avertissement et la prévention de sortie de voie ainsi que le freinage autonome d’urgence, tant vers l’avant qu’en marche arrière. La caméra de recul figure maintenant de série, et des phares adaptatifs sont disponibles en option.
La seule autre berline intermédiaire proposant un rouage intégral, c’est la Ford Fusion, et c’est en option. La Legacy offre donc un avantage pour les résidents de la campagne qui apprécieront ce sentiment de sécurité additionnel, à un prix abordable, et c’est pourquoi l’on préfère les déclinaisons moins équipées de la berline.
Malgré sa carrière de plus de 25 ans, la Legacy n’arrive toujours pas à se tailler une place de choix dans son segment, alors que ses ventes progressent à pas de tortue. Une voiture donc parfaite pour l’hiver, mais en plein été, le plus grand atout de cette berline, son rouage intégral, est moins apparent, à moins d’attaquer les routes sinueuses à pleine vitesse et de bien profiter de l’adhérence accrue qu’il procure. Mais ça, ce n’est sûrement pas la tassé de thé des conducteurs de ce type de voiture. Bref, si vous craignez les tempêtes de neige et les routes glacées, jetez un œil sur la Legacy.
Feu vert
- Rouage intégral de série
- Raffinement et confort
- Finition intérieure appréciable
- Consommation décente
- Espace de l’habitacle et du coffre
Feu rouge
- Conduite peu excitante
- Moteur 2,5 litres bruyant à haut régime
- Design extérieur générique
- Ouverture du coffre trop petite
- Retrait de la boîte manuelle