Nissan X-Trail, drôle de moineau
Le marché des véhicules utilitaires compacts en comprend plusieurs qui ne manquent pas d’originalité, mais force est d’admettre que le Nissan X-Trail fait figure d’exception. De loin, il ressemble au Honda CR-V. Mais dès qu’on s’en approche, il semble que de multiples modifications génétiques ont frappé ce Nissan. Par exemple, comme le CR-V, les feux arrière sont montés en position verticale le long du hayon. Mais, contrairement à son concurrent, ces feux n’occupent que la partie supérieure. Et si les stylistes de Honda ont dessiné un pilier C incliné vers l’avant, celui du X-Trail est tout à fait vertical.
Malgré ces différences et beaucoup d’autres, les deux silhouettes ont une certaine similitude. Et cela n’est certainement pas le fruit du hasard puisque les dimensions de ces deux VUS sont similaires et l’empattement identique. Bref, après que Honda ait connu beaucoup de succès avec le CR-V dès sa commercialisation au milieu des années quatre-vingt-dix, Nissan a répliqué en 2000 avec ce VUS qui donne d’ailleurs du fil à retordre au CR-V sur le marché mondial. Il faut également souligner que ce Nissan tout-terrain est une exclusivité canadienne puisque nos voisins du Sud ne peuvent se le procurer. Il semble que la direction de ce constructeur aux É.-U. ait décidé de se concentrer sur les ventes du gros Armada à moteur V8, répondant davantage aux goûts des Américains.
Si la silhouette est quelque peu « originale », certains la trouvent carrément laide, le tableau de bord est vraiment dans une classe à part et cela n’est pas nécessairement positif. En effet, les stylistes semblent avoir été inspirés par les chaînes audio des années soixante-dix avec cet aluminium brossé et une multitude de boutons. En contraste, les trois boutons de commande de la climatisation sont plus de notre époque. Il ne serait pas erroné de croire que les personnes chargées de la conception de cette planche de bord ont fouillé dans les réserves de vieilles pièces pour nous concocter quelque chose de baroque. Non seulement les lois de l’ergonomie sont bafouées à de multiples reprises, mais celles de l’esthétique le sont également. Ce design échevelé concerne aussi le volant qui semble avoir été emprunté à une sportive. Et il faut croire que la conduite du X-Trail donne chaud puisqu’une buse de ventilation est placée directement en face du conducteur, là où devraient se trouver les cadrans indicateurs. Ceux-ci ont été localisés au centre, juste sur le dessus de la planche de bord. Ils sont quand même assez faciles de consultation, mais ce serait mieux s’ils étaient davantage dirigés vers le pilote. Bref, il est curieux de constater la popularité du X-Trail sur presque tous les marchés malgré une apparence tout de même controversée. Heureusement que sa soute à bagages est de bonne capacité. Et si cela peut faire la différence, une benne de rangement est placée sur le dessus du tableau de bord, comme sur la fourgonnette Quest. Enfin, les espaces de rangement sont multiples. On y retrouve même deux coffres à gants.
Fiable mais grognon
Si plusieurs modèles concurrents dans cette catégorie proposent un moteur quatre cylindres ou un V6, le X-Trail vous simplifie la tâche en offrant un seul groupe propulseur. Il s’agit d’un moteur quatre cylindres de 2,5 litres dont la puissance est de 165 chevaux. Bruyant et parfois rugueux, ce moteur offre des performances dans la moyenne de la catégorie avec un temps de 9,9 secondes avec la boîte manuelle à cinq rapports. Il est également possible de commander en option la transmission automatique à quatre rapports. Peu importe si la transmission est manuelle ou automatique, le moteur semble toujours travailler fort. Mais cette impression s’explique surtout par sa sonorité qui le rend grognon dès qu’on appuie sur le champignon. Par contre, sa consommation est raisonnable avec une moyenne de 11,3 litres aux 100 km et il s’abreuve avec de l’essence ordinaire.
Deux modes de transmission sont au catalogue. Le modèle le plus économique est une simple traction. Ce qui conviendra à plusieurs personnes, notamment les citadins qui utilisent ces VUS en tant que grosse familiale. Et pour compenser le manque de propulsion aux roues arrière, il est possible d’enclencher le mode « neige » qui réduit la puissance du moteur et optimise la motricité afin de vous permettre de vous sortir d’une mauvaise situation.
Contrairement à plusieurs autres VUS compacts, le rouage intégral peut être réglé par le conducteur afin de l’adapter aux conditions du moment. Appelé « All Mode », il vous permet de rouler en mode traction alors que seules les roues avant sont motorisées. Par contre, si vous sélectionnez le mode « Auto », le couple se transfère automatiquement aux roues arrière jusqu’à une moyenne de 50%. Enfin, et c’est là la bonne nouvelle, optez pour le réglage « Lock » et vous vous retrouvez au volant d’un vrai 4X4 alors que la puissance est répartie de façon permanente aux roues avant et arrière. Ce qui signifie que le X-Trail vous permettra d’être un peu plus aventureux en conduite hors route. Mais il faut y aller avec modération étant donné que le châssis est autoporteur et qu’il n’y a pas de plaques de protection sous le véhicule. En plus, le silencieux arrière est vulnérable aux chocs si jamais le sentier devient impraticable.
Curieusement, malgré sa silhouette biscornue, son habitacle assez particulier et un moteur relativement bruyant, le X-Trail nous accroche car il possède du caractère. De plus, à défaut de nous assurer une tenue de route sportive, c’est tout de même convenable compte tenu de l’utilisation anticipée de ce véhicule. Il faut enfin ajouter que l’équipement est complet par rapport au prix.
Feu vert
Toit ouvrant géant
Mécanique solide
Équipement complet
Rouage intégral efficace
Nombreux espaces de rangement
Feu rouge
Tableau de bord anarchique
Banquette arrière peu confortable
Moteur bruyant
Tenue de route moyenne
Pneumatiques à revoir