Buick Regal GS 2018 : cette fois, c'est du sérieux
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TOFINO (Colombie-Britannique) – Les temps sont durs pour les manufacturiers automobiles qui désirent vendre une berline sport intermédiaire. À moins d’être un constructeur allemand. Bien que le marché actuel déborde d’alternatives aux BMW, Audi et Mercedes-Benz de ce monde, leurs chiffres de vente n’affichent malheureusement pas des données très roses.
Cela étant dit, malgré leur manque de popularité, les nouveaux joueurs sont néanmoins nombreux. On pense à la Genesis G80, à l’Acura TLX, l’Infiniti Q50 et la Lexus GS. Même à Kia qui tente d’avoir une part du gâteau avec sa Stinger. Alors, pourquoi Buick ne s’essaierait-il pas?
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Catégorie premium
L’idée d’une Regal GS n’est pas nouvelle, puisque GM ne fait que recycler une recette qui a vécu ses moments de gloire il y a plus de cinquante ans. Sur papier, le produit est alléchant, mais les consommateurs modernes, ceux qui aiment tant les bagnoles allemandes, sont-ils prêts à débourser des sous pour une Buick sport?
De toute manière, Buick ne vise pas les voitures allemandes, mais plutôt les japonaises, alors il y a un peu d’espoir. Depuis quelque temps, Buick s’est rangé du côté des constructeurs premiums, ou ce que l’on appelle le luxe « atteignable », chose qui lui a permis de gagner de la crédibilité aux yeux de consommateurs désormais plus jeunes et exigeants. Coincée entre Chevrolet et Cadillac dans le portfolio des marques GM, Buick s’en prend donc directement à Acura et Infiniti.
Gran Sport
La Regal GS, c’est la version sportive du modèle qui vise à voler les ventes de l’Acura TLX SH-AWD A-Spec et l’Infiniti Q50 Sport. En réalité, en raison de son coffre à hayon, qui offre une capacité de chargement assez remarquable (1 718 litres avec les dossiers de sièges arrière rabattus), la Regal GS se compare plutôt à une Kia Stinger GT.
Buick nous a invités à Vancouver pour conduire cette Regal GS depuis Nanaimo jusqu’à Tofino, sur la Route 4. Si vous connaissez le coin, vous savez que c’est une des routes les plus sinueuses du pays, ainsi qu’une des plus dangereuses. Vous pouvez donc imaginer à quel point j’avais hâte de prendre le volant.
Car pour moi, et pour plusieurs passionnés, « GS » me rappelle les grands classiques du constructeur, comme la Riviera et la Skylark Gran Sport, la GSX, et même l’iconique Grand National des années 80. Bien que Buick ait tenté de raviver la flamme GS avec le modèle de dernière génération, elle avait plus en commun avec une Opel qu’avec une berline américaine à haute performance. Hélas, ses performances étaient toujours aussi tièdes.
La nouvelle Regal GS, eh bien, c’est encore une Opel… mais son niveau de performance est enfin à la hauteur des Buick rapides d’autrefois. Sous le capot, on a remplacé le quatre cylindres de 2,0 litres turbo par un V6 atmosphérique de 3,6 litres. Déclinée ainsi, la Regal développe 310 chevaux et un couple de 282 lb-pi. Un rouage intégral muni de la vectorisation du couple vient de série et la seule boîte de vitesses offerte est une automatique à neuf rapports.
La GS se démarque d’une Regal Sportback par des pare-chocs plus agressifs, un béquet arrière, des roues de 19 pouces et d’énormes freins Brembo (de série), ce qui lui confère une belle allure. Une suspension adaptative et des sièges sport conçus en partenariat avec un groupe de chiropraticiens complètent l’ensemble Performance. Buick déclare une accélération de 0 à 100 km/h en 5,9 secondes.
Alors, elle en vaut la peine?
Oui! Oh oui, mais elle n’est pas parfaite, cette GS. Par chance, elle n’est pas très dispendieuse non plus, alors on la pardonne. Avec un prix de départ de 43 845 $ avant les frais de transport et de préparation, elle vient relativement bien équipée, à part le toit ouvrant qui est optionnel. Étrange.
Au moins, elle se vend moins cher qu’une Kia Stinger ou même une Acura TLX A-Spec pareillement équipées. C’est là que la Regal GS devient soudainement attrayante.
Commençons par les points forts, car ils sont nombreux. Sur la route tortueuse, la plate-forme, largement partagée avec celle de l’Opel Insignia en Europe, s’est montrée incroyablement bien adaptée à la tâche. La suspension adaptative, que l’on raffermit en appuyant sur le bouton GS, fait un travail remarquable en absorbant les imperfections et inclinaisons de la route tout en octroyant à la Regal une tenue de route digne des meilleures autos allemandes.
Et que dire des freins Brembo qui n’hésitent pas à prendre tout le poids du train avant afin d’immobiliser le bolide avec autorité? En fait, ce sont ces freins qui m’ont permis de pousser la Regal GS à ses limites, car ils rendent le conducteur plus confiant dans les virages. Sur ce point, l’auto est réussie!
La boîte automatique est sublime. Elle enfile les rapports rapidement et tout en douceur, mais répond aussi tellement bien à une demi-pédale d’accélération, que l’on a presque l’impression qu’elle anticipe notre prochaine manœuvre. À ma grande surprise, la Regal GS n’est pas équipée de palettes au volant. Un peu décevant pour une berline sportive…
Le moteur V6, quant à lui, émet une sonorité agréable et aime révolutionner, mais il manque malheureusement de punch lorsque l’on sort d’un virage ou lors d’une ascension. Bien qu’il soit d’une douceur remarquable, il lui faudrait plus de couple à bas régime afin d’offrir des accélérations fulgurantes.
Sur le plan de la performance, elle se situe entre une Infiniti Q50 Sport et une Acura TLX A-Spec; moins rapide que l’Infiniti, mais plus agile et compétente que l’Acura. La Kia Stinger, quant à elle, la mange en une seule bouchée…
Beaucoup pour le prix
L’habitacle de la Regal est spacieux, confortable, d’autant plus que les sièges avant disposent de la fonction de massage. Par contre, le dégagement pour la tête des passagers arrière est un tantinet restreint pour les grandes personnes.
L’ergonomie est irréprochable et le système multimédia est d’une simplicité presque gênante pour les autres constructeurs. Cependant, certains matériaux, comme la fausse fibre de carbone, sont bon marché pour une voiture de ce prix...
Somme toute, la Buick Regal GS 2018 est une berline sportive réussie dans son ensemble. Avec un prix si alléchant, une fiabilité si bien établie, un design unique et une tenue de route aussi divertissante, il n’y a aucune raison de ne pas la préférer à une auto japonaise du même calibre. Reste à voir maintenant si les consommateurs lui démontreront leur intérêt.