Ford EcoSport 2018: Vieux en Europe, jeune en Amérique
L’EcoSport risque de plaire à une clientèle jeune et branchée, à la recherche de technologie bien plus que de puissance.
Le créneau des VUS sous-compacts se développe à vitesse grand V. Inexistant il y a à peine dix ans, il a été créé en Amérique, entre autres, par l’arrivée du Nissan JUKE et du Mitsubishi RVR. Toujours est-il que de plus en plus de constructeurs s’intéressent à cette nouvelle façon de faire de l’argent. Les Chevrolet Trax, Honda HR-V, Jeep Renegade, Kia Soul et Niro, Mazda CX-3, MINI Countryman et Subaru Crosstrek sillonnent maintenant allègrement nos routes. Toutefois, Ford n’avait rien à offrir.
Il faut dire que chez l’auguste constructeur américain, les yeux se mettent à briller, les langues se délient et la passion déferle dès qu’on parle de gros camions ou de voitures très puissantes. J’imagine que ceux qui travaillent dans la division des sous-compactes sont considérés comme des sous-employés, sous-payés, et survivant avec peine dans un océan de quolibets. Ce n’est peut-être pas si pire que ça, remarquez.
Donc, chez Ford, surtout chez Ford of America, les petits véhicules sont des maux nécessaires, utiles pour faire baisser la moyenne de consommation corporative et ainsi respecter les lois en vigueur. Après avoir étudié la question pendant de nombreuses années, Ford est enfin allée voir s’il n’y avait pas, en Europe, un petit VUS pouvant faire l’affaire. Ce petit VUS, c’est l’EcoSport, qui roule sa bosse de l’autre côté de l’Atlantique depuis 2003. Une nouvelle génération a vu le jour en 2012 et c’est celle-ci qui débarquera ici, vers la fin de l’année 2017, en tant que modèle 2018.
Il porte à gauche
Esthétiquement, l’EcoSport reprend les thèmes déjà vus sur les grands VUS que sont les Escape et Edge. La configuration du hayon distingue l’EcoSport de ses frangins et même de la concurrence. En effet, alors que pratiquement tous les VUS vendus en Amérique ont un hayon ouvrant vers le haut, celui de l’EcoSport ouvre sur des pentures placées à gauche. Est-ce plus, ou moins, pratique? C’est, je crois, davantage une question de goût. Et bonne chance pour trouver, du premier coup, le bouton activant le hayon. Il est très bien dissimulé et nous vous laissons vous amuser à le trouver!
Dans l’habitacle, la personne déjà habituée à un produit Ford ne sera pas dépaysée. Les jeunes non plus! En fait, l’EcoSport semble avoir été conçu pour ces derniers et cela se reflète très bien dans le tableau de bord. Devant le conducteur, on retrouve des jauges rétro éclairées du plus bel effet la nuit venue, mais c’est surtout la partie centrale qui attire l’œil. On y retrouve peu de boutons et quand il y en a, ils sont bien disposés et suffisamment gros pour être utilisés sans problème en conduite.
Au-dessus du tableau de bord, on retrouve un écran tactile de huit pouces où le système SYNC 3 intègre de la façon la plus conviviale possible les fonctions Apple CarPlay et Android Auto. Les versions les plus huppées (lire les moins abordables) offriront un système audio B&O de 675 watts. Même dans les versions plus accessibles, on retrouve deux ports USB à chargement rapide et au moins une prise 12 volts.
Plus de watts que de chevaux…
Sous le capot de l’EcoSport, on retrouvera d’abord le trois cylindres turbo 1,0 litre qui officie déjà dans la Fiesta et la Focus. Des essais nous ont confirmé que si ce moteur est à sa place dans une petite voiture d’à peine 1 150 kilos, il peine à traîner les 1 340 kilos de la Focus. Le nouveau VUS pèsera au moins autant que cette dernière… Heureusement, la plupart des gens opteront pour le quatre cylindres de 2,0 litres, plus à l’aise dans un petit VUS. Ford n’a pas encore divulgué la puissance de ces moteurs, mais en Europe, le 1,0 fait entre 125 et 140 chevaux.
Ford of America annonce une boîte automatique à six rapports pour les deux moteurs, le rouage intégral étant réservé au 2,0 litres. En Europe, le 1,0 litre est livré d’office avec une boîte manuelle à cinq rapports. Ford n’en fait pas mention, mais elle pourrait bien être offerte ici, question de pouvoir attirer les gens dans les salles d’exposition avec un prix vraiment bas.
Lors du dévoilement de l’EcoSport au Salon de Los Angeles, en novembre 2016, nous avons pu nous asseoir dans un véhicule de préproduction. Sa finition était très correcte, de même que la qualité de la plupart des matériaux. Le coffre nous est apparu plutôt petit. Après vérification de la fiche technique d’un modèle européen, il serait d’à peine 375 litres. Et de 1 238 une fois les sièges baissés. Des données inférieures à celles du Mazda CX-3, pourtant reconnu pour être très chiche côté espace de chargement…
Nous n’avons pas encore pu faire l’essai de l’EcoSport, son lancement étant prévu seulement pour la fin 2017 ou début 2018. Si Ford a bien fait ses devoirs, il y a de fortes chances que ce VUS sous-compact se vende très bien. Et surtout à une clientèle jeune, préférant, de loin, avoir beaucoup de ports USB sous la main que plusieurs chevaux sous le pied droit. Le futur, il est là.
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