Toyota Corolla 2018: Encore et toujours la référence
Chevrolet, à l’avant-garde technologique pourrait en montrer à Toyota. Et Toyota pourrait lui donner deux ou trois petits trucs pour éviter les pépins mécaniques..
On l’a affublée de tous les maux de la planète, surtout quand elle portait le beige, on l’a conspuée et en même temps, vénérée. La Toyota Corolla est, depuis ses débuts en Amérique en 1968, une référence. Non, LA référence.
D’abord, grâce à sa fiabilité légendaire. Il faut vraiment être malchanceux pour tomber sur un exemplaire ayant des problèmes mécaniques, nonobstant les récurrents problèmes de pompes à eau dans les années 90. Sans doute à cause de cette fiabilité, elle a attiré à elle des gens qui prisaient davantage le long terme plutôt que les escapades ô combien folles, mais ô combien coûteuses. La frivolité, très peu pour la Corolla.
- À lire aussi: Toyota Corolla 2019 : aperçu
- À lire aussi: Toyota Corolla d’occasion : quel prix devriez-vous payer?
Un rythme enfin moderne
Encore aujourd’hui, cette Toyota, maintes fois honorée par les associations de consommateurs, traîne une réputation de platitude qui, si elle lui seyait si bien il y a quelques années, alors que son évolution se déroulait au même rythme que le déplacement des Alpes, lui convient de moins en moins.
Premièrement, avec la génération actuelle, les stylistes de Toyota ont osé. Peut-être même un peu trop. Comme les goûts et les couleurs ne se discutent pas, je vous laisse libre d’apprécier, ou non, l’esthétisme de la Corolla. Dans l’habitacle, on retrouve un tableau de bord à la fois moderne et portant des commandes faciles à manipuler en conduisant. De plus, une fois la nuit venue, les jauges bleues sont du plus bel effet. Quant au style de ce tableau de bord, vous êtes les seuls juges.
Les sièges procurent un confort très correct, la visibilité tout le tour est étonnamment bonne (en réalité, elle est très mauvaise, mais comme la grande majorité des véhicules produits de nos jours ont une visibilité plus que pourrie, celle de la Corolla semble très bonne!). Toutefois, la lentille de la caméra de recul se salit dès la première pluie. Le coffre, l’un des moins logeables de la catégorie des compactes – il n’est dépassé en petitesse que par celui de la Mazda3 berline –, peut être agrandi en abaissant les dossiers de façon 60/40. Cependant, le fait que ces dossiers ne forment pas un fond plat avec le plancher du coffre réduit passablement la polyvalence.
Pour 2018, la Corolla présente une nouvelle version, la XLE qui inclut un bouton de démarrage, des roues de 16 pouces, le volant chauffant, un système audio et de navigation, des sièges recouverts de Softex (un cuir synthétique) et quelques autres gâteries. Le prix n’a pas été dévoilé. Au centre du tableau de bord de toutes les Corolla, on retrouve un écran tactile de 6,1 pouces par lequel sont gérés une foule de paramètres de connectivités, bien qu’AppleCar Play et Android Auto ne soient pas dans le décor. Chevrolet, à l’avant-garde technologique pourrait en montrer à Toyota. Qui, en revanche pourrait lui donner deux ou trois petits trucs pour éviter les pépins mécaniques.
On s’en va aux courses! (Chez IGA)
Avec son quatre cylindres 1,8 litre atmosphérique, la Corolla ne peut prétendre à la passion. Ce moteur fait un travail honnête, grognant uniquement en accélération franche, et est responsable d’une consommation d’essence très raisonnable. Assez curieusement, c’est dans la version LE ECO, celle qui émet le moins d’émissions toxiques, qu’il est le plus puissant avec 140 chevaux. Les autres n’ont droit qu’à 132 équidés. Pour mouvoir les roues avant, certaines versions reçoivent une boîte manuelle à six rapports alors que d’autres ont droit à une automatique CVT. Les livrées SE et XSE disposent même de palettes derrière le volant. La Lamborghini Aventador n’a qu’à bien se tenir…
La Corolla doit, encore, sa réputation de mauviette à des freins antiblocage ainsi qu’à un système de contrôle de la traction et de la stabilité latérale très prompts à intervenir, autoritaires et bruyants. La suspension, indépendante à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière, privilégie le confort aux montées d’adrénaline et la direction pourrait être plus précise. Remarquez que côté dynamisme, la Corolla ne se retrouve plus au troisième sous-sol d’une mine de charbon et se compare désormais avec la moyenne de sa catégorie. Ceux qui désirent une Corolla plus hop la vie opteront pour la iM, autrefois offerte dans la défunte gamme Scion et dont nous traitons dans les pages suivantes.
La réputation de fiabilité de la Corolla n’est plus à faire. Elle tente maintenant de se donner une image un peu plus contemporaine et sa conduite reflète bien cette tendance. Reste à convaincre les acheteurs plus jeunes que le plaisir peut aussi se trouver dans une bonne valeur de revente. Je vais, de ce pas, en parler à mon jeune voisin qui travaille de nuit, dans l’espoir qu’il troque sa WRX STI modifiée à l’os et dotée d’un échappement de NASCAR contre une Corolla…
Feu vert
- Fiabilité honorable (et honorée)
- Conduite presque dynamique
- Simplicité bienvenue
- Excellente valeur de revente
- Fabriquée au Canada
Feu rouge
- Conduite pas encore assez dynamique
- Manque de puissance chronique
- Boîtes de vitesses plus ou moins bien adaptées
- Direction peu communicative