Lexus RX 350 / 400h, le roi des multisegments
Je n’ai jamais aimé donner des qualificatifs comme royal ou impérial aux voitures. Rarement en effet ces véhicules, aussi bien construits soient-ils, méritent autant d’éloges, même si la plupart sont des merveilles de raffinement. Dans le cas du Lexus RX 400h, je ne peux m’en empêcher, pas tellement parce ses qualités sont uniques, mais parce que le multisegment à rouage hybride de la sérieuse famille nippone dame le pion à tous ceux qui se mesurent à lui. Bref, c’est, pour l’instant du moins, le roi des hybrides sur le marché, et un des multisegments les plus populaires, même en version à essence.Comme tout bon roi qui a mérité sa couronne, le Lexus a définitivement des qualités de leader. Concrètement, il est inspiré de la version RX à motorisation traditionnelle et qui a comme qualité d’être la Lexus la plus vendue de l’histoire. Ce qui, avouons-le, mérite tout de même quelques considérations. Mais c’est surtout parce qu’il a été le premier véhicule de grand luxe à offrir la motorisation hybride, et qu’il est encore un des plus avancés technologiquement que le RX400h (h pour hybride, vous l’aurez deviné) mérite le titre de roi dans cette catégorie.
Que le silence soit !
Comme dans tout bon véhicule hybride muni du système Hybrid Synergy Drive propre à Toyota et à sa gamme, le démarrage de la voiture s’effectue dans un silence quasi religieux. Un silence qui s’explique notamment parce que le rouage hybride Toyota mise d’abord sur le moteur électrique pour lancer la machine. On doit donc surveiller avec attention toutes les lumières du tableau de bord où s’affichent les informations quand le véhicule est prêt à rouler.
Une fois le moteur en route, et armé de beaucoup de patience et de délicatesse, il est possible de rouler jusqu’à 40 kilomètres à l’heure, uniquement en utilisant le moteur électrique. Mais attention, pas de départ à la Villeneuve car lorsque vous sollicitez un peu trop vertement le moteur, rapidement l’électricité laisse la place au traditionnel moteur à essence. Vous en êtes donc quittes pour une économie en zone urbaine, à la condition de ne pas être pressé. Voilà pour l’hybride, dont le moteur électrique est jumelé à un moteur V6 de 3,3 litres, capable de développer 270 chevaux en mode combiné.
Mais la véritable nouveauté de la famille cette année, c’est plutôt l’augmentation de puissance de la version ordinaire du RX, appelée désormais la 350. Vous l’aurez compris, cette dernière appellation faisant référence à la nouvelle cylindrée du moteur, passant de 3,3 à 3,5 litres. Avec une telle augmentation, c’est toute la puissance de la machine qui se trouve améliorée, atteignant dorénavant elle aussi, même en version à essence, le chiffre de 270 chevaux.
Réglons la chose tout de suite : Lexus mise d’abord sur la puissance et le raffinement pour attirer les consommateurs. L’ajout du moteur hybride a bien entendu pour effet de diminuer légèrement la consommation mais vise surtout à augmenter la cavalerie disponible. L’augmentation de puissance du moteur de base devrait donc logiquement se traduire par une augmentation similaire du moteur hybride, puisque normalement il est celui qui sert de base au rouage à vocation environnementale.
Dans un cas comme dans l’autre, il faut avouer que Lexus a bien relevé le défi. Les accélérations sont puissantes et souples, et le moteur se meut dans un silence parfois étonnant, alors que le temps de réponse est réduit presque à néant par l’utilisation d’un système d’accélération contrôlé électroniquement. Tandis que le 400h est livré de série avec une transmission à rapports continuellement variables, c’est sur une bonne vieille boîte à cinq rapports bien étagée, bien que quelquefois lente à réagir, que compte la version à essence. Notons enfin que le freinage est assuré par des disques ventilés aux quatre roues, mais que la version hybride a une propension à un freinage un peu plus court, aidé au ralentissement par le système de récupération de l’énergie qui recharge les batteries.
Style sans compromis
La vie dans un RX n’a rien de pénible. Les matériaux sont nobles, la finition bien au-delà de la moyenne, et le silence qui y règne, si ce n’est du système Lexus Premium à commandes redondantes au volant, est sans reproche. Il va de soi que les sièges sont aussi d’un grand confort, apportant un soutien adéquat bien qu’un peu relâché lorsque la trajectoire change trop brusquement. Et parce qu’il s’agit d’un multisegment, on a réservé un espace de chargement à l’arrière dont les dimensions, sans être imposantes, sont suffisantes.
Seule hésitation, les suspensions semblent à l’occasion offrir un peu trop de débattement pour jouir pleinement du confort de l’ensemble. Un roulis important se fera alors sentir en courbe, tellement que l’on a parfois une impression de sous-virage (ce qui, techniquement, n’est pas réellement possible puisque la voiture profite d’un rouage intégral de grande qualité).
Le roi est mort, vive le roi! dit la maxime. Cette fois, aucun risque, le roi est en bonne santé, et paraît plus que jamais déterminé à garder sa place en tête du peloton.
feu vert
Système hybride efficace
Habitacle grand confot
Insonorisation haut de gamme
Mécanique silencieuse
Finition noble
feu rouge
Suspensions trop souples
Freinage étonnant
Direction peu communicative
Coût d’achat