2018, année où le diesel est officiellement mort
Tant d’efforts pour rien? Le diesel devait être le carburant idéal pour assurer la transition vers le transport électrique, mais on voit bien que c’est trop peu, trop tard.
La débâcle de Volkswagen qui continue de faire des siennes a porté un dur coup à la motorisation diesel. Le géant allemand a changé son fusil d’épaule, et mise désormais massivement sur l’électrification de ses futurs produits.
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Ça ne laisse plus grand constructeurs pour offrir aux particuliers (par opposition aux véhicules commerciaux) des véhicules à moteur diesel. Jeep, Hyundai et Kia tenteront à nouveau le coup du côté des VUS au cours des prochains mois, et on leur souhaite bonne chance.
Un autre des promoteurs du diesel est General Motors, qui propose notamment deux versions de son VUS d’entrée de gamme, le GMC Terrain 2018, animées par une cylindrée turbodiesel de 1,6 litre.
Le prix de base du Terrain est de 32 445 $, frais de transport et de préparation inclus. Le Terrain SLE Diesel arrive ensuite, à 36 445 $. Une différence de 4 000 $ pour une technologie qui, à la belle époque des moteurs TDI de Volkswagen, promettait une réduction de la consommation de carburant de 30%. Aujourd’hui, c’est beaucoup moins.
Jouons avec les chiffres
Ce moteur est tout de même assez sophistiqué, et vient, en prime, avec un dispositif arrêt-redémarrage automatique de la cylindrée qui l’éteint quand les roues sont immobilisées. Ça ajoute à l’efficacité de cette édition qui permet donc d’absorber la surprime au moment de l’achat.
Sur papier, ça tient la route. Selon Ressources naturelles Canada, la consommation moyenne annoncée du Terrain à essence se situe à 8,6 L/100 km. Celle de la version diesel est de 7,4 L/100 km.
À raison de 25 000 kilomètres par an, ce sont 300 litres de carburant de consommés en moins grâce au diesel. Le prix du litre de diesel étant à peine plus cher que celui de l’essence, l’économie (théorique, toujours) à un prix à la pompe de 1,25 $ pour l’essence ordinaire est de 375 dollars.
On aura donc amorti le coût de la technologie en 10 ans. Ça va plus vite si l’on fait plus de route sur une base annuelle, évidemment.
Dans la vraie vie…
Au quotidien, la différence de consommation entre un Terrain à moteur à essence et un autre à moteur diesel est tout aussi minuscule. Lors de nos essais dans la belle grande banlieue montréalaise (en d’autres mots, sur un trajet essentiellement composé d’autoroute), elle frôlait les 2 litres aux 100 kilomètres, environ.
L’économie annuelle est sensiblement meilleure, à quelque 500 dollars pour les mêmes 25 000 kilomètres. À ce rythme, il faudra procéder à au moins deux vidanges d’huile, pour la recharge de la solution d’urée requise afin de respecter les normes environnementales. Une dépense qui avoisine les 150 à 200 dollars.
En d’autres mots, pour amortir le prix d’achat plus élevé du Terrain Diesel dans la vraie vie, ça prendra une douzaine d’années. Mince consolation : on peut jouer un peu plus sur les chiffres en comparant le prix du Terrain SLT (39 945 $) et celui du Terrain SLT Diesel (40 445 $). Ça implique l’achat d’un véhicule mieux équipé, mais beaucoup plus dispendieux.
Sur cette même période, l’acheteur d’une voiture hybride rechargeable ou carrément électrique arrive au même résultat, ce qui, vu le contexte énergétique québécois, semble une bien meilleure option d’achat.
Naturellement, il existe des circonstances exceptionnelles où un véhicule pour particuliers à moteur diesel sera profitable. Jusqu’à ce que Volkswagen se fasse pincer, il semblait acquis que ça allait être le cas pour quiconque parcourt de longues distances sur l’autoroute.
Étant donné qu’il est difficile pour les autres fabricants de respecter les normes environnementales en place tout en offrant un produit réellement avantageux sous l’angle économique, on peut annoncer sans trop de peine que le diesel est bel et bien mort, sinon agonisant dans le marché automobile canadien, aujourd’hui.